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creusés, enfin les différentes mers auxquelles les deux Russies confinent.

L'auteur observe que l'immense étendue de l'empire de Russie lui donne nécessairement une grande variété de climats, qu'on y trouve ceux de presque toutes les zones. Dans la région arctique, qui commence en Europe sous le 67.e parallèle boréal, et en Asie sous le 62.e, le froid est si âpre, que le mercure y gêle dès le mois de septembre et devient malléable. La région froide s'étend en Europe du 57.e au 62.e degré de latitude, et en Sibérie, qui fait partie de la Russie asiatique au 62 e seulement. Cette différence contraire aux idées communément reçues s'explique par linfluence des vents qui viennent de la-mer Baltique et par la plus grande culture des terres qui rendent la température de cette zone plus douce en Europe qu'en Asie. La région tempérée s'étend du 50.e au 57.e degré. Son climat est assez favorable en Europe à la nature et aux végétaux. Il est beaucoup plus rigoureux dans la Sibérie. Dans la région chaude comprise entre le 41.e et le 50.e degré de latitude, la végétation est belle, les plantes des zônes chaudes y réussissent parfaitement. La chaleur est quelquefois si intense à Astrakan, dans cette région, qu'elle s'élève jusqu'à 28 degrés de

Réaumur.

L'auteur du Tableau déclare, et avec raison, qu'on ne connaît pas avec précision, la population de la Russie. Storch, la porte a quarante millions d'habitans; mais cette estimation qui, sans doute, approche le plus de la vérité est peutêtre un peu trop faible. Il est trèsdifficile de rien prononcer à cet égard vu l'insuffisance des dénombremens pour fixer la population de la Russie; car ces dénofubremens ne comprennent ni les classes privilégiées, ni les savans, ni les. employés civils et militaires, ni les hordes errantes de peuples à demi-sauvages. L'auteur du Tableau, d'après un récensement de la population des diverses contrées de la Russie incline à l'élever en

tels que

la

total au nombre de quarante et un mil lions six cent soixante-dix-huit mille quatre-vingt- douze habitans. D'après cette estimation, l'on voit que l'empire. russe comprenant une surface de trois. cent quarante mille trois cent soixante ets six milles carrés reuferme cent dix neuf individus. Cette vaste contrée est par conséquent moins peuplée que ne le sont les états de l'Europe dont la population. est la moins considérable, Suède et le Dannemarck, dans le predeux cent dix-sept habitans, et dont le mier desquels on compte par mille carré second desquels on en compte, aussi par mille carré, deux cent cinquante-trois. Les provinces de Russie les plus peuplées sont celles de Moscou et de Toula; d'Archangel. La mortalité étant peu con. les moins peuplées, celles d'Astrakan et tous les ans un accroissement important sidérable en Russie, la population reçoit qu'on peut supposer s'élever annuellement à cinq cent mille individus.

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L'auteur du tableau, dans le premier volume de cet ouvrage, en donnant le dénombrement des divers peuples qui habitent la Russie, n'indique que les races originaires sur lesquelles il offre des recherches fort intéressantes ces races originaires sont les Slaves, les Finois les Tatars, les peuples polaires, les COlonies étrangères; mais dans le second volume, il entre dans des détails trèscurieux sur les peuples sauvages ou à demi civilisés seulement qui sont soumis à la domination russe; ces peuples sont les Lapons; les Samoyèdes; les Tatars, qui se divisent en Baschkirs, et en Tatars de Tobolsk, capitale de la Sibérie; les Touralinzes et les Barabinzes ; les Ostyaks; les Tongouses; les Yakoutes; les habitans du Kamtchatka; les Kalmouts; les Géorgiens et les Circassiens; les Tatars de Crimée; enfin les Cosaques.

Sur ces divers peuples, l'auteur du Tableau fait connaître le sol, le climat, les productions des pays qu'ils habitent, leurs qualités physiques et morales, leur manière de vivre, de se vêtir et de se

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loger, leurs occupations, leur agriculture et leur commerce, leurs lois s'ils en ont quelques-unes, leurs coutumes et leurs usages, leur religion, leurs superstitions qui souvent leur en tiennent lieu.

Nous n'arrêterons un moment nos leeteurs que sur les Cosaques qui fixent le plus notre attention dans les circonstances actuelles. Ce penple se divise en cinq branches: les Cosaques du Don, de la mer Noire, du Volga, d'Orenburg et de Sibérie.

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Comme les Cosaques, observe l'auteur du Tableau, font la guerre en brigands, Ils forment une sorte de république et qu'on ne les connaît en Europe que dépendante et ne elèvent guères de comme soldats, 'on s'est imaginé que l'empereur de Russie que par les trouc'était un peuple barbare à qui la civilipes qu'ils lui fournissent. Ils s'engagentsation était aussi étrangère chez lui que pour vingt années. Dans les trois premières, ils sont obligés de combattre eu quelque lieu que ce soit, et pendant les dix-sept dernières dans les limites de l'empire seulement, à moins qu'on ne les réclame pour des occasions extraordinaires En revanche l'empereur de Russie accorde à chaque Cosaque une portion de terrein et le droit de pêche dans une certaine étenduc.

Voici le portrait que trace des Casaques l'auteur du Tableau.

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« Les Cosaques sont grands, bien faits, robustes, souples et adroits : ils sont " peu propres à la à cause de leur guerre extrême indiscipline : ils redoutent toute espèce de joug et sont très-jaloux de a leur liberté, gais par caractère, ils « sont avides d'amusemens et de plaisirs; hospitaliers et généreux pour tout ce qui n'est pas leur ennemi, on leur reproche d'être perfides et traîtres à la guerre; « en général ils ont des passions très« vives, ce qui les rend capables de trèsbelles actions, comme de très-grands « crimes. Les femmes cosaques sont gé«néralement grandes et belles, et leur « costume élégant. »

A ces principaux traits, l'auteur du Tableau en ajoute d'autres, tels que celui de l'extrême propreté qui règne dans l'intérieur de leurs maisons et de leur personne, l'élégance de leur costume qui est le

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le droit des gens l'est dans les camps à ses soldats on se désabuserait en jetant un coup-d'œil sur la principale des villes des Cosaques du Don, sur Tcherchaskoy qui annonce un peuple industrieux à qui les arts ne sont point absolument inconnus. Cette ville s'élève du milieu du Don sur plusieurs isles marécageuses : elle est bâtie sur pilotis comme Venise : sept églises dont quatre seulement sout bâties en pierre s'y font remarquer les trois autres sont en bois, mais très-propres ainsi que les autres édifices publics, tels que la chancellerie, le palais de justice, les prisons, la maison de ville et l'aca démie où l'on instruit la jeunesse.. De nombreuses boutiques répandues dans cette ville contribuent beaucoup, à la vivifier. Comme les Cosaques aiment le changement, ils se trouveut gênés dans une ville où les rues, comme à Venise, sont formées par des canaux, et où les piétons ne peuvent les parcourir qu'en suivant une petite galerie qui règne le long des maisons. Pour se délivrer de cette gêne, tous les habitans aisés ont des maisons de campagne aux environs de la ville on est étonné du goût et de l'intelligence avec lesquels les vergers, les bosquets et lcs jardins sont distribués: on ne l'est pas moins, quand on pénètre dans l'intérieur des maisons soit de la ville, soit de la campagne, de trouver de petites bibliothèques et des

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meubles très-élégans, quelquefois en acajou. Sans être lettrés ni érudits, les Cosaques, ceux du Don surtout ne manquent pas tout à fait d'instruction. Comme ils sont tous soldats, l'expérience supplée, dans leurs expéditions et voya ges, principalement chez leurs chefs, aux connaissances que leur éducation ne leur a pas procurées.

Tableau de la mer Baltique, sous

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la navigation et le commerce de la Baftique et sur ses résultats à la fin du quinzième siècle.

La septième et dernière partie renferme les développemens successifs de la navigation et du commerce de la Baltique et de leur état dans les temps modernes; les révolutions remarquables dans le Nord au seizième siècle et leur influence sur la navigation et le commerce de la Baltique; la chute de la ligne

les rapports physiques, historianséatiqne; l'activité des peuples de la ques et commerciaux, etc. , par Baltique ; les entreprises des Anglais et J. J. Catteau de Catteville, etc. des Hollandais; la navigation de la mer 2 vol. in-8°, avec une carte de la Blanche; l'état intérieur de la Russie sous Ywan Wasiliewitch; l'importance mer Baltique, Pillet. 15 fr. 17 de la navigation et du commerce de la fr. Pepier vélin 30 fr.; raisin-vélin Baltique au dix-septieme siècle ; l'in40 fr. fluence du Danemarck, de la Suède et de l'électeur de Brandebourg; le tableau des conquêtes de Pierre I au commencement du dix-huitième siècle ; l'état de la navigation et du commerce des divers pays de la Baltique pendant le dix-huitième siècle; la situation de la Russie, de la Prusse et des contrées voisines, des villes Anséatiques faisant partie maintenant de l'Empire français, du Danemarck et de la Suède respectivement au commerce et à la navigation de la Baltique. L'anteur a terminé cette partie par des observations générales.

Dans de précédens articles nous avons présenté l'aperçu rapide des observations préliminaires de l'auteur et des quatre premières parties de son Ta bleau. Nous allons dans un dernier arti cle donner quelque idée de ce que renferment les trois derniers, et de ce que l'auteur appelle époques nouvelles.

Article troisième et dernier.

Dans la cinquième partie se trouve la description des fleuves qui se jettent dans la Baltique, avec le tableau des communications qu'ils établissent par leur cours naturel et par les canaux : ees communications s'étendent au Dannemark l'Empire français, à l'Allemagne, à la Pologne, à la Russie, y compris la Finlande, en Norvège, en Suède et jusques dans la Laponie.

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à

Dans la sixième partie, l'auteur remonte à l'origine et aux progrès de la navigation et du commerce de la Baltique. Des temps anciens, il descend au moyen âge où se trouvent les expéditions des Normands, l'établissement du christianisme et les entreprises de la ligue anséatique il termine cette partie de son ouvrage, par un coup-d'œil général sur

Ce que l'auteur appelle époques nouvelles, ce sont les rapports établis entre la Baltique et l'Empire français par Napoléon-le-Grand au commencement du dix-nefivième siècle ; les tableaux du mouvement général de la navigation et du commerce de la Baltique d'après les relevés du passage au Sund; des détails sur le mouvement des ports de la Baltique et sur les établissemens qui s'y rapportent, dont l'auteur fait l'énumération; une notice sur les mesures, poids et monuaies des pays du Nord, particulièrement de la Russie, de la Suède et du Danemarck.

A la fin du Tableau, l'auteur a placé des additions qui roulent sur la Newa le canal de Méria, le canal de Moucha

vins

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Nous n'avions annoncé cet ouvrage important que par son titre dans le onzième cahier de ce Journal (1812). Nous allons, dans celui ci, donner une idée de ce grand travail.

Dans le discours préliminaire placé à la tête de l'ouvrage, M. Noël donne l'historique du recouvrement successif des décades de Tite-Live qui ont heureusement échappé aux ravages du temps, aux dévastations des barbares, et à la manie tout aussi barbare qu'ont eue, dans les siècles de ténèbres, les moines et autres compilateurs de légendes de gratter les manuscrits des plus précieux ouvrages de l'antiquité pour y transcrire ces insipides légendes. Il assigne, avec beau coup de sagacité, une cause toute particulière qui a contribué à nous faire perdre plus des deux tiers des précieuses décades de Tite-Live, c'est d'un autre côté la haine déclarée de plusieurs des monstres qui ont gouverné l'empire rocélèbre historien qui n'avait pas dissimulé dans son ouvrage ses principes républicains, ce qui avait dû rendre assez rares, dès ce temps-là même, les exemplaires entiers de l'ouvrage c'est, d'une autre part la stupide intolérance du pape Grégoire,dit le Grand,qui fit brûler tout ce qu'on put retrouver de ces exemplaires, parce que les prodiges que racontait l'historien pouvaient, suiyant lui, paraître favorables à la cause du paganisme.

main

pour ce

cours,

M. Noël expose aussi, dans ce disles vaines espérances qu'on a conçues à diverses époques de retrouver tout ce qui se trouvait perdu de l'ouvrage Journal général, 1813, N•. 1.

de Tite-Live: il y donne aussi une notice des diverses éditions qu'on a publiées de ce qui nous reste de ce précieux monument historique. Il nous apprend encore que dans la partie de la traduction qui appartient à M. Dureau de la Malle, et pour laquelle il s'est borné à une simple révision (*), cet estimable traducteur paraît avoir suivi le texte de l'édition de Drakemborch. Dans sa révision et dans la partie de la traduction qui lui appar tient, M. Noël déclare qu'il a suivi, ponr le texte mis partout en regard, l'édition Leclerc et de Crevier. Cette édition préde Deux-Ponts comparée avec celles de sente le texte de Drakemborch comparé avec la seconde édition de Basle, PALdine de Sigonius, celles de Gruter, de Gronovius et de Crevier.

M. Noël termine son discours préli minaire par le récensement des différentes traductions françaises de Tite-Live qui ont paru jusqu'à celle de M. Dureau de la Malle et la sienne ; et il en parle avec beaucoup d'impartialité.

L'ouvrage, au total,.renferme le texte de ce qui nous reste de Tite-Live pris dans les sources que nous venons d'indiquer; la traduction de ces précieux restes tant par M. Dureau de la Malle que par M. Noël; celle des supplémens de Freinshémius par M. Guérin, mais revue par M. Noël, avec le texte en regard; une notice sur ce célèbre érudit, la traduction de quelques fragmens de TiteLive avec le texte aussi en regard; et enfin une table méthodique et analytique des hommes et des choses mentionnés dans l'ouvrage de Tite-Live, rédigée par M. Gallois.

Avant de nous expliquer sur la nouvelle traduction nous ferons les observations suivantes :

La différence du génie de la langue latine et de la langue française, l'avantage incontestable qu'a le premier de ces

(*) M. Dureau de la Malle a traduit en entier la première décade, les trois premiers livres et deux premiers livres de la quatrième. les treize premiers chapitres de la troisième, et les C

aucun

Introduction à l'histoire, ou Re-
cherches sur les dernières révo-
lutions du globe et sur les plus
anciens peuples connus
, par
E. G. Lenglet. Un vol. in-8
Verdière. 4 fr. 50 c.-5 fr. 50 c.

M

idiômes sur l'autre, ne permettent détail auxquels les bornes de ce Journa guères d'espérer qu'aucune traduction ne nous permettent pas, du moins quan puisse jamais reproduire, en à présent, de nous livrer. genre toutes les beautés des ouvrages originaux. Cette impuissance s'applique particulièrement aux ouvrages du genre historique. Le retranchement des articles et des verbes auxiliaires, le fréquent emploi des ellipses dans la langue latine y dounent, pour la narration des faits, une rapidité entraînante à laquelle il est impossible d'atteindre dans un idiôme aussi traînant que le nôtre, et où il faut tout exprimer à peine de se rendre iuintelligible. La hardiesse des inversions, T'heureux placement des incises dans les discours directs que l'historien prête aux personnages qu'il met en scène, donnent à ces harangues une marche majestueuse véritablement désespérante pour les traducteurs qui si rarement peuvent se dispenser de morceler ces longues et harmonieuses périodes..

MM. Dureau de la Malle et Noël ont beaucoup plus heureusement lutté contre ces difficultés que leurs prédécesseurs Guérin et Cosson; mais ils ne les ont pas toujours surmontées. Ils ont profité des travaux des anciens commentateurs de Tite-Live, des notes de Crevier sur cet historien, de la révision du texte par Drakemborch pour résoudre les difficultés qu'offrait en beaucoup d'endroits ce texte, et en donner d'une manière satisfaisante la parfaite intelligence; mais nous avons vu avec regret qu'ils avaient fréquemment échoué c'est qu'ils ont adopté la ponctuation telle qu'ils l'ont trouvée dans les meilleures éditions, et particulièrement dans celle de Drakemborch, et que cette ponctuation y est -fréquemment très-vicieuse, notamment dans les passages dont le véritable sens offre de l'obscurité. Le rétablissement de la vraie ponctuation suffirait souvent pour faire disparaître cette obscurité. Entre une foule d'exemples que nous sérions à portée d'en donner, nous pourrions en offrir plusieurs qui ne laisseraient aucun doute; mais ils exigeraient de grands

:

Histoire des Croisades, par M
Michaud. Tome I, in-8°. de 600
pages, avec une carte de l'Asie
mineure, les plans d'Antioche et
de Jérusalem, et ceux des batailles
de Dorylée et d'Ascalon. Michaud
frères. 7 fr.
9 fr.

Dans deux articles insérés au dixième et onzième cahier de ce Journal (1812), nous avons suivi l'Histoire des Croisades jusqu'à la célèbre expédition de Godefroi de Bouillon : nous allons, dans un troisième article donner un rapide aperçu d'une partie de cette expédition.

Article troisième.

Godefroi de Bouillon avait rassemblé 80,000 fantassins et 10,000 cavaliers. Les comtes de Vermandois et de Flandres, le duc de Normandie, les comtes de Blois et de Chartres avaient sous leurs ordres des forces considérables. Le comte de Toulouse y joignit cent mille hommes; et cette multitude de croisés fut grossie encore par ceux que fournit l'Italie et qui avaient pour chef principal Bohamond, prince de Tarente. L'empereur de Constantinople Alexis, qui avait appelé les Latins à sa défense, fut effrayé du grand nombre de ses libérateurs. Une tempête ayant jeté sur les côtes de l'Epire le comte de Vermandois, frère du roi de France, qui avait pris aussi la croix, Alexis le fit conduire à Constantinople et l'y retint prisonnier, espé

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