DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE PAR LÉON VINGTAIN AVEC UN APPENDICE CONTENANT LES AVERTISSEMENTS, SUSPENSIONS ET SUPPRESSIONS (00) PARIS MICHEL LÉVY FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS RUE VIVIENNE, 2 BIS 1860 Tous droits réservés MAY '31 59 La Constitution du 14 janvier 1852 n'a pas enfermé dans un cercle infranchissable les destinées d'un grand peuple'; elle a admis que des améliorations successives pourront dans l'avenir la modifier. Le sentiment public croit invinciblement au retour de la liberté dans notre pays sans se rendre compte des événements qui pour 1 Préambule de la Constitution du 14 janvier 1852, 500322 ront ramener son jour, tout le monde le prévoit et l'attend. Lorsque ce jour arrivera sera-t-il sans importance de savoir, au moins par ouï-dire, ce que c'est que la liberté, quelles sont les conditions de son existence, quels sont ses avantages et ses dangers? Et, en conséquence, n'estil pas de quelque intérêt d'examiner dans son essence, d'analyser dans sa nature, de suivre dans ses révolutions diverses la plus importante des libertés politiques : la liberté de la presse? J'en parlerai sans embarras. La liberté de la presse est peut-être la plus précieuse des conquêtes de la Révolution; elle fait essentiellement partie de cet ensemble d'idées connu sous le nom de principes de 89, principes que toutes les Constitutions françaises ont reconnus et que celle du 14 janvier 1852 << garantit et confirme. » Cette unanimité, venue d'actes constitutionnels si divers et de tendances si opposées, n'aurait-elle pas quelque chose d'étrange, si elle ne s'expliquait par la reconnaissance d'une incontestable vérité, d'une vérité, théori |