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De leur crime à leurs yeux va-t'en peindre l'horreur: Sauve-moi, sauve-les de leur propre fureur.

Elle sort à ces mots. Le héros en prière
Demeure tout couvert de feux et de lumière.
De la céleste fille il reconnoît l'éclat,

Et mande au même instant le chantre et le prélat.
Muse, c'est à ce coup que mon esprit timide
Dans sa course élevée a besoin qu'on le guide,
Pour chanter par quels soins, par quels nobles travaux,
Un mortel sut fléchir ces superbes rivaux.

Mais plutôt, toi qui fis ce merveilleux ouvrage,
Ariste, c'est à toi d'en instruire notre âge.
Seul tu peux révéler par quel art tout puissant

Tu rendis tout à coup le chantre obéissant.
Tu sais par quel conseil rassemblant le chapitre
Lui-même, de sa main, reporta le pupitre;
Et comment le prélat, de ses respects content,
Le fit du banc fatal enlever à l'instant.

:

Parle donc c'est à toi d'éclaircir ces merveilles.
Il me suffit pour moi d'avoir su, par mes veilles,
Jusqu'au sixième chant pousser ma fiction,

Et fait d'un vain pupitre un second Ilion.

Finissons. Aussi bien, quelque ardeur qui m'inspire,
Quand je songe au héros qui me reste à décrire,
Qu'il faut parler de toi, mon esprit éperdu
Demeure sans parole, interdit, confondu.

Ariste, c'est ainsi qu'en ce sénat illustre

Où Thémis, par tes soins, reprend son premier lustre, Quand, la première fois, un athlète nouveau

Vient combattre en champ clos aux joutes du barreau,

Souvent sans y penser ton auguste présence
Troublant par trop d'éclat sa timide éloquence,
Le nouveau Cicéron, tremblant, décoloré,
Cherche en vain son discours sur sa langue égaré :
En vain, pour gagner temps, dans ses transes affreuses,
Traîne d'un dernier mot les syllabes honteuses;
Il hésite, il bégaie; et le triste orateur

Demeure enfin' muet aux yeux du spectateur 1.

L'orateur demeurant muet, il n'y a plus d'auditeurs: il reste seulement des spectateurs. (B.) On croit que le poëte a voulu désigner dans cet orateur qui reste muet l'avocat Barbier-d'Aucour, qui perdit la mémoire au milieu de son premier plaidoyer, et abandonna depuis la robe pour la plume.

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IV. Au Roi. Le passage du Rhin.

V. A M. DE GUILLERAGUES. Se connoître soi-même.

VI. A M. DE LAMOIGNON. La campagne et la ville.

Page 157

164

170

VII. A M. RACINE. Le profit à tirer de la critique.

177

VIII. AU ROI. Remercîment.

182

IX. A M. LE MARQUIS DE SEIGNELAY. Rien n'est beau

que le vrai.

187

Préface pour les trois dernières épîtres.

194

X. A MES VERS. Détails de la vie de l'auteur.

198

XI. A MON JARDINIER. Le travail.

204

XII. A M. L'ABBÉ RENAUDOT. Sur l'amour de Dieu.

209

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