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gros à la livre (, soit 162,601 francs 52 centimes, ou 6,504 francs 06 centimes par an; ce qui, au pouvoir actuel de l'argent, représente un revenu annuel de plus de 20,000 francs.

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Suivant le rapport et dénombrement du 3 juin 1620, la terre d'Halluin comprenait : un manoir sur motte entourée d'eau, avec 60 bonniers d'héritages en prés, bois et terres ahanables à Halluin: 36 bonniers de prés et bois en ladite paroisse, tous sur la Lys; une autre motte avec un bonnier de pré tenant aux précédents, mais séant en la paroisse de Menin; - une dîme; la pêcherie de la Lysavec les 3 bonniers mentionnés plus haut; ensemble 100 bonniers des rentes sur 140 bonniers d'héritages gisant à Halluin, Menin, Roncq, Tourcoing, Bondues, Frelinghien et ès paroisses d'environ, savoir: 291 rasières 3 havots 3 quarreaux et un quart d'avoine molle, 88 rasières 3 havots 3 quarreaux et demi de seigle dont moitié pour semence, 41 livres 5 sous 3 deniers maille et un tournois en argent, 84 chapons et les deux parts d'un chapon, 50 corvées à 3 gros l'une.

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La Seigneurie comprenait encore des droits divers ciaprès énumérés et 29 hommages parmi lesquels: Le Mont, le Tilleul, les Tucquelins, Laval et la Vollerie, à Halluin; les Masures à Bousbecque, que je décrirai plus loin.

Au seigneur d'Halluin appartenait le droit exclusif de chasser la perdrix entre les quatre ponts d'Halluin, de Marcq, de Quesnoy et de Grimonpont, à la réserve pourtant que le comte de Flandre et le châtelain de Lille pouvaient y chasser la perdrix à un épervier et à deux blancs épagneuls et non autrement; mais, en retour, le seigneur d'Halluin pouvait chasser à deux blancs levriers dans toutes les garennes que le châtelain de Lille possédait dans la châtellenie.

(1) Dossier aux Archives du Nord, No 73 de l'État général.

Le seigneur d'Halluin percevait un droit de 2 sous sur chaque plainte à loi que le bailli du comte introduisait à Halluin; 4 deniers d'issue et 4 deniers d'entrée sur toutes les ventes faites audit Halluin; — 2 sous de chaque mesure que l'on portait en justice pour faire preuve devant les échevins du comte; tous les droits de géôlage dus par les prisonniers arrêtés entre les quatre ponts et conduits aux prisons d'Halluin; mais, en retour de ces droits, le seigneur devait garder les prisonniers durant trois jours et trois nuits après lesquels les hôtes, tenants et rentiers du fief devaient les mener, à leurs risques et périls, dans les prisons du comte, et pour cela ils avaient le droit de porter leurs armures défensives dans l'étendue du bailliage de Lille, et recevaient du seigneur 2 sous pour chaque voyage.

Quand quelque camp de bataille ou duel judiciaire était adjugé entre parties par le comte en la châtellenie de Lille, le seigneur d'Halluin, à cause de son fief, était l'un des gardes du champ clos (1).

Au seigneur d'Halluin appartenaient aussi les amendes prononcées au fief des Quesnes à Marcq par les échevins que le châtelain de Lille y commettait; - 4 deniers d'issue et 4 deniers d'entrée à la vente des héritages tenus dudit fief des Quesnes; 3 sous de chaque plainte à loi, et pour ce il était tenu de faire les sceultes (2), saisines et relations avec les échevins dudit lieu. Dans un temps où tout était inféodé, la charge de poursuivre judiciairement la rentrée des rentes, des amendes, des forfaitures et de tous autres droits en la terre des Quesnes, comme en celles de Wartembecque, à Comines, du Gavre, à Halluin, et du Mortier.

(1) L'autré garde du camp était le pair de Gamans et c'était le roi des Timaux qui conduisait l'appelant et portait les armes des deux combattants sur lesquels, dès qu'ils étaient entrés en lice, le châtelain de Lille avait toute juridiction (voir mes Châtelaiss de Lille, chap. IV).

(2) Ou sieulles, suites, poursuites.

moyennant une part des sommes ainsi perçues, avait été érigée en fief tenu du châtelain de Lille. On nommait ce fief le fief du châtelain. Aux Quesnes; les poursuites et les œuvres de loi se faisaient, parait-il, par jugement d'échevins commis par le châtelain de Lille et semoncés par le prévôt d'Halluin. Rien n'avait été changé sous ce rapport et, en 1620, le sire d'Halluin, grand seigneur alors et prince de Chimay, remplissait encore, non par lui-même, sans doute, mais par délégué, son ancien office de prévôt dans le fief des Quesnes.

Pour l'exercice de la justice vicomtière dans son fief, le seigneur d'Halluin avait bailli particulier, lieutenant, 7 échevins, sergents, etc., qu'il choississait et nommait lui-même, et, comme on l'a vu, des hommes de fief.

En 1645, Philippe IV permit au prince de Chimay de vendre telle partie des fiefs de Comines, Halluin et autres qui lui conviendraient, afin de payer les dettes de son frère, feu le prince de Chimay qui, pendant dix ans, avait été privé du revenu des terres de Chimay, Avesnes, Beaumont, Fumay, Revin et Seneghem, leur proximité de la frontière ayant été cause qu'elles avaient été ravagées par les Français (). En vertu de cette autorisation, le prince de Chimay vendit une partie des revenus de sa terre d'Halluin pour être tenue de la salle de Lille, à 10 livres de relief et à justice de vicomte, sous le nom de fief de Steenhuuse à Bousbecque. Cette portion esclichée consistait en 81 rasières et 4 havots d'avoine, 2 rasières et une demie pinte de seigle de semence, 8 chapons et un sixième, 3 sous, 11 deniers, et en une dime de deux gerbes du cent qui se levait sur plus de 120 bonniers de terre à Bousbecque.

A cette époque déjà, on s'habituait à qualifier de

(1) Archives du Nord, Inventaire-Sommaire, B. 1664.

baronnie la terre d'Halluin, c'est-à-dire la Prévôté, la Mairie et le fief de le Becque, réunis, comme on l'a vu. Il en est ainsi, même dans les pièces officielles et notamment dans la requête du prince de Chimay, en 1614, relative au dixième à payer au décès de la comtesse de Furstemberghe, pour « les terres et baronnies de Comines, Halluin et autres (1). » Le 16 mai 1616, Alexandre de Croy-Chimay-d'Arenberg, prince du Saint-Empire et de Chimay, comte de Beaumont, baron de Comines et d'Halluin, déclare que, parvenu à la succession des baronnies de Comines et d'Halluin, il approuve et ratifie toutes les lettres de fondation de ses prédécesseurs (2). C'est comme baronnies que les dites terres furent vendues en 1706, au duc d'Orléans, mais je n'ai pas retrouvé les lettres, si lettres il y eut jamais, qui conféraient ce titre soit à Comines, soit à Halluin; l'illustration des seigneurs en tenait lieu sans doute. On voit néanmoins quel chemin a fait la Prévôté d'Halluin: Bénéfice d'un humble officier au début, puis fief héréditaire, importante seigneurie et ancienne bannière de Flandre, de par Philippe de l'Espinoy (3), baronnie de nom si pas de fait; résidence de grands seigneurs dont plusieurs y eurent leur sépulture et y reçurent parfois leur Souverain, et enfin possession de princes du sang qui, du régent de France à PhilippeÉgalité s'y succédèrent durant près d'un siècle.

(1) Archives du Nord, Chambre des Comptes, État général, dossier No 73.

2) Archives de l'hôpital de Comines, Registre des Chartes.

(3) Recherches des Antiquitez el Noblesse des Flandres, p. 117.

III. LES HOMMAGES DE LA PRÉVÔTÉ. -LE GAVRE

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De la Prévôté, devenue seigneurie et baronnie d'Halluin, relevaient en 1620, ainsi qu'on l'a vu plus haut, 29 fiefs ou hommages parmi lesquels: Le Mont, le Tilleul, les Tucquelins, Laval et la Vollerie, à Halluin, les Masures à Bousbecque.

Le MONT à Halluin, fief vicomtier, tenu de la cour féodale d'Halluin à 10 livres de relief, comprenait 13 bonniers 6 cents d'héritages et des rentes. Il empruntait les échevins d'Halluin pour faire loi. Ce fief appartenait, en 1620, à Jean Du Bosquiel, écuyer, seigneur de Bistrevelt.

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Le TILLEUL, fief avec bailli, tenu de la cour féodale d'Halluin? avait pour hommages: Belcamp, à Bousbecque, et les Prets à Linselles. En 1602, En 1602, la seigneurie du Tilleul, s'extendant à Halewyn, Linselles, Bousbecque, Bondues et allenviron, » appartenait à Jacques de Tenremonde, écuyer, seigneur de Bercus, Meurchin, BasWailly, Tilleul, etc., fils de Philippe, seigneur de Bachy, et de Catherine de Bercus. Il épousa, en 1606, Marguerite de Roubaix et mourut à Tournay le 4 juillet 1633 (1).

Les TUCQUELINS, à Halluin, fief vicomtier, tenu de la cour féodale et baronnie d'Halluin, comprenaient 8 bonniers 5 cents de terre, 20 cents de prés derrière le château, et des rentes.

Ce fief fut acquis, en 1586, de la succession de Prat,

(1) Histoire de Bousbecque, par Jean Dalle, p. 333. - Généalogie de la famille de Tenremonde, par M. A. de Ternas, dans les Souvenirs de la Flandre Wallonne,

t.X, p. 81.

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