Page images
PDF
EPUB

Il serait éminemment désirable qu'un observatoire météorologique fût fondé à Lille, où se trouveraient réunis, les divers appareils enregistreurs et autres, destinés à donner tous les éléments de l'état de l'atmosphère. On pourrait ainsi continuer la série des observations qu'a commencées M. Meurein, et qu'il a faites pendant plus de vingt ans, avec une persévérance et une conscience qui ne se rencontrent que rarement, même parmi les hommes dévoués au culte de la science. Nous avons été devancés dans cette voie par un jeune douaisien, M. P. Desmarets, qui, à ses frais, dans un jardin très vaste, propriété de son père, a établi les principaux appareils des observatoires météorologiques. M. Desmarest, seul jusqu'à présent dans son observatoire, directeur, secrétaire, observateur... s'astreint en outre au travail journalier de trois observations. Espérons que grâce au concours de la ville de Douai, du Département et de l'Etat, M. Desmarets sera bientôt à même de donner à son observatoire tout le développement que peut prendre un établissement scientifique, dirigé par un homme instruit et dévoué.

L'administration des ponts et chaussées, grâce à l'initiative de M. Doniol, Ingénieur en chef du département, a établi également un certain nombre de stations principalement pluviomètriques, destinées surtout à donner des indications sur les crues probables des cours d'eaux. Dans quelques centres plus importants, aux observations pluviométriques, on a joint les observations barométriques et celles du vent. Une station de ce genre a été établie par les soins de MM. Peslin, ingénieur, et Vaniscote, conducteur des ponts et chaussées, à la machine à vapeur destinée à l'alimentation du canal de Roubaix, près du bassin de la Basse-Deûle. Cette station n'est peut-être pas des mieux choisies, au point de vue de l'emplacement, mais elle présente l'avantage de posséder dans les agents de l'Administration, des observateurs tout désignés. Grâce au concours des correspondants qui,

depuis plusieurs années déjà, font des observations pluviométriques, aux observations multiples faites à Lille et à Douai, aux renseignements que nous fournissent diverses administrations, entre autres celle des ponts et chaussées, dans laquelle nous citerons M. Doniol et M. Eyriaud des Vergnes, ingénieur en chef à Dunkerque, qui nous communique le relevé des observations faites dans l'observatoire maritime de cette ville, notre département saura se mettre, pour ce genre d'études, au même rang que sous d'autres rapports, et contribuera, dans une large part, au progrès de cette science si obscure encore et pourtant si intéressante et si importante par ses applications multiples, l'étude des phénomènes météorologiques. Ce qui distingue en effet, cette science des autres sciences d'observation, c'est qu'il lui faut le concours d'un grand nombre d'hommes dévoués, instruits et conscencieux, et ce n'est que par les faits enregistrés sur une grande étendue de pays et pendant des périodes très longues, qu'on parviendra à découvrir quelques unes des lois générales auxquelles sont soumis ces phénomènes en apparence si irréguliers et parfois si bizarres.

Je tenais, dans ce rapport, présenté pour la première fois à la Sociéte des Sciences, à lui signaler les progrès accomplis dans l'organisation de notre Commission départementale et lui indiquer la voie dans laquelle sont dirigées nos études; je crois, d'un autre côté, en vue des travaux postérieurs, que les résultats de nos observations ne sauraient être mieux conservés que dans les mémoire de la Société des Sciences; c'est pourquoi je suis venu vous exposer l'étude générale des pluies tombées en 1881. Ce travail est dû pour la plus grande partie à M. Schmeltz, qui a coordonné les bulletins reçus mensuellement et a tracé la carte qui accompagne ce travail.

Comme dans les résumés analogues, on répartit les diverses stations au point de vue 1o de la quantité d'eau tombée, annuellement ou par saison; 2° du nombre de jours

de pluie. A ce sujet, il règne une certaine incertitude; car, doit-on appeler jour de pluie un jour où il ne tombe qu'une seule averse de quelques minutes? Au point de vue climatérique, un tel jour est plus utile et plus profitable à la végétation que tel autre jour brumeux. où il ne tombe pas une goutte de pluie. Il faudrait donc compter en réalité, non le nombre de jours de pluie, mais la durée réelle de cette dernière en heures et fractions d'heures, ce qui n'est guère possible qu'à l'aide d'enregistreurs dont je fais faire l'essai en ce moment mème.

La carte dressée par M. Schmeltz se distingue des cartes analogues en ce qu'en général pour la répartition annuelle de la pluie en diverses stations, on prend simplement la moyenne mensuelle, ce qui est assez.i exact, vu qu'on introduit ainsi une période de temps tout à fait arbitraire. M. Schmeltz a construit la carte en prenant les moyennes hebdomadaires; aussi les périodes pluviales sont-elles très bien figurées sur la carte; la moyenne diurne serait impossible à tracer à cause de l'étendue trop grande que prendrait ainsi la carte.

RAPPORT

Présenté à la Commission Métérologique du Nora,
sur les pluies tombées en 1881,

par M. SCHMELTZ.

Les stations pluviométrique du département du Nord en correspondance avec la Commission ont été, en 1881, au nombre de quinze savoir:

Dunxerque.. (chemin de fer) altitude 7,50 Correspondant MM. Brielle.

[blocks in formation]

mm

Cassel (Chemin de fer) altitude 151,85 Correspondant MM. Dr Windrift.

[blocks in formation]

Les feuilles de Bavai et de Landrecies ont fait défaut depuis le mois de juillet; mais, par une heureuse compensation, M. Eyriaud des Vergnes a envoyé fort exactement le relevé des observations quotidiennes qu'il fait faire au port de Dunkerque.

1° Pluies annuelles.

La hauteur moyenne de l'eau tombée en 1881, sous forme de pluie ou de neige a été de 710mm répartis en 153 jours. Comme la moyenne des années antérieures est sensiblement, de 770mm, on voit que l'année 1881 peut ètre regardée comme peu pluvieuse.

Ces deux moyennes, en 1881, ont été tirées du tableau suivant qui indique l'ordre décroissant d'abondance des pluies pendant cette même année :

mm

Avesnes .... a donné 890,7 d'eau répartis en 161 jours

[blocks in formation]

Ces nombres qui indiquent la hauteur absolue d'eau tombée l'année dernière, ont le défaut de ne pas être comparables rigoureusement, puisqu'ils ne se rapportent pas à la même unité de temps. Il y a en effet une grande différence entre pleuvoir beaucoup et pleuvoir souvent. Mais il serait facile d'obtenir les hauteurs relatives en divisant . chacune des hauteurs absolues par le nombre de jours pluvieux correspondant,

Relativement à la fréquence des pluies, voici comment se classent nos différentes stations:

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Nous allons indiquer maintenant pour chaque station comment la pluie s'est répartie par saison.

[blocks in formation]
« PreviousContinue »