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à la baronne de Reich, à Klinglin, à Fauche-Borel, à Wickham et à Montgaillard, «qu'il ne fallait pas

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faire de tentatives sur Moreau; mais que s'il était frotté par les Autrichiens, il serait disposé à tout faire (1). »

J'ai vu, dit Montgaillard, dans sa lettre du 24, écrite de Manheim (2), « j'ai vu hier au soir et ce » matin la personne qu'il était essentiel de voir ici (Wurmser nommé plus bas), et je n'ai rien négligé pour lui inspirer en faveur de Pichegru l'ab» solue confiance qu'il faut avoir nécessairement » dans cet homme rare. Il m'a paru qu'on sentait » bien cela, et qu'on voulait se conduire d'après » les données de son caractère et de ses talens. J'ai » écrit ce matin au prince Charles et à son bras droit, et je me suis mis en quatre pour les main» tenir dans les excellentes dispositions où je crois » véritablement qu'ils sont.

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» Le

voyage de Fauche-Borel a opéré un grand bien, et il était d'une nécessité majeure.

» Je partirai décidément demain soir, à moins » que Wurmser ne me retînt, ce que je ne prévois » nullement utile : il m'a donné heure ce soir, et

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je vous promets de lui parler de son immortalité

(1) Voyez tom. I des pièces trouvées à Offembourg, p. 5 18. (2) Ibid. pag. $74.

» future avec toute la chaleur qui peut dépendre de

» moi.

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» Vous jugerez parfaitement, madame la ba» ronne, combien il est urgent de donner une con» fiance absolue et sans bornes à Demougé et à Pichegru; que ce dernier n'a aucun obstacle ni re» tard à craindre, et qu'on est fortement résolu à » le seconder par tous les moyens possibles : il faut » lui en donner l'assurance formelle, donnée par » l'Archiduc: c'est la vérité, et on ne saurait trop » en pénétrer Pichegru.

» Votre excellent jugement reconnaît combien » il est urgent de talonner sans relâche Wickham; » il faut lui faire faire, d'une manière ou d'autre, » ce qui est si nécessaire à Pichegru ( de l'argent). Je ne doute pas de la bonne volonté personnelle de Wickham, mais les effets seuls peuvent le

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» prouver.

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Pichegru est perdu sans ressource si les fonds » se font attendre un moment : on me l'a dit ce matin, et je ne vous cache pas que (entre nous » soit dit) l'inquiétude de Wurmser et de l'archiduc porte sur ce point.

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» Les troupes défilent nuit et jour, et passent → sans s'arrêter.

» Wurmser a une confiance de victoire que je »» ne puis vous peindre.

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Un plein succès avait donc couronné le vœu de Pichegru et les démarches de ses agens. Le 21 à midi (1. prairial an 4), les généraux autrichiens avaient fait déclarer la cessation de l'armistice.

Peu de jours après, Pichegru se rendit à Besançon pour attendre les événemens.

Il faut remarquer qu'à cette époque l'armée d'Italie courait de victoire en victoire. Ses succès éclatans conseillaient à l'Autriche une paix prompte. Il est donc évident qu'en rompant l'armistice sur le Rhin l'Autriche comptait sur les engagemens de Pichegru, comme sur une ressource infaillible.

Mais la destinée de l'armée d'Italie n'était pas seulement de chasser les armées autrichiennes de l'Italie, elle devait encore relever de leur découragement les armées de Sambre et Meuse et de Rhin et Moselle. Son exemple devait ranimer l'émulation du midi au nord de la France; sa gloire devait porter une nouvelle ardeur dans toutes les ames. Arrêtons-nous quelques momens sur cette époque.

Le 11 germinal, Bonaparte était arrivé à Nice et avait pris le commandement de l'armée d'Italie.

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Le 22, victoire signalée sur les Autrichiens, commandés par le général Beaulieu, à MonteNotte. L'ennemi perd de quatre à cinq mille hommes, dont moitié sont faits prisonniers.

Le 25, nouvelle victoire à Millesimo. On fait à l'ennemi huit mille prisonniers, au nombre desquels est le général Provera.

Le 26, victoire de Dégo. L'ennemi perd encore deux mille hommes.

Le 2 floréal, victoire de Mondovi. L'ennemi perd dix-huit cents hommes, dont treize cents prisonniers. Les Français prennent vingt drapeaux, parmi lesquels quatre des gardes-du-corps du roi de Sardaigne.

Le 16, Bonaparte occupait Coni, Ceva, Tortone, toute la partie du Piémont en-deçà de la Stura et du Tanaro, après avoir accordé un armistice au roi de Sardaigne, qui demandait la paix au Directoire.

Le 20, il avait passé le Pô, à la poursuite du général Beaulieu, qu'il battit ensuite à Fombio.

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Le même jour, il accorde une suspension d'armes au duc de Parme, qui demande aussi la paix au Gouvernement français.

Le 22, bataille de Lodi. L'armée française passe

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l'Adda sur un pont de cent toises, défendu par trente pièces de canons autrichiens et en prend vingt. L'ennemi perd trois mille hommes, tant tués que blessés ou prisonniers. Beaulieu fuit avec les débris de son armée,

Le 23, Pizzigitone est pris.

Le 25, Bonaparte écrit: Toute la Lombardie appartient à la République française.

A la fin du mois de floréal, le duché de Modène; une partie des États vénitiens, les légations de Bologne et de Ferrare étaient occupés par l'armée française, ainsi que le Mont-Ferrat, le Piémont, la Lombardie, le duché de Parme.

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A cette époque le Directoire reçoit les vingt-un drapeaux pris par l'armée d'Italie; des tableaux et d'autres monumens précieux lui étaient expédiés; plusieurs millions étaient envoyés par Bonaparte subvenir aux besoins des armées du Rhin et Sambre et Meuse; enfin, des plénipotentiaires de la cour de Rome, du duc de Modène, du roi de Naples se rendaient ou étaient rendus à Paris, avec ceux du roi de Sardaigne et du duc de Parme, pour demander la paix, et l'armée de Beaulieu, réduite à peu de troupes errantes et dispersées dans les gorges du Tyrol, n'existait plus.

Telle était la situation des affaires lorsque des

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