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Sigebertum dominum suum et regem agebat insolentius....... » Frédégaire, ch. LXXVII.

Défaite des troupes de Sigebert par Radulfe. Cet événement est raconté avec beaucoup de détails par Frédégaire, ch. LXXXVII.

Il eut lieu, d'après cet auteur, la huitième année du règne de Sigebert, la neuvième d'après Sigebert de Gembloux. La première de ces dates mérite plus de confiance que l'autre ; nous estimons que ce fait se passa en l'année 640, Sigebert ayant été établi roi d'Austrasie par son père vers 632. Le moine de Gembloux affirme que ce monarque était dans sa douzième année au moment de sa défaite. Il avait tout au plus dix ans, car il était né en 630.

Après ce récit, Sigebert ajoute: « Sed quia cum ætate ei robur et industria accrevit, non antea ab inimicorum insecutione destitit quam superbiam eorum domuit, et Thuringos qui instinctu Radulphi rebelles erant, sub jugo dominii sui victos et confusos reflexit. »

Frédégaire est moins affirmatif au sujet de cette soumission des Thuringiens. Il se contente de dire « In verbis tamen (Radulphus) Sigiberto regimen non denegabat, sed in factis fortiter ejusdem resistebat dominationi. »

Ibid.

- Fré

Othon est tué par Leuthaire, duc des Alamans, excité contre lui par Grimoald. dégaire, ch. LXXXVIII.

- CH. V, § 13.

Paix et prospérité du royaume d'Austrasie sous Sigebert III. Ce roi y fait lui-même al

lusion dans une de ses lettres adressée à Saint Didier, évêque de Cahors : « Cognoscite, vestra intercedente oratione, prospere hactenus, Christo præsule, consistimus; et gentes patriæ nobis a Deo concessæ pacifico ordine nobis obediunt; gentes etiam barbara pacatissime nobis cohabitant.» (A.A. S.S. Boll., Févr., t. I, p. 232.)

- CH. V, 2 14.

Saint Sigebert fonde douze monastères. Ce chiffre se trouve aussi mentionné dans la Vie de Saint Ursmar par Hariger, abbé de Lobbes :

<<< Hinc illinc duodena viris cœnobia sanctis
Struxit. »

Ibid.

(D. Bouquet, t. III, p. 627.)

Fondation des monastères de Stavelot et de Malmédy par Sigebert avec le concours de Grimoald, et les conseils de Cunibert, archevêque de Cologne. Saint Remacle est chargé de les organiser. Sigebert lui accorde dans la forêt des Ardennes un espace de 12 lieues en long et en large. -Vita Sancti Remacli, auctore monacho Stabulensi anonymo, ch. II, 8 10, 11, 12, 13, 14. (A.A. S.S., Boll., Sept., t. I, p. 694, 695.) (La charte en vertu de laquelle eut lieu cette concession a été publiée par les Boll., Févr. t., I, p. 234, 235. D. Bouquet, t. IV, p. 634.) - CH. V, § 15.

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(Comp.

« Liberorum dulci affectu carebat. Hariger, Vita Sancti Ursmarı, D. Bouquet, t. III, p. 627.)

D'après l'auteur de la Vie de Saint Bonit (1) (auteur contemporain anonyme), Saint Sigebert aurait eu au contraire plusieurs enfants : « Post cujus obitum filiisque defunctis.....(Vita Sancti Boniti, ch. I, & 4, A.A. S.S., Boll., Janv., t. I, p. 1070.)

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Saint Sigebert adopte le fils de Grimoald, dans la crainte de ne pas laisser d'héritier. Naissance postérieure de son fils Dagobert II. - Chronicon brevissimum a Clotario II rege usque ad Pippini obitum, ex ms. Tiliano (D. Bouquet, t. II, p. 691.): « Childebertus adoptivus, filius Grimoaldi. » - Comp. Hariger, Vita Sancti Ursmari (D. Bouquet, t. III, p. 627.)

Sigebert de Gembloux rapporte aussi cette prétendue adoption dans sa Chronique, mais il raconte un peu plus loin la trahison de Grimoald d'après les Gesta regum Francorum. Ii en est de même dans la première rédaction de sa Vita Sancti Sigeberti; dans la seconde au contraire, le crime de Grimoald est passé sous silence.

Il est possible que celui-ci ait fait courir le bruit de l'adoption de son fils Childebert pour faciliter l'exécution de son complot contre Dagobert II. Sigebert se sera fait l'écho de cette. tradition.

Il a été copié sur ce point, sans aucune critique, par les auteurs de seconde main (G. Aulbery, Nic. Frizon, le P. Vincent), qui ont écrit d'après lui la Vie de Saint Sigebert.

(1) Saint Bonit, évêque de Clermont, avait été chancelier de Sigebert. Il mourut vers 709.

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Mort de Saint Sigebert. Obiit autem Kalendis Februarii, ætatis suæ fere tricesimo primo, regni vicesimo octavo, ab Incarnatione Domini anno sexcentesimo sexagesimo secundo; a transitu sancti Martini ducentesimo sexagesimo tertio. >

Ces dates sont fausses. Saint Sigebert naquit vers la fin de l'année 630; il fut établi roi d'Austrasie vers 632, et régna seul à la mort de son père en 638. Il mourut le 1er février 656, âgé par conséquent de près de 26 ans, après 24 ou 18 ans de règne environ, suivant que l'on compte à partir de son association au trône ou du moment où il gouverna seul.

XIII. Quelles doivent être maintenant les conclusions de cette étude? Elles seront purement négatives. Il résulte clairement de l'examen que nous venons de faire de la Vita Sancti Sigeberti qu'elle n'a aucune valeur historique. L'auteur n'en est nullement original; il ne nous apprend rien de nouveau, et les faits qu'il rapporte sont empruntés à des sources que nous possédons toutes; encore doivent-ils être contrôlés avec soin. car il s'y glisse des erreurs, des inexactitudes et de fausses interprétations. En somme, l'œuvre de Sigebert de Gembloux, malgré son titre qui semble plein de promesses, est absolument insignifiante au point de vue de la critique, et elle pourra être tout à fait négligée par ceux qui s'occupent de l'histoire mérovingienne.

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A un siècle d'intervalle, Reims a donné à Rome deux Papes son archevêque Gerbert et son chanoine Othon. Sylvestre II appartient sans doute à Reims par la place éminente qu'il y occupa, mais Urbain II lui appartient à tous les titres, étant issu de son territoire et de son clergé, « ex territorio et clero Remensi (1) », comme s'exprime Guibert de Nogent; Orderic Vital l'appelle un citoyen de Reims, « civis Remensis (2) ». Depuis ces chroniqueurs contemporains jusqu'à dom Marlot, dom Ruinart (3) et M. Adrien de Brimont, cette qualification lui a été conservée. Il a été établi, par d'irrécusables documents, que sa famille était l'une des plus nobles de la région « claro germine oriundus (4) »; que son éducation se fit à Reims sous saint Bruno, et

(1) Histoire de Hiérusalem, Liv. II.

(2) Hist. ecclésiastique, Liv. IV.

Recueil des Historiens des Gaules et de France, T. XIII, p. 683. Remus se dit du Rémois né dans les murs de la ville, et Remensis de celui qui voit le jour dans le pays voisin. (3) Vita B. Urbani II. ŒŒuvres posthumes de D. Mabillon et D. Ruinart, T. III, initio. D. Marlot, T. III, p. 200. Migne. Patrologie, T. CLI, initio.

(4) Guibert de Nogent. Loco citato.

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