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A

S O N A L TESSE

SERENISSIME

MONSEIGNEUR

LE DUC

DE CHARTRES.

MONSEIGNEUR,

Orsque je commençai

l Histoire Ancienne , L

VOTRE ALTESSE

SERENISSIME étoit encore dans les premiéres

A 3

années

années de l'enfance , da ni 1 Ona vrage ni l'Auteur n'avoient l'avantage d'être connus de Vous, Souffrez que je faffe maintenant ce que je n'ai pu faire alors, qu'en finisant mon travail il me foit permis de le décorer du nom de VOTRE ALTESSE.

Depuis que Monseigneur le Duc d Orleans a souhaité que j'euffe Phonneur d'alister quelquefois à vos Etudes

j'ai été tés moin par moi-même du compte exact que vous avez rendu , prefque toujours en fa présence , de toute la suite de cette Histoire ;

été

pour moi une grande satisfaction de voir que mon Ouvrage, destiné principalement pour l'instruction de la Jeunesse, fût de quelque utilité à un Prince, dont l'éducation intéresse si vivement le Public. A présent que vous êtes entré dans l'Hifloire Romaine , MONSEIGNEUR, je

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& ça

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ne

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ne vous fers plus de guide'; en vous y marchez à pas si rapides , que je ne puis pas même vom suivre : mais j'ai du moins le plaisir de voir ou d'admirer vos progrès.

Dans l'attention continuelle qu'on a de vous inspirer des fentimens dignes de votre naissance on a eu grande raison, MONSEIGNEUR, de donner une préférence marquée à l'Histoire sur tous les autres excercices de Litérature. C'est proprement Pétude des Princes , capable plus aucune autre de leur former. l'esprit le cæur. Outre qu'elle leur présente d'illustres modéles de toutes les vertus qui leur conviennent , elle est en

elle est en possession de leur dire la vérité dans tous les tems , & de leur montrer jusqu'à

e leurs fautes même , fans craindre de blesser la délicatesse de leur amour propre. Comme la censure

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qu'elle

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qu'ellé fait des vices ne leur eft point personnelle , elle n'a rien pour eux d'amer ni d'offençant. Quand elle peint dans Philippe & dans Alexandre son fils, des défauts bas do indignes , qui ont terni l'éclat de leurs belles actions, de deshonoré leurs régnes, ne font-ce pas autant de leçons pour tous les Princes qui auroient le malheur de s'abandonner aux mêmes excès ?

La timide Vérité, rarement admise dans le palais des Grands, n'oferoit leur faire des leçons à visage découvert. Elle emprunte la voix de l'Histoire, &, cachée Sous l'ombre de son nom, elle don

aux Princes avec assurance des avis , que peut-être ils ne recevroient jamais d'aucune autre part , tant on craint de s'attirer leur disgrace par de salutaires mais dangereuses remontrances.

Vous détestez maintenant la flaterie , MONSEIGNEUR.

ne

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