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en vers Latins les Phénoménes d'Aratus, & la Périégéfe de Denys, c'est-àdire la defcription qu'il avoit faite de la terre. Il avoit mis aufli tout TiteLive en vers lambes, travail affez inutile, & dont la perte ne doit pas être fort regrettée. Il nous refte de lui des Fables, qu'il a prifes d'Efope pour les mettre en vers Elégiaques, & qu'il a dédiées à Théodofe, qui n'eft autre que Macrobe: elles font infiniment éloignées de la pureté, de la beauté, & de la grace de celles de Phédre,

BOE CE.

BOECE (Anicius Manlius Severinus Boëtius) fut Conful feul l'an 510. Ce que ce grand homme a fait de vers eft inféré dans fes cinq livres de la Confolation, qu'il compofa dans la prifon où Théodoric Roi des Goths l'avoit fait mettre: il étoit fon principal Miniftre d'Etat. Sa profe n'étant pas fort excellente, fen ble avoir contribué par les ombres à relever l'éclat de fa poéfie, qui eft remplie de graves fentences & de belles penfées.

FORTUNAT.

FORTUNAT étoit né dans la Marche

Trévifane. Il fut fait Evêque de Poitiers, & mourut vers le commencement du VI Ie fiécle.

C'eft un des plus importans d'entre les Poétes de l'antiquité Chrétieme. Nous avons onze livres de fes poéfies diverses, tant en vers Lyriques, qu'en vers Elégiaques; & quatre de la vie de St. Martin en vers Héxamétres. Il faut juger du mérite de fes vers par le fiécle où il vivoit.

CHAPITRE SECOND.

DES HISTORIENS.

C'EST avec raifon que l'Hiftoire a

été apellée le témoin des tems, le flambeau de la vérité, l'école de la vertu, la dépofitaire des événemens &, s'il étoit permis de parler ainfi, la fidéle meffagére de l'antiquité. En effet, elle nous ouvre la vafte cartiére de tous les fiécles paffés, les raproche en quelque forte de nous, & nous les rend comme préfens. Elle fait compa roitre devant nous les Conquérans, les Héros, les Princes, & tous les grands hommes, mais dépouillés de l'appareil faltueux qui les accompagnoit pen

dant

dant leur vie, & réduits à eux feuls, pour venir rendre compte de leurs actions au Tribunal de la poftérité, & pour y fubir un jugement, où la flaterie n'a plus de part, parce qu'ils n'ont plus de pouvoir.

L'Hiftoire a le privilége auffi d'approcher du trône des Princes régnans & eft prefque la feule qui puiffe ou qui ofe leur faire connoitre la vérité, & leur montrer même leurs défauts s'ils en ont, mais fous des noms étrangers pour ménager leur délicatefle, & pour leur rendre fes avis utiles en évitant de leur déplaire. Elle n'eft pas moins. appliquée à inftruire les particuliers. Elle leur marque à tous généralement, de quelque âge & de quelque condition qu'ils foient, & les modéles des vertus qu'ils doivent fuivre, & les exemples vicieux qu'ils doivent éviter.

On comprend affez que l'Hiftoire, encore brute & groffiére dans fes commencemens, n'étoit pas en état de rendre au genre humain de fi importans: fervices. Elle fe contenta d'abord de conferver la mémoire des événemens en les gravant fur la pierre & l'airain, en les fixant par des infcriptions, en les inférant dans les regitres publics ጉ

en

en les confacrant en quelque forte par des hymnes & des cantiques. Elle s'eft élevée peu à peu, & eft parvenue par dégrés à ce point de perfection, où les Grecs & les Latins l'ont conduite.

Je ne touche point à l'Histoire du Peuple de Dieu compofée par Moyfe, la plus ancienne & la plus refpectable de toutes. Je ne parle point non plus de plufieurs Hiftoriens dont nous n'avons confervé que les noms, & tout au plus quelques légers fragmens. Je me borne ici aux Hiftoriens Grecs & Latins dont les Ouvrages font parvenus jufqu'à nous en tout ou en partie. Comme j'ai eu foin de les citer exactement dans mon Hiftoire Ancienne & qu'ils me fervent de garands pour les faits que j'y avance, il paroit néceffaire que ceux de mes Lecteurs qui ne les ont pas lus, en aient quelque connoiffance légére, & fachent aumoins le tems où ils ont vécu, les principales circonstances de leur vie, les Ouvrages qu'ils ont compofés, & le jugement qu'en ont porté les Savans.

ARTICLE PREMIER.

DES HISTORIENS GRECS.

S.I. HERODOTE. HERODOTE étoit d'Halicarnaffe, ville de Carie. Il naquit l'année même que mourut Artémise, reine de Carie, & quatre ans avant la defcente de Xerxès dans la Gréce. Voiant fa patrie opprimée fous la tyrannie de Lygdamis petit-fils d'Artémife, il la quitta pour fe retirer dans l'ile de Saoù il apprit à fond le dialecte

mos,

Ionique.

C'eft dans ce dialecte qu'il a com pofé fon Hiftoire renfermée en neuf livres. Il la commence à Cyrus, felon lui premier Roi des Perfes, & la conduit jufqu'à la bataille de Mycale qui fe donna la huitiéme année de Xerxès; ce qui comprend l'efpace de fix vingt ans fous quatre Rois de Perfe, Cyrus, Cambyfe, Darius, Xerxès; depuis l'année du Monde 3405 jufqu'à 3524. Outre l'hiftoire des Grecs & des Perfes, qui eft fon principal objet, il en traite plufieurs autres par digreffion, comme celles des Egyptiens, qui occu

pe

AN.M.

3520. Av. J. C.

484.

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