"Chrétien n'est, aux yeux de la Foi, qu'un mal passager, et toujours propre à lui mériter des récompenses » éternelles. Le mal du Philosophe est un aiguillon pour » sa malice, un sujet pour ses révoltes, un ferment pour Я son humeur, un motif d'injustice et d'iniquité. "Par la Religion seule, les maux cessent d'être ce qu'ils sont; par elle seule, souffrir est un moindre mal, que de goûter les douceurs de la vie au prejudice de sa conscience et de ses devoirs ; par elle seule, " l'homme, élevé au-dessus de lui-même, se dérobe, en " quelque sorte, aux mauvais traitemens, à la persécu» tion, à l'iniquité, pour se reposer, sous ses auspices, » dans un centre de bonheur et de paix au-dessus de tous les revers «. Qu'ai-je exposé, dans cette Théorie, sur le prix de la Religion chrétienne et sur le bonheur qu'elle nous procure, même ici-bas, dont cette lettre de d'Alembert ne soit comme le précis? Fin de la Théorie du Bonheur. LETTRE A UNE MÈRE 377 SUR L'ÉDUCATION DE SA FILLE. PAR le désir de faire le bien, autant qu'il ́est en moi, je me suis prêté, Madame, à tout ce qui a été l'objet de vos vœux les plus chers, dès que j'ai cru pouvoir le concilier avec ce bien plus général, et par-là même plus important, qu'il est dans l'ordre de préférer. Une des dernières choses que vous m'avez demandées, a été un plan d'éducation pour Mademoiselle Célinie; et, plus j'ai relu le petit ouvrage de Fénélon sur l'Éducation des Filles, plus il m'a paru que votre objet se trouvoit déjà rempli beaucoup mieux que je ne pouvois hazarder de le faire après un si grand maître. S'il y avoit quelque chose à y ajouter, vous le trouveriez, ce me semble, dans le Comte de Valmont, relativement à l'Éducation en général, et à celle |