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ardent pour sa Patrie, la soumission à ses loix, le respect pour ceux qui en sont les organes, et les dépositaires de son autorité; elle le rend aussi, dans le sens le plus vrai, le citoyen du monde, et l'ami de tous les hommes. Non content de se vouer à tous les genrés de travaux, d'essuyer toutes les fati gues, d'affronter tous les périls, pour aller, comme l'ont fait, dans tous les siècles, tant d'Apôtres de l'Évangile, porter la lumière, les bienfaits de la civilisation, et le salut dans les contrées les plus barbares, il voudroit, s'il ne dépendoit que de lui, rapprocher tous les peuples, les rallier tous dans le même esprit de bienveillance, de sagesse, et de concorde et persuader à ceux qui les gouvernent, de chercher le bonheur de chacun d'eux, et le leur, dans l'étroite union et le bonheur de tous.

CHAPITRE IX.

Résumé et Conclusion.

Au penchant irrésistible que nourrit notre. cœur, ce qui est la source de tous nos autres penchans, vous avez dû reconnoître (Ch. I.), chers amis, que nous étions faits pour le bonheur. Mais vous avez dû convenir aussi que, trop souvent, nous le cherchions où il n'est pas (Chap. II.): jai fait en sorte de vous donner une juste idée de celui dont la nature humaine nous rend susceptibles dans cette vie mortelle, en attendant la possession du bien suprême, qui doit être le terme de nos désirs. Après vous avoir retracé la fidèle image de ce bonheur auquel vous pouviez prétendre sur la terre, j'ai osé vous promettre qu'elle se réaliseroit en votre faveur, si vous daigniez me suivre dans la route que je m'étois ouverte à moi-même pour y parvenir.

Afin d'assseoir sur des fondemens solides notre félicité, j'ai examiné d'abord (Ch. III.) les opinions de la plupart des anciens sages, et celles des Philosophes de nos jours, sur ce qui nous intéresse le plus; et vous n'avez pu, mes amis, que frémir, en considérant les

épaisses ténèbres dans lesquelles ils nous plongeoient, et les suites déplorables de leurs faux et dangereux systèmes.

Contraint de chercher ailleurs de plus pures lumières, j'ai voulu m'assurer du fond que je pouvois faire sur celles que la Révélation me présente (Chap. IV ).

Il m'a été bien doux d'observer, avant tout, que le Chrétien, éclairé dans sa foi, marchoit à la suite des hommes les plus distingués par leurs talens et leurs lumières, des plus grands génies, reconnus pour tels; et que, lorsque nos prétendus esprits - forts, tournant en dérision notre croyance, nous accusoient de foiblesse d'esprit, parce que nous ne pensions pas comme eux nous pouvions hardiment leur répondre : J'aime mieux, sans comparaison, être un esprit foible, selon vous, avec tant de grands hommes, dont vous êtes forcés d'avouer la supériorité, que d'avoir tant de force d'esprit avec vous.

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Dans l'exposition que j'ai faite ensuite des fondemens de ma foi, il s'en faut de beaucoup que j'aie épuisé tous les genres de preuves sur lesquelles elle est appuyée, ni que j'aie développé, dans toute leur étendue, celles auxquelles je me suis arrêté (1); mais ces

(1) J'aurai peut-être occasion de le faire ailleurs, à l'é

dernières

dernières ont suffi du moins pour me faire voir, dans toutes les parties de la Religion révélée, une liaison, un enchaînement, un

gard de quelques articles en particulier, par exemple, celui de Moïse, qui donne lieu à des rapprochemens bien propres à établir la confiance que nous devons avoir dans les lumières supérieures qu'il avoit reçues, et dans sa mission divine. It. On trouve, dans ses livres, la métaphysique la plus vraie et la plus sublime, telle qu'elle est, sur-tout, renfermée dans ces mots que Dieu adresse à Moïse: Je suis celui qui suis; l'Etre par essence, le seul Être existant par lui-même : ego sum, qui su'n ; 2t. l'unique système vraiment sage, les seules notions raisonnables sur la création de l'homme et de l'univers. Tout s'opère ici par le seul acte de la volonté suprême: Que la lumière se fasse, et la lumière fut faite; vrai sublime remarqué par Longin: fiat lux, et facta est lux; 3t. les principaux faits du monde primitif, des premières annales du monde, confirmés par les traditions universelles, malgré leur altération; en comprenant, dans ces grands faits, le déluge, la famille de Noé, la dispersion des peuples, les Chefs des premières familles, et les Fondateurs des premiers Empires, ainsi que la longue vie des premiers hommes; 4t. la chronologie, sur-tout en la prenant dans le texte Samaritain, ou dans les Septantes; et nous avons fait voir dans le premier volume des Leçons de l'Histoire, comment les trois chronologies de nos livres sacrés s'accordent entre elles, et se réduisent proprement à une seule ; cette chronologie, dis-je, la mieux avérée ; de manière qu'en remontant au-delà, les Égyptiens, les Chaldéens, les Chinois, les Perses, les Indiens, se sont perdus dans des antiquités fabuleuses, ainsi que l'ont prouvé M. de Guignes, M. Anquetil, M. le Baron de Ste-Croix, Fréret lui-même, dans un de ses Mémoires, et tant d'autres Académiciens cé

ensemble, marqué au coin de l'unité la plus parfaite, et scellé du sceau même de la Divinité.

lèbres, qui ont fait tomber, parmi les vrais Savans, l'enthousiasme philosophique au sujet de ces antiquités ; 5t. comme nous l'avons déjà remarqué, en parlant de Moïse, les connoissances géographiques les plus étendues pour ces tems-là, les plus justes et les plus précises; 6t. le rapport le mieux soutenu avec ce que les observations modernes les plus suivies, les plus constantes, nous apprennent sur la théorie de la terre, selon le témoignage et d'après les études opiniâtres, et les recherches multipliées des plus savans Géologues, tels que Valérius, M. de Luc, dont on peut consulter les Lettres physiques et morales sur l'Histoire de la terre et de l'homme, et plus récemment encore, la Lettre sur l'Histoire physique de la terre, MM. de Saussure, de la Méthérie, d'Olomieux, Kirowan, dans un Mémoire inséré dans le sixième volume des Transactions de l'Académie d'Irlande, et qui a pour objet l'état primitif du globe, et la catastrophe qui lui a succédé : on the primi tive state of globe, etc.; 7t. la législation la mieux appropriée, à la destination et à l'état du peuple Hébreu au milieu des nations idolâtres, à la conservation des précieuses lumières qui lui avoient été données, et du dépôt de la grande promesse qui lui avoit été confiée; législation, quelqu'assujettissante qu'elle soit pour ce peuple, reçue unanimement et appuyée sur les faits que Moïse lui expose; 8t. l'histoire même de Moïse, relativement à ces faits, qui se sont passés constamment et pendant tant d'années sous les yeux de tous les Israélites, auxquels il les rappelle, et qui jugés d'après les règles de la plus saine critique, portent les caractères de vérité les plus authentiques; 9t. enfin, les prophéties, même en grand nombre, que les livres de Moïse

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