Page images
PDF
EPUB
[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

Projet de loi relatif aux usines hydrauliques sur les cours d'eau non navigables ni flottables, annexe 1442, p. 25.

Proposition de loi relative à la suppression de l'enseignement congréganiste, annexe 1447, p. 37. Proposition de loi ayant pour objet de modifier l'art. 19 de la loi du 4 mars 1889 sur la faillite et la liquidation judiciaire, annexe 1448, p. 39.

Proposition de loi relative à la création d'une Banque centrale de crédit agricole, annexe 1530, p. 126. Proposition de loi relative au recrutement de l'armée et à la réduction à deux ans de la durée du service dans l'armée de terre, annexe 1553, p. 141.

Projet de loi sur l'enseignement secondaire privé, annexe 1555, p. 233.

Proposition de loi ayant pour objet de modifier les art. 1003 et 1006 du Code de procédure civile, annexe 1582, p. 249.

Proposition de loi relative aux Conseils des Prud'hommes, annexe 1604, p. 262.

4-11-18-25.

Sommaire des Documents parlementalres publiés du 28 mars au 24 avril 1904.

[blocks in formation]
[ocr errors][merged small][merged small]

Rapport au Président de la République par le Conseil supérieur des habitations à bon marché pour 1903, p. 2098.

Rapport lu le 7 avril à la séance générale du Conseil du Bureau central météorologique par M. Bouquet de la Grye, président, p. 2220.

7-8-9-10.

[ocr errors]

Congrès des Sociétés savantes de Paris et des départements, p. 2181, etc.

8. Réunion des délégués des Sociétés des Beaux Arts des départements, p. 2219.

[blocks in formation]

Rapport sur l'enseignement au Conservatoire national des arts et métiers. p, 2437.

Académie Française. Discours de réception de

M. René Bazin, p. 2676.

Académie Française.

Discours de M. Brunelière,

recevant M. René Bazin, p. 2693.

BIBLIOGRAPHIE

Le Droit naturel, par le R. P. Castelein, S. J., Paris, Lethielleux, 1903, in-8°.

[ocr errors]

Le R. P. Castelein, si avantageusement connu par ses travaux antérieurs et notamment par la substantielle défense de la propriété contre le socialisme, vient de publier et cette fois-ci en français, ce qui n'est pas toujours le cas avec lui un vaste et substantiel traité de droit naturel, auquel nous sommes heureux de décerner tous nos éloges. Ce n'est pas que déjà bien des fois des traités de droit naturel n'eussent été écrits; mais celui-ci a le grand mérite d'être adapté aux questions nouvelles et d'être absolument à point, écrit pour son temps et les choses de son temps.

Les vingt-sept thèses (ou chapitres) dont il se compose comprennent: 1° le devoir religieux; 2o le droit individuel; 3o le droit social; 4° le droit domestique; 5° le droit civil et politique; 6° le droit international.

Le R. P. Castelein a le grand mérite de savoir beaucoup et de juger sainement.

Un traité de droit naturel apparaît souvent comme une pure œuvre de pensée, vaste construction philosophique ou théologique qui dicte leurs formes à toutes les réalisations des sociétés ou des industries humaines et qui se dispense par conséquent d'avoir à les connaître. Au contraire le P. Castelein possède exactement les faits historiques anciens ou modernes, tout aussi bien qu'il est familier à un grand nombre d'opinions professées par de simples économistes. Et ces pauvres économistes cependant, combien n'y a-t-il pas de philosophes en chambre qui les toisent du haut de leur grandeur avec le plus parfait mépris de leur science et de ses objets!

Sous ce rapport la discussion sur la règlementation des salaires et des prix dans le P. Castelein est un chef-d'œuvre d'indépendance et d'érudition. On y trouvera, entre autres éléments, le fameux édit du maximum, de Dioclétien, flétri déjà par Lactance comme une outrageuse violation des lois économiques et reconstitué en notre temps par Mommsen.

Evidemment, les démocrates chrétiens et les catholiques sociaux ne seront pas contents. Ce livre va les gêner: il sait trop et il dit trop, quoique rien, nulle part, ne sente la polémique ou la réfutation. Voici par exemple une formule que ces messieurs n'accepteront point : « Les corporations du moyen

âge ne sont pas sorties du cerveau d'un théoricien. Aucun plan préconçu n'a présidé à leur organisation. Elles sont nées à l'époque de la féodalité, spontanément et un peu au hasard des occasions offertes, pour s'affranchir des dures épreuves du servage et échapper, d'autre part, aux périls de l'isolement et de l'individualisme dans une société encore si mal protégée contre l'arbitraire et la violence ». (p. 389.)

Voilà où mène l'étude de l'histoire, guide et complément nécessaire de beaucoup d'autres études.

Par d'autres côtés, cependant, l'œuvre reste bien scolastique et à ce titre elle s'adresse aux théologiens au même titre qu'aux hommes du monde sérieux et réfléchis.

Je n'en veux pour preuve que la discussion de la valeur et de ses causes (pp. 288 et s.). D'abord qu'est-ce que la valeur ? Je voudrais le savoir, et j'avoue qu'une brève analyse du concept d'évaluation d'après l'école autrichienne m'aurait paru un préliminaire fort utile de la discussion, mais passons. La théorie du P. Castelein, c'est que la valeur d'échange ou le prix de toute marchandise » devrait être l'équivalent du travail humain, mais qu'à ce premier facteur s'ajoutent: 1° l'excellence des propriétés naturelles ; 2o la qualité du travail manuel; 3o la quantité et la qualité de la productivité mécanique; 4° la rareté; 5° les circonstances accidentelles qui en rendent l'utilité plus grande. C'est bien la théorie scolastique. Puis pratiquement « le principe régulateur du prix des choses, c'est la conscience des contractants d'après la loi de l'offre et de la demande honnêtement interprétée (p. 298). La pratique, peut-être bien, ne sort pas directement de la théorie; mais ici encore la scolastique ne procédait pas autrement.

[ocr errors]

En tout cas et c'est ce que je veux faire remarquer il faut bien que le lecteur sache ici que la « valeur d'usage » du P. Castelein (il ne la définit point) n'est pas du tout celle de l'économie politique, valeur d'usage dont la définition, ébauchée par Turgot et Condillac, puis faussée par Adam Smith et par Karl Marx, a été définitivement fixée soit par M. LeroyBeaulieu, soit par l'école autrichienne.

Suivant le P. Castelein, a la valeur d'usage d'un objet s'ajoute au prix du travail humain emmagasiné dans le produit, pour en fixer la valeur d'échange » (p. 291). Alors, la « valeur d'usage serait l'écart entre le prix du travail et le prix de l'objet; autrement dit, elle serait le profit du marchand, quoiqu'ailleurs on puisse comprendre (p. 292) que cette valeur d'usage est tout le prix raisonnable de l'objet et qu'elle est synonyme de valeur usuelle d'échange.

Le R. P. Castelein voudra bien nous permettre de lui signaler ici les utiles emprunts qu'il aurait pu faire aux théories profanes, à propos de cette valeur d'usage que nous observons si bien par exemple dans le prix que nous attachons aux sou

venirs et tableaux de famille et que nous exprimons juridiquement dans les contrats d'assurance contre l'incendie, en y portant les objets, non pas pour le prix que nous trouverions à les vendre, mais pour le montant de la perte que nous ferions en les voyant brûler, c'est-à-dire ici pour le coût de leur reproduction.

J'ai noté aussi (p. 281) « le droit pour l'Etat de suspendre l'exercice de la propriété, quand celui-ci, par l'indignité ou l'incapacité irrémédiable de l'ayant-droit, devient un principe de nuisance pour la société ». Je suppose que le P. Castelein pensait ici à la marquise de Stafford, dont Sismondi avait justement flétri les procédés; mais peu de lecteurs se souviendront de cet exemple et suppléeront à l'hypothèse qu'il aurait fallu exprimer, pour expliquer et limiter la pensée de l'auteur. Les socialistes en voudraient tirer autre chose.

Nous recommandons tout particulièrement les pages consacrées au catholicisme libéral et au droit de l'erreur à être reconnue ou tolérée.

Euvre excellente en un mot à laquelle nous souhaitons le plus vaste succès.

J. R.

Visions d'Espoir, par Antonin Eymieu. - Librairie Emmanuel Vitte, Lyon, place Bellecour 3; Paris, 14, rue de l'Abbaye.

Dans les temps troublés et malheureux où nous nous trouvons, c'est une belle hardiesse de parler de Visions d'Espoir. Mais cette hardiesse est légitime de la part d'un Chrétien, car les promesses divines n'abandonneront jamais l'Eglise, et ce n'est pas un des moindres bienfaits de la Religion catholique d'avoir fait de l'espérance une vertu nécessaire, et comme le complément indispensable de notre Foi. Nos raisons d'espérer, nous les trouvons toutes dans ces promesses divines qui suffisent à nous donner l'assurance que l'Eglise ne périra pas, et que les portes de l'Enfer ne prévaudront pas contre Elle. Mais Visions d'Espoir veut dire plus que raisons d'espérer. Pour tout autre qu'un chrétien, des visions d'espoir seraient l'indice que l'espérance naît au cœur de ceux qui avaient été privés jusqu'alors des consolations qu'elle procure; mais pour nous, dont l'espérance est indéracinable, des visions d'espoir ne peuvent être que la perception lointaine mais lumineuse de triomphe assurés pour les causes vaincues. C'est là ce que la Foi ne nous oblige pas à croire; c'est donc là qu'il est bon d'avoir un guide clairvoyant et sûr, capable de discerner et de montrer dans l'horizon chargé d'orage, non seulement la Croix éclatante qu'au plus fort de la bataille pas un chrétien ne perd

de vue, pour lui demander la force et l'espérance, mais encore l'arc en ciel, gage de paix et signe de triomphe.

Pour une pareille exploration dans les profondeurs obscures de l'avenir, il n'y a pas de guide meilleur ni surtout plus séduisant que M. Eymieu. Il n'est pas possible à un trop bref compte rendu de suivre l'auteur dans l'examen de tous les problèmes qu'il aborde; qu'il nous soit permis de dire en passant que nous eussions préféré entrevoir des visions d'espoir pour la France; notre Foi en l'Eglise de Jésus-Christ est trop profonde pour que la prospérité et l'insolence des persécuteurs puisse un seul instant ébranler notre ferme confiance dans le triomphe définitif. Mais c'est pour notre patrie que nous voudrions entendre parler d'espérance, car tout nous fait présager pour elle des tourmentes et peut être des catastrophes prochaines. Si les visions d'espoir nous faisaient entrevoir le retour à nos traditions très chrétiennes du passé, ce serait en même temps la promesse de jours moins sombres pour l'Eglise, car elle n'a pas encore trouvé dans le monde un serviteur fidèle et invincible comme l'était, jadis, « le bon sergent de Jésus-Christ », et c'est toujours par les Francs qu'ont été accomplis les Gestes de Dieu. Malheureusement il est difficile d'être optimiste pour la France et les plus hardis n'osent plus guère s'y risquer; l'approche du grand soir socialiste et de l'inévitable effrondrement où la Révolution doit entraîner la France conquise par ses idées et par ses hommes, commence à troubler les rêveurs les plus obstinés, et à diminuer l'outrecuidance des naïfs les plus inconscients et les plus orgueilleux. Pour discerner les causes d'une pareille situation et pour signaler les remèdes capables de nous fournir quelques motifs d'espérer, il faudrait aborder certaines questions tellement brûlantes et délicates qu'il est peut-être plus prudent de les laisser dans l'ombre.

Aussi bien M. Eymieu, qui a une âme de prêtre et d'apôtre, a-t-il agi sagement en parlant à ses lecteurs des victoires de l'Eglise, « des châtiments des persécuteurs », comme disait Lactance, et des pensées réconfortantes que peuvent nous inspirer de pareils souvenirs, en présence des menaces de la Révolution et des égarements de l'esprit moderne.

C'est par l'histoire des efforts infructueux de trois grands ennemis de la Papauté, Napoléon Ier, Victor Emmanuel, et Napoléon III que M. Eymieu commence son ouvrage. Mais pourquoi a-t-il intitulé ce chapitre « les Rois contre le Pape. » Il eut été mieux de dire: la Révolution couronnée, contre le Pape. Napoléon, les mains souillées du sang d'un Bourbon, a promené la Révolution à travers le monde en s'attaquant avec un acharnement particulier aux Bourbons qu'il voulait remplacer sur tous les trônes qu'occupait cette illustre race, et au Pape dont sa main sacrilège fit une victime, parce qu'il

« PreviousContinue »