elles ont cela de commun avec les enigmes, qu'elles ceffent de plaire après qu'on les a devinées. Les Femmes en général aiment mieux les Tragédies que les Comédies. En voici peut-être la raison, dit M. Pope c'eft que dans les Tragédies leur fexe, pour l'ordinaire, eft adoré, déïfié ; au lieu que dans les Comédies, il est tourné en ridicule, LA XIV. De la Beauté. A Beauté eft un grand don de la nature & fert à l'homme d'une forte recommandation dans le mon de. Elle a, comme l'aiman, une vertu fecrette qui attire l'admiration des mortels, & particuliérement du fexe, qui confidere rarement ce qu'un vase contient, pourvu qu'il foit d'une belle porcelaine : cependant cela n'est pas toujours vrai, car fouvent: Non e bello, quel ch'e bello, ma quel, che piace. X V. Du Naïf. E Naïf, cette expreffion Lvive vive du fentiment, dont le propre eft de fe peindre lui-même auffi rapidement au dehors, qu'il a été vivement conçu au dedans, n'eft point du reffort de l'art : tel que cette rougeur ingenue, qui tout-à-coup, & fans le confentement de la volonté trahit les mouvemens fecrets d'une ame encore neuve : le Naïf échappe fans qu'aucune réflexion l'ait préparé ou l'ac compagne, il ne peut être ni commandé ni retenu. XVI. Du Plaifir. OULOIR fe foustraire au Plaifir c'est une chimére lui obéir en efclave, c'est se dégrader. Il y a plus de danger à fe livrer entiérement au Plaifir, qu'à s'en priver tout-à-fait ; l'un & l'autre font contre la raison. On diftingue les Plaisirs de l'ame de ceux des fens, mais COXFORD ces derniers ne font pas tota lement indépendans des autres, & l'on ne peut, je crois, avoir aucune fatisfaction où l'ame n'ait aucune part. XVII. Des Paffions. A Paffion étant une af fection de l'ame dé pendante du caractere, il libre d'avoir ou de n'eft pas n'avoir pas des Paffions parce que l'ame n'est pas la maîtreffe de recevoir ou de ne pas recevoir une impreffion; mais la liberté de l'ame |