faire fur les Loix de Moïfe. Le ftyle des Loix doit être concis & fimple, l'expreffion directe s'entend toujours mieux que l'expreffion réfléchie les Loix ne doivent point être fubtiles; elles font faites pour des gens de moin elles ne font point un Art de Logique, mais la raison fimple d'un pere de famille. Les Loix inutiles affoibliffent les Loix néceffaires ; il ne faut point faire de changement dans une Loi fans une raifon fuffifante; lorfqu'on G fait tant que de rendre raifon d'une Loi, il faut que cette raifon foit digne d'elle; en fait de présomption, celle de la Loi vaut mieux que celle de l'homme il faut éclairer : l'hiftoire par les Loix, & les l'hiftoire. Loix par Ilay a cettes différence entre les Loix & les mœurs que les Loix réglent plus les actions du citoyen, & & que les mœurs réglent plus les actions de l'homme. L'abus que les Magiftrats peuvent faire des Loix, n'autorife perfonne à s'y fouftrai re; ils ont eux-mêmes un Juge auquel ils font foumis. C'eft un beau fpectacle que celui des Loix féodales. Un chêne antique s'éleve, l'œil en voit de loin les feuillages: il approche, il en voit la timais il n'en apperçoit point les racines; il faut percer la terre pour les trouver. ge, La fcience du Droit femble à présent toute reléguée dans les Ecoles, où la teinture qu'on en prend est même fi legere, qu'à peine l'esprit des Etudians peut en confer ver quelque trace; cependant foit qu'on confidere la connoiffance des loix par leur beauté, foit qu'on envisage leur utilité, & les befoins furtout qu'en ont les Juges, on eft bien furpris de voir une fcience fi belle, fi utile & fi néceffaire abandonnée même par les Magiftrats. En vain objectent-ils contre cette étude fon immensité, il suffit que l'étude du Droit foit néceffaire, pour que tour Juge qui l'omet foit inexcufable; mais ils cherchent des titres honorables, & ils fe trompent lourdement; car rien ne déf honore plus que d'exercer une fonction qu'on est incapable de bien faire. de Il y a encore des Magiftrats qui prétendent que les Loix étant fondées fur les notions invariables de l'équité naturelle, & la raison gravant ces notions dans tous les cœurs il ne faut pas tant d'étude, & qu'avec un peu fens commun, on peut décider prefque toutes les plus grandes difficultés, aufsi-bien que le Jurifconfulte le plus profond & le plus laborieux. On répond à cette objection en faifant voir, 1°. combien. |