L XXX I. Des Lacédémoniens. Es Lacédémoniens ne reffembloient pas mal aux Normands d'àpréfent : ils étoient du pays de fapience. Penfer beaucoup, parler peu, être diffimulé, fourbe, trèsadroit voleur, aimer la guerre au défaut des procès, & regarder tous les Grecs avec dedain, voilà ce qui confti tuoit l'effence d'un habitant de Sparte. XXXII. Des anciens Romains. N doit remarquer que c'eft ce qui a le plus contribué à rendre les Romains les maîtres du monde qu'ayant combattu fucceffivement tous les Peuples, ils ont renoncé à leurs ufages fi-tôt qu'ils en ont trouvé de meilleurs. La guerre leur étoit prefque toujours agréable, parce que par la fage distribution du butin, on avoit trouvé le moyen de la leur rendre utile. Toujours expofés aux plus affreufes vengeances, la conftance & la valeur leur devinrent des vertus néceffaires, & elles ne purent être distin guées chez eux de l'amour de foi-même, de fa famille, de fa patrie, & de tout ce qu'il y a de plus cher parmi les hommes. Nous remarquons aujourd'hui que nos armées périffent beaucoup par le travail immoderé des foldats; & ce pendant c'étoit par un travail fans ceffe d'un travail ex- Publius Nafica, fans befoin, leur fit conftruire une armée navale on craignoit plus l'oifiveté que les ennemis. Ces hommes fi endurcis étoient ordinairement fains ●n ne remarque pas dans les Auteurs que les armées Ro maines qui faifoient la guerre en tant de climats, périffent beaucoup par les maladies; au lieu qu'il arrive presque continuellement aujourd'hui que des armées, fans avoir combattu, fe fondent, pour ainfi dire, dans une campagne. La principale attention des Romains étoit d'examiner en quoi leur ennemi pouvoit avoir de la fupériorité sur eux, & d'abord ils y mettoient ordre. La guerre étoit pour eux une méditation, la paix un exercice; enfin ja |