plus auprès de la liberté extrême, qu'auprès de la fervitude. Je ne puis croire, comme quelques-uns le prétendent que les vices concourent autant au bonheur de la fociété que les Vertus. Ils produifent à la vérité des événemens qui tournent quelquefois au profit de la fociété, mais c'est toujours aux dépens de fon bonheur qui ne peut réfulter que des Vertus. Ο XXVII. Des Louanges. N doit être flaté des Louanges de ceux qui pas indifférem n'en donnent ment à tout le monde. Louer des gens en face, c'eft fuppofer qu'ils aiment es Louanges, louer à la face de toute la terre des hommes connus pour n'être rien moins que louables,c'eft impudence; louer des Grands. qui veulent être loués fans qu'ils fongent à mériter de l'être, c'est lâ cheté ; enfin faire métier de louer, c'eft folie. I XXVIII. De la Flaterie. L n'étoit pas permis aux victorieux des jeux olympiques de fe faire dreffer des ftatues plus grandes que le naturel; ceux qui avoient la direction des jeux, les faifoient rompre, lorsqu'il s'en rencontroit quelqu'une; ainsi la renommée brife la ftatue de ceux que la Flaterie éleve. Je ne hais rien tant que la Flaterie, & je la prens auffi bien que le menfonge pour le témoignage d'une ame baffe. Tout le monde s'emporte contre la Flaterie, & perfonne ne fe fâche férieusement contre les Flateurs. C XXIX. De la Vérité. 'EST un péfant fardeau que celui de la Vérité, lorfqu'il faut la porter jufqu'aux Princes; ils doivent bien penser que ceux qui le font y font contraints, & qu'ils ne fe réfoudroient jamais à faire des démarches fi triftes & fi affligeantes pour ceux qui les font, s'ils n'y étoient forcés par leur devoir, leur respect & même leur amour. L X X X. Des Athéniens. Es Athéniens étoient effrontés, babillards fanfarons, éloquens, menteurs & braves, c'étoient les Gafcons de la Gréce. Ils fe croyoient fort au-deffus des |