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au prévôt de Montfort-l'Amaury pour les empêcher de rêver;" ce qui fut fait aussitôt; et ce prévôt, dit la chronique, en fit bonne et briève justice, (brève.)

912. L'invention des postes est attribuée à Cyrus, roi de Perse. L'étendue de son empire rendait la correspondance entre lui et les gouverneurs de ses provinces longue et difficile. Après avoir supputé ce qu'un bon cheval, poussé avec force, pouvait faire de chemin en un jour, il fit construire des écuries distantes les unes des autres dans cette proportion. Il y mit des chevaux, et des palefreniers pour en prendre soin. Il établit un maître de la poste, chargé de recevoir les paquets des courriers, et de les transmettre

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à ceux qui devaient leur succéder, pour recevoir les chevaux qui avaient couru et en livrer de frais. Ainsi la poste marchait jour et nuit, et faisait grande diligence, sans que ni la pluie, ni la neige, ni le froid, ni la chaleur, ni aucune autre incommodité pût en interrompre le service. La surintendance des postes devint dans l'empire une charge considérable. Darius l'avait exercée avant de monter sur le trône.

913. Le cardinal de Richelieu avait à Bagneux une maison qui a retenu le nom des Oubliettes, et qui fut achetée vers le milieu du dernier siècle par un nommé Toinart, dans l'espoir qu'en la fouillant il y trouverait de quoi se dédommager du prix. Il

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trouva effectivement un puits dont l'ouverture était bouchée, dans lequel étaient les ossements de plus de quarante cadavres, avec les débris de leurs vêtements, montres, bijoux, argent, etc. Le cardinal, qui avait pour habitude de tout sacrifier à son ambition, se défaisait des gens qu'il n'osait ou ne pouvait attaquer publiquement, en les comblant de caresses et de marques d'amitié. La dernière preuve était de les faire sortir par un escalier dérobé, au milieu duquel était une bascule, que ce ministre avait la bonté de lâcher lui-même ; l'on tombait alors dans un puits qui avait au moins cent pieds de profondeur. Les premiers qui l'essayèrent furent ceux qui l'avaient creusé.

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914. Mahomet II avait cultivé lui-même une planche de melons, que le soleil semblait avoir distingués en les mûrissant long-temps avant les autres. Le sultan les fit recommander au jardinier. Celui-ci y avait l'œil chaque jour, ce qui n'empêcha pas un page, qui aimait passionnément le melon, d'en cueillir quatre et de les manger. Le jardinier, s'étant aperçu du larcin, conjectura que les pages, qui seuls avaient l'entrée du jardin, pouvaient seuls aussi en être les auteurs. Il courut en informer le sultan, en lui faisant observer qu'il n'y avait que fort peu de temps que le vol était fait. Mahomet, irrité de cette audace, fit amener à l'instant tous les pages devant lui, et ordonna au cou

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pable de se nommer. Personne ne se déclarant, l'impitoyable despote commanda d'ouvrir successivement le ventre de tous les pages, jusqu'à ce qu'on eût découvert le coupable. On trouva les melons à demi digérés dans le ventre du quatorzième.

915. Pendant le voyage de l'empereur Joseph en Italie, le fer d'une des roues de sa voiture cassa sur le chemin. Il parvint, avec beaucoup de peine, au plus prochain village. Descendu à la porte d'un serrurier, il lui demanda de réparer sur-le-champ le dommage qui l'empêchait de continuer sa route. "Je le ferais volontiers," dit l'arti"mais c'est aujourd'hui fête, tout le monde est à la messe, et je n'ai personne

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même pour faire jouer le soufflet.” — “Qu'à cela ne tienne," dit l'empereur, "je ferai jouer le soufflet moi-même, aussi bien cela m'échauffera." Le monarque souffle, l'ouvrier forge, et tout est réparé. Il faut payer. "Combien ?"-"Six sous." Joseph met six ducats dans la main du serrurier, et part. L'honnête artisan court après lui. "Monsieur, vous vous trompez; vous m'avez donné six ducats; je ne pourrais changer cela dans tout le village.". Change où tu pouras; le surplus de tes six sous est pour le plaisir que j'ai eu de souffler."

916. Au commencement de la captivité de M. de La Fayette en Autriche, le commandant de Vesel lui donna lecture d'une

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lettre de l'empereur, portant que si le général avait quelque plan à proposer contre la France, cela pourrait contribuer à adoucir son sort. Moi, des plans contre la France!" s'écrie le prisonnier; "moi, faire cause commune avec les puissances coalisées pour détruire la liberté de mon pays! cela est par trop impertinent." Un député de la convention, Félix Faulcon, également détenu, et présent à cette conference, fit obverver au général prisonnier que la proposition qui lui était faite venant d'une tête couronnée, l'épithète d'impertinente dont il la qualifiait, était peut-être déplacée. "Depuis que je vis," reprend M. de La Fayette, "j'appelle les choses par leur nom; et quoique je sois

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prisonnier d'un roi, ce n'est pas pour moi un motif de lui passer cette impertinence." (Mélanges de Félix Faulcon.)

917. Une veuve vient se plaindre à l'empereur Théodoric, de ce qu'ayant depuis trois ans un procès contre un sénateur, elle n'a encore pu obtenir de jugement. Le prince fait appeler les juges. "Si vous ne terminez dès demain cette affaire, je vous jugerai vous-mêmes!" Le lendemain la sentence est rendue. La veuve s'empresse de remercier le prince. "Où sont les juges ?" dit Théodoric. On les lui amène. "L'affaire de cette veuve n'était donc point interminable, puisqu'un jour vous a suffi pour la discuter et la juger." Après ce reproche, il

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