Mémoires de l'Abbé de Choisy: pour servir à l'histoire de Louis XIV, publiés avec pref́ace, notes et tables par M. de Lescure, Volume 1

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Librairie des Bibliophiles, 1888 - France
 

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Page 63 - Vous ne le connaissez pas ; il se mettra en chemin un peu tard, mais il ira plus loin qu'un autre : il ya en lui l'étoffe de quoi faire quatre rois et un honnête homme.
Page 89 - ... espérer de son amitié; mais ennemi dangereux, cherchant l'occasion de frapper sur celui qui l'avoit offensé, et frappant toujours en secret par la peur de se faire des ennemis, qu'il ne méprisoit pas, quelque petits qu'ils fussent. Il ne laissait pas de sentir les obligations de son emploi et les devoirs de sa religion, auxquels il a toujours été fidèle.
Page 8 - M. le duc de Bourgogne, à peine sorti de l'enfance, me dit un jour ces paroles : « Comment vous y prendrez-vous pour dire que ce roi étoit fou? — • Monseigneur, lui répondis-je sans hésiter, je dirai qu'il étoit fou. La seule vertu distingue les hommes dès qu'ils sont morts.
Page 69 - ... la paix, assurait son pouvoir, et persuadoit le Roi, d'une manière bien sensible, de son attachement inviolable à la gloire de sa personne et au bien de son Etat. Ce cardinal si fameux, qui sur la fin de ses jours sembloit vouloir se faire aimer du peuple autant qu'il en avoit été haï, ne put exécuter de si belles résolutions, s'il est vrai qu'il les ait eues. Il languit près d'une année dans le château de Vincennes, où il s'étoit fait porter pour prendre l'air. Il y commandoit avec...
Page 23 - Rochefoucauld après l'avoir fait grand maître de la garde-robe : « Je me réjouis comme votre ami du présent que je vous ai fait comme votre maître. » Et le même se plaignant, selon sa bonne coutume, de la dureté de ses créanciers : « Est-ce ma faute? lui dit le roi; que n'en parlez-vous à vos amis! » Et deux heures après il lui envoya cinquante mille écus. Le bonhomme Bontemps, toujours obligeant et désintéressé, lui demandoit une charge vacante de gentilhomme ordinaire pour la...
Page 89 - Avec beaucoup d'esprit et d'étude, il écrivoit assez mal, mais facilement, ne se voulant pas donner la peine d'écrire mieux. Au reste, fort désintéressé, ne regardant les biens de la fortune que comme des moyens de se donner tous les plaisirs; grand joueur, grand dissipateur; sensible...
Page 152 - Francfort le i4 août i658, aussitôt après l'élection de l'Empereur; elle étoit entre le Roi, et les électeurs de Mayence, de Trêves et de Cologne , l'évêque de Munster , le duc de Neubourg, le roi de Suède en qualité de duc de Bremen et de Ferden, la maison de Brunswick et le landgrave de Hesse ; elle étoit principalement pour faire observer la paix de Munster, et pour empêcher l'Empereur d'envoyer du secours aux Espagnols dans les Pays-Bas, et l'on devoit la renouveler de trois ans...
Page 32 - ... les fais sans empressement, avec un air ingénu et de simple curiosité. Je fais parler M. Roze sur le temps du cardinal Mazarin. J'entretiens M. de Brienne, qui a été cinq ou six ans secrétaire d'État, et qui, malgré dix-huit ans de Saint-Lazare, a encore beaucoup d'esprit et de mémoire '. Je fais conter à M.
Page 223 - II fit cinq fois de suite la même épreuve, et toujours la petite fille annonça la mort par des marques toutes différentes, que M. de Vendôme ou Mme de Bouillon avoient nommées tout bas au gentilhomme sans que la petite fille pût les entendre.
Page 242 - ... de l'amitié que nous sommes venus contracter avec la France. » Je retrouve encore dans mes papiers le petit compliment qu'ils firent à M. le duc de Berri : « Grand Prince , à qui le ciel réserve des victoires et des conquêtes, nous aurons l'avantage de porter au roi notre maître la première nouvelle qu'il ait jamais reçue de vous, et nous le remplirons de joie en lui marquant le bonheur que nous avons eu de vous voir naître , et l'heureux présage que l'on a tiré de cette ambassade...

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