Notre Père des Cieux, Père de tout le monde, De vos petits enfants c'est vous qui prenez soin; Mais à tant de bontés vous voulez qu'on réponde, 20 Et qu'on demande aussi, dans une foi profonde, Les choses dont on a besoin.
Vous m'avez tout donné, la vie et la lumière, Le blé qui fait le pain, les fleurs qu'on aime à voir, Et mon père et ma mère, et ma famille entière: 25 Moi, je n'ai rien pour vous, mon Dieu, que la prière Que je vous dis matin et soir.
Notre Père des Cieux, bénissez ma jeunesse ! Pour mes parents, pour moi, je vous prie à genoux; Afin qu'ils soient heureux donnez-moi la sagesse, Et puissent leurs enfants les contenter sans cesse Pour être aimés d'eux et de vous !
Qui dit au soleil sur la terre D'éclairer tout homme et tout lieu ? Qui donne à la nuit son mystère ? O mes enfants, c'est Dieu.
Le bluet, le ciel superbe, Qui les a teints d'un même bleu? Qui verdit l'émeraude, l'herbe ? O mes enfants, c'est Dieu.
Qui donne au bosquet son ombrage, Et quand l'oiseau chante au milieu, Qui donne à l'oiseau son ramage? O mes enfants, c'est Dieu.
Qui donne à chacun chaque chose; A l'un beaucoup, à l'autre peu, Moins au ciron, plus à la rose ? O mes enfants, c'est Dieu.
Qui donne à vos mères ce charme De rire à votre moindre jeu, Pleurant à votre moindre larme?
O mes enfants, c'est Dieu.
Quand pour sa mère ou pour son père L'enfant tout bas fait un doux vœu, Qui l'écoute et lui dit: Espère ! O mes enfants, c'est Dieu.
Ce soir, après votre prière, Quand vous nous aurez dit adieu, Qui fermera votre paupière ? Enfants! ce sera Dieu.
O Dieu! ma bouche balbutie Ce nom des anges redouté. Un enfant même est écouté, Dans le chœur qui te glorifie.
On dit qu'il aime à recevoir Des vœux présentés par l'enfance A cause de cette innocence, Que nous avons sans le savoir.
On dit que leurs humbles louanges A son oreille montent mieux; Que les anges peuplent les Cieux, Et que nous ressemblons aux anges.
Ah! puisqu'il entend de si loin Les vœux que notre bouche adresse, Je veux lui demander sans cesse Ce dont les autres ont besoin.
Mon Dieu, donne l'onde aux fontaines, Donne la plume aux passereaux, Et la laine aux petits agneaux, Et l'ombre et la rosée aux plaines.
Donne aux malades la santé, Au mendiant le pain qu'il pleure, A l'orphelin une demeure, Au prisonnier la liberté.
Que je sois bon, quoique petit, Comme cet enfant dans le temple, Que chaque matin je contemple Souriant au pied de mon lit.
Mets dans mon âme la justice, Sur mes lèvres la vérité ; Qu'avec crainte et docilité
Ta parole en mon cœur mûrisse !
Et que ma voix s'élève à toi,
Comme cette douce fumée
Que balance l'urne embaumée
Dans la main d'enfants comme moi!
La Cigale ayant chanté Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue. Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine
Chez la Fourmi, sa voisine, La priant de lui prêter Quelque grain pour subsister Jusqu'à la saison nouvelle. "Je vous paierai, lui dit-elle, Avant l'août, foi d'animal, Intérêt et principal."
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