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Et lorsque je prie Dieu pour tous ces petits anges
Qui n'ont point d'oreiller, moi j'embrasse le mien;
Seule dans mon doux lit, qu'à tes pieds tu m'arranges
Je te bénis, ma mère ! et je touche le tien.

5 Je ne m'éveillerai qu'à la lueur première

De l'aube au rideau bleu ; c'est si gai de la voir!
Je vais dire tout bas ma plus tendre prière;
Donne encore un baiser, bonne maman! bonsoir !

Mme DESBORDES-VALMORE.

14.

IO

15

L'ENFANT ET LE CHAT.

Tout en se promenant, un bambin déjeunait
De la galette qu'il tenait.

Attiré par l'odeur, un chat vient, le caresse,

Fait le gros dos, tourne et vers lui se dresse.
"Oh! le joli minet!..." Et le marmot charmé
Partage avec celui dont il se croit aimé.
Mais le flatteur à peine obtient ce qu'il désire,
Qu'au loin il se retire.

"Ha! ha! ce n'est pas moi, dit l'enfant consterné,
Que tu suivais; c'était mon déjeuné."

GUICHARD.

15.

LE RÉVEIL D'UNE PETITE FILLE AU JOUR
DE L'AN.

Oh! déjà le soleil de ses rayons si beaux,
Plus matinal que moi, vient dorer mes rideaux;
J'ai dormi trop longtemps, mais je ne suis plus lasse,
Le bon Dieu voudra bien, je crois, me faire grâce;
Je vais tant le prier, oh! oui, de tout mon cœur,
Qu'il comble mes parents de joie et de bonheur ;
Qu'il veuille bien verser aussi sur ma jeunesse
Ses trésors de bonté, de douceur, de sagesse.

Bonjour donc au travail, adieu pour le plaisir !...
Mère ! vous étiez là... Vous me voyiez dormir!
Oh! que vous aimez bien votre chère Marie!
Vous êtes mon bon ange, ô ma mère chérie,
Toujours près de mon lit vous venez vous asseoir,
Je vous trouve au matin, vous m'endormez le soir;
Mon Dieu, je le vois bien, le plaisir sur la terre
Ne vaut pas pour l'enfant les baisers de sa mère !

5

ΙΟ

15

ISABELLE RODIER.

16.

LA FÊTE D'UNE MÈRE.

Toi si bonne, toi si parfaite,
Qui nous aime avec tant d'amour,
Maman, c'est aujourd'hui ta fête,
Pour tes enfants quel heureux jour !

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5

IO

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25

En échange de nos offrandes,
De nos chants pour toi composés,
De nos bouquets, de nos guirlandes,
Donne-nous beaucoup de baisers.

Pour toi, chaque jour, tendre mère,
Nos voix invoquent le Seigneur ;
Mais ce matin notre prière
Avait encor plus de ferveur;
Dieu l'exaucera: sur ta vie
Il répandra tant de bienfaits,
Tant de calme, ô mère chérie,
Que tu ne pleureras jamais.

Puis, pour que tu sois satisfaite,
Nous ferons si bien nos devoirs !
Nous dirons, sans lever la tête,
Notre prière tous les soirs.
Nous ne ferons plus de tapage
Dès que tu nous le défendras,
Et le plus bruyant sera sage
Aussitôt que tu le voudras.

Embrasse-nous donc, mère aimée,
Oh! presse-nous bien sur ton cœur;
C'est notre place accoutumée,
Dans la joie ou dans la douleur.
Oh! le cœur d'une bonne mère,
C'est le bien le plus précieux,
C'est un bonheur que Dieu sur terre
Laisse tomber du haut des cieux.

Mme GAGNE (ÉLISE MOREAU).

17.

LE CHANT DES ENFANTS.

Dans l'herbe de la prairie,
Près du voyageur content,
Légère et sans qu'on la prie,
La cigale va chantant:
Nous, troupe agile et bruyante,
Aux gais minois empourprés,
Chantons d'une voix riante
Comme la cigale aux prés.

Sous l'ombre de la ramure,
Quand la nuit couvre les bois,
Le doux rossignol murmure
Et nous charme de sa voix :
Nous, dont le candide hommage
Peut retentir en tout lieu,
Imitons dans son ramage
Le rossignol du bon Dieu.

On nous dit que les beaux anges
Chantent sur des airs joyeux,
Pour célébrer les louanges
Du Maître puissant des cieux:
Nous, que le bonheur rassemble,
Chers enfants, je vous le dis,
Chantons!.. Imitons ensemble
Les anges du Paradis !...

F. FERTIAULT.

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ΙΟ

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1

18.

5

ΙΟ

LA PETITE FILLE ET SON CHAT.

Venez ici, minet; il faut que je vous gronde;
Avancez près de moi.

On dit que sans pitié vous griffez tout le monde;
C'est très joli, ma foi!

D'où venez-vous encore avec cet air sauvage,
Et ce poil hérissé ?

Avez-vous de souris fait un nouveau carnage ?
Arrivez-vous blessé ?

Ou bien, sur mes cahiers répandant l'écritoire,
Auriez-vous en courant

Tracé dans ses détours, une rivière noire

Sur mon beau papier blanc ?

Voyons, répondez-moi, je suis douce personne,
Dites-moi vos méfaits,

15 Je ne gronderai pas, minet, je vous pardonne
Ces terribles forfaits.

20

Eh quoi! pas un regard! pas même une caresse !
Vous êtes un sournois.

Moi qui vantais partout vos tours de gentillesse,
Votre joli minois !

Que vois-je près de vous rouler dans la poussière
Ciel! mon oiseau chéri !

Quoi! vous avez tué d'une dent meurtrière
Mon charmant favori ?

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