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qu'à l'occafion d'une grande pefte qui ravageoit le pays des Hyperboréens, il fut député à Athénes par ces peuples.

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CHERILE. Il y a eu plufieurs AN. M Poétes de ce nom. Je parle ici de 3676. celui qui, malgré la groffiéreté de fes vers fans goût & fans beauté, ne laiffa pas d'être eftimé & chéri d'Alexandre de qui il reçut une auffi grande grande récompenfe que s'il avoit été un excellent Poéte. En quoi ce Prince, comme le remarque Horace, marquoit bien peu de goût, lui qui d'ailleurs étoit fi délicat en fait de peinture & de fculpture, qu'il avoit défendu par un Edit à tout autre Peintre qu'Apelle de le peindre, & à tout autre Statuaire que Lyfippe de le tirer en airain. Sylla,

a Gratus Alexandro regi Magno fuit ille Chœrilus, incultis qui verfibus & malė

natis

Retulit acceptos, regale numifma, Phi

hippos.

Idem rex ille, poëma
Qui tam ridiculum tam carè prodigus emit,
Edicto vetuit ne quis, fe præter Apellem
Pingeret, aut alius Lyfippo duceret æra
Fortis Alexandri voltum fimulantia.
Horat. Epift. 1. lib. a,

AN. M.

Sylla, chez les Romains, en ufa auffi libéralement mais plus prudemment qu'Alexandre à l'égard d'un Poéte qui lui avoit préfenté des vers pitoiables. Il lui fit donner une récompenfe, à condition qu'il ne feroit plus jamais de vers: condition bien dure pour un mauvais Poéte, mais fondée en raison.

ARATUS. Il étoit de Soles, 3732. ville de Cilicie. Ila compofé un pbéme fort eftimé des favans fur l'Aftronomie c'eft Ciceron qui lui rend ce témoignage. Quinti lien en parle moins favorablement, La matiére qu'il traitoit, fort ab. ftraite & froide par elle-même, ne lui a par permis d'en relever la féche, reffe & la monotonie par une agréable variété, ni d'y jetter du feu & de la vivacité par des paffions & des harangues. Mais il a tiré de fon fujet tout

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a Juffit ei præmium tribui, fub ea conditione ne quid poftea fcriberet. Cic. pro Arch. poet. n. 25.

b Conftat inter doctos, hominem ignarum Aftrologiæ, ornatiffimis atque optimis verfibus Aratum de coelo ftellifque dixiffe. 1. de Orat. n. 69.

Arati materia motu caret, ut in qua nulla varietas, nullus affectus, nulla perfona, nulla cujufquam fit oratio. Sufficit tamen operi, cai fe parem credidit. Lib. 10. cap. 1.

ce qu'on en pouvoit attendre, & il l'a voit choifi conforme à fes forces. Ciceron, à l'âge de dix-fept ans, avoit traduit le poème d'Aratus en vers latins : il nous en refte beaucoup de morceaux dans le Traité de la Nature des dieux. AN. M APOLLONE de Rhodes à compo3776 fé un poéme fur l'expédition des Argonautes: Argonautica.

Il étoit d'Alexandrie, & avoit fuc cédé à Eratosthéne dans la garde de la fameufe Bibliothéque fous Ptolémée Evergéte. Mais comme il fe vit maltraité par les autres Poétes, qui le chargeoient de calomnies, il fe retira à Rhodes, où il paffa le refte de fes jours. C'est ce qui lui a fait donner le furnom de Rhodien.

EUPHORION de Chalcis. Antio- AN. M chus le Grand lui confia le foin de fa 3756. Eglog. Bibliothéque. a Virgile en fait mention 10. v. 50 dans fes Bucoliques.

NICANDRE de Colophon dans

l'Ionie, ou, felon d'autres, d'Etolie. AN M Il fleuriffoit du tems d'Attale, dernier 3853. Roi de Pergame. Il a compofé des poé

mes

a Quid? Euphorionem tranfibimus ? quem nifi probaffet Virgilius, idem nunquam certè conditorum Chalcidico versu carminum feciffet in Bucolicis mentionem. Quintil. 1, 10.6.&

AN. M. 3856.

Lib. 3.

the 194.

mes fur la Médecine: Θηριακα & Αλεξιά Capuana; & quelques-uns auffi fur P'Agriculture, que a Virgile a imités dans fes Géorgiques.

ANTIPATER de Sidon. Ciceron nous apprend qu'il avoit un fi de Orat. grand talent & une fi grande facilité pour la Poésie, que fur le champ il faifoit des vers Hexamétres, ou de telle autre espéce qu'on vouloit, fur toutes les matiéres qui lui étoient proVal. pofées. Valére Maxime & Pline raportent qu'il avoit réguliérement la fiévre une feule fois chaque année tou7. cup. 51. jours au même jour, qui étoit celui de fa naiffance, & qui fut auffi celui de fa mort.

'Max. lib.

1. cap. 8. Plin. lib.

AN. M. $312

Macrob.

A. Licinius AR CHIAS, pour qui Ciceron plaida. Il avoit fait un poéme fur la guerre des Cimbres, & en avoit commencé un fur le Confulat de Ciceron. On a de lui quelques Epigrammes dans l'Anthologie.

PARTHENIUS vivoit dans le 15.c. 17. même tems. Il avoit été fait prifonnier dans la guerre contre Mithridate. Virgile l'eut pour maître dans la poéfie Grecque.

APOLLI

a Quid? Nicandrum fruftra fecuti Macer atque Virgilius? Quintil. ibid.

362.

· APOLLINAIRE, Evêque de Lao. AN. J. G dicée en Syrie. Je ne le confidére point ici comme Evêque, mais comme un Poéte qui s'eft fort diftingué par fes poéfies Chrétiennes. Julien l'Apostat avoit défendu par un Edit public à tous les Maîtres d'enfeigner aux enfans des Chrétiens les Auteurs profa nes. Le prétexte de cet Edit étoit, qu'il ne convenoit pas de les expliquer aux jeunes gens en les leur propofant comme de grands perfonnages, & de condanner en même tems leur religion. Mais les vrais motifs de cette défense étoient les grands avantages que les Chrêtiens tiroient des livres profanes pour combattre le paganisme. Cet Edit excita les deux Apollinaires à compofer divers ouvrages utiles à la religion.

Le pére, dont il s'agit ici, qui étoit Grammairien, écrivit en vers héroïques, & à l'imitation d'Homére Hiftoire Sainte jufques au régne de Saül, en vingt-quatre livres, intitulés des lettres de l'alphabet grec. Il imita Ménandre par des Comédies, Euripide par des Tragédies, Pindare par des Odes; prenant des fujets de P'Ecriture Sainte, & fuivant le ca ractére & le ftile de chaque poéme, Tom. XII,

B

afin

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