RAÇAN. Et qui feul m'as enflé le courage & la voix ; A taire les rigueurs pour chanter les mérites Souffre qu'employant mieux les accords de ma Je chante mon ROGER, l'honneur de cet Empire, A peine le coton ombrageoit fon vifage, Quand les jeunes attraits triomphoient des plus belles, Combien as-tu de fois fendu l'air de tes aîles, 1 Alorfque, cependant que, façons de parler profcrites depuis long-tems par l'ufage. Un de nos plus célèbres EcriVains aujourd'hui vivant, a fait de fon mieux pour les 16habilizer; mais il n'a pu y parvenir, malgré toute fa répu iation Et quand toute la Cour admiroit fes merveilles, Pour voir en tous endroits fes graces fans pareilles, RACAN. Combien as-tu de fois arraché ton bandeau ? M. de Bellegarde fut fe maintenir après la mort TEL qu'un chêne puiffant dont l'orgueilleufe tête, Tel parut ce Guerrier, quand leurs folles penfées Ses lauriers refpectez des tempêtes civiles, Dans les champs où la Saone épand fes flots tran quilles, Protegerent Themis en nos derniers malheurs; RACAN. Déja fe rallumoient nos rages domeftiques; Nos crimes trop fréquens ont laffé le tonnerre; A M. LE COMTE DE BUSSY, DE BOURGOGNE. Bussy, notre printems eft bien-tôt expiré : Où l'âge nous convie : Renonçons aux grandeurs qu'infenfez nous fui vons, Et ne fongeons enfin qu'aux biens de l'autre vie, Le Poëte veut défigner Etéocle & Polinice, fils d'Edipe & de Jocafte. La haine de ces deux freres fut fi violente. qu'elle ne finit pas même avec la vie qu'ils s'arracherent inhumainement l'un à l'autre : car ayant été mis ensemble fur le bucher, la flamme eut à peine touché à leurs corps, qu'elle le partagea auffi-tôt en deux. Donnons quelque relâche à nos travaux passez : Ta valeur & mes Vers ont eu du nom affez Dans le fiécle où nous fommes: Il faut fe repofer, & pour vivre contens, Que te fert de chercher les tempêtes de Mars, Cette mort qui promet un fi digne loyer, On trouve en fon foyer. Que fert aux Courtifans ce pompeux appareil, Dont ils vont dans la lice éblouir le Soleil Des tréfors du Pactole? La gloire qui les fuit après tant de travaux, A quoi fert d'élever ces murs audacieux, Maints châteaux accablez deffous leur propre faix, De ceux qui les ont faits. RACAN: Employons mieux le tems qui nous est limité; RACAN. Quittons ce vain efpoir dont la témérité Nous en fait tant accroire: Que Dieu foit déformais l'objet de nos défirs: Bonheur d'un Héros dans les Cieux. IL voit ce que l'Olympe a de plus merveilleux Il y voit à fes pieds ces flambeaux orgueilleux : Qui tournent à leur gré la Fortune & fa rouë, Et voit comme fourmis marcher nos Légions, Dans ce petit amas de poufliere & de bouë, Dont notre vanité fait tant de régions. DE L'ODE A LOUIS XIV. DIGNE préfent de l'Eternel, Chanter tes premieres merveilles. |