GODEAU. Grand Dieu, s'il eft permis à l'humaine prudence, De fonder les fecrets de cette Providence Qui conduit les mortels; D'où vient qu'en ce combat ton pouvoir se déclare Théâtre infortuné du deftin de ces Princes, O monts de Gelboé, que vos fources tariffent; Que pour vous le printems ne revienne jamais. Que le Ciel tous les jours fur vous lance la foudre; Qu'il n'y tombe jamais une fraîche rofée, De l'Oint du Roi des Rois le titre vénérable, Et la Mort, dont la main enleve la couronne, Il cueilloit tous les jours quelques palmes nou velles ; Il forçoit la Victoire à déployer fes aîles Le fage Jonathas fécondoit fa vaillance ; Belle ame, qui fortant de ta prison mortelle, Puifque la loi du Ciel ordonne que je vive, GODEAU. MONTPLAISIR. MONTPLAISIR. L E Comte DE MONTPLAISIR, étoit fils de M. Jacques Rougé, Seigneur du Pleffy-Belliére, & frere de Madame la Maréchale de Créqui. Il s'eft diftingué à la guerre par fa valeur, à la Cour & à la Ville par la beauté de fon efprit, & par les agrémens de fa converfation. On l'a foupçonné d'avoir mis la main aux ouvrages de Madame la Comteffe de la Suze à laquelle il étoit fort attaché. Que cela foit ou non, il eft certain que M. DE MONTPLAISIR faifoit fort bien des Vers: le lecteur en jugera par l'Extrait qu'on en donne ici. A MONSEIGNEUR LE DAUPHIN, Réponse aux Vers où M. Péliffon faisant parler DIGNE fils du plus grand des Rois, La Gloire & la Raifon font deux charmantes Reines; Que votre cœur a fait de ces deux Souveraines. Vous aurez des momens bien doux, Dans l'aimable entretien de ces belles Princeffes que vous, Ne fera pas content de deux feules Maîtreffes. Parmi celles dont la beauté Peut fe flatter de plaire à votre ame charmée, Sera de vous un jour très-cherement aimée. Elle est belle & fans ornement, Elle eft fimple & fans fard; elle n'eft pas commune; Là les amis fourbes & faux, La déguifent toujours ainfi que font les fonges, z On verra ces Vers à l'article de Péliffon. MONT PLAISIR. MONT PLAISIR. Qui cachent fouvent de vrais maux La Gloire en fait tout fon fupport, Et fans elle, n'eft rien qu'un faux éclat qu'on vante; La Raifon même a toujours tort Les Vertus ont affez d'appas, Pour afpirer de même à votre confidence; Les Héros marchant fur leurs pas, Saivent avec plaifir celui qui vous devance.. Votre cœur fans manquer de foi, Peut bien fe partager entre elles & la Gloire : Elles feront un jour votre éloge en l'Hiftoire. EXTRAIT D'UN POEME, INTITULE', LE TEMPLE DE LA GLOIRE.. SUR un Mont qui s'éleve au deffus du tonnerre, |