De mes habits en effet il pilla Vous l'euffiez pris en plein jour pour fon Maître. Finalement, de ma chambre il s'en vá Ainfi s'en va chatouilleux de la gorge, 1 Fors, c'eft-à-dire, excepté, finon. 2 Pour dire burlefquement un homme, qui cherche la corde. 3 M. Camus, Evêque du Bellay, difoit que l'argent en Tome I. B. MAROT. MAROT. Mais néantmoins ce que je vous en mande, Qui n'ont fouci autre que d'affembler.. Tant qu'ils vivront, ils demanderont eux; Je ne dis " De rien prêter, vous me ferez plaifir: tre dans le coffre des Rois, comme la vérité entre dans leur oreille, un pour cent. 1 Affembler pour amaffer. 2 Debteur pour débiteur. 3 Cette façon de parler n'eft plus en ufage que parmi le bas peuple. MAROT. I Car depuis peu j'ai bâti à Clément, Difant, ô Roi amoureux des neuf Muses, Ce mot, pour déboursé, dépense, n'eft plus ufité. 2 Celui-ci ne peut trouver place que dans le ftile burlefque. Cy deffous git Monfieur l'Abbé, Qui ne fçavoit ni A, ni B: Dieu nous en doint bien-tôt un autre, Qui fçache au moins fa Patenôtre. Menage. 3 Pour autant que (c'est-à-dire, parce que) feroit barbare aujourd'hui. 4 Digne ne rime pas exactemement avec machine: mais cette petite négligence (fi c'en étoit une du tems de Marot) eft bien excutable dans un Poëte à qui l'on ne peut guére en reprocher de femblables. 1 MAROT. A un de fes Amis, touchant l'Epitre précédente. PUISQUE le Roi a defir de me faire SAINT-GELAIS. M ELIN DE SAINT-GELAIS, origi GELAIS. naire de Poitou, & natif d'An- SAINTgoulême, étoit fils naturel du Poëte Octavien de Saint-Gelais, Sieur de Lanfac. Il fut fort eftimé à la Cour des Rois François I. & Henri II. Son pere, qui prit grand foin de fon éducation, lui fit apprendre la Philofophie, le Droit, la Théologie & les Mathématiques, ce qui le diftingua beaucoup des autres Poëtes de fon tems. Il excelloit dans l'Epigramme, & on ne fçavoit auquel de lui ou de Marot on devoit en adjuger le prix. La jaloufie que Saint-Gelais conçut des applaudiffemens que l'on donnoità la Mufe naiffante de Ronfard, le fit retourner aux Vers Latins qu'il avoit abandonnés. Il étoit Abbé de Recluz, Aumônier & Bibliothequaire du Roi, & mourut à Paris fous le régne |