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tation; affectation de paroître avec éclat ); gré (bonne, franche volonté ); gloire ( si ne parle pas d'ouvrages de peinture, de sculpture, etc.); renommée, repos, sang, soif, sommeil, etc.

:

Ajoutez à ces noms, 1.° les noms des métaux pris en général, c'est-à-dire, lorsqu'ils ne sont pas considérés comme mis en œuvre l'or, l'argent, le fer, le plomb, etc. Lorsqu'ils sont considérés comme mis en œuvre, ils ont un pluriel ; et c'est sous ce rapport seulement qu'on dit-, des fers, des plombs, etc. 2.° Les noms des vertus et des vices; comme foi, sincérité, ambition, orgueil, etc. On connoîtra les autres par l'usage.

Les adjectifs, amical, austral, boréal, cananial, conjugal, fatal, filial, frugal, glacial, grammatical, idéal, naval, pastoral, pectoral, vénal, etc., n'ont point de pluriel au masculin. Ainsi, l'on ne pourra pas dire des conseils amicaux ; les pays austraux; les principes grammaticaux; des trésors idéaux. Mais on dira fort bien: des exhortations amicales; les terres australes; les règles grammaticales; des richesses idéales.

Les substantifs qui n'ont point de singulier, sont accordailles, ancêtres, annales, appas (charmes); armoiries, arrhes, balayures, basses (bancs de sable, ou rochers cachés sous l'eau); besicles (sortes de luneties); brisées, broussailles, caravannes ( campagnes que les chevaliers de Malte sont obligés de faire sur mer ); catacombes

(grottes souterraines où l'on enterroit les corps morts); confins, conserves (lunettes); décombres, ébats, échasses, effondrilles (parties grossières qui restent au fond d'un vase); élémens ( principes d'un art, d'une science); émondes (branches superflues); entours et environs (lieux d'alentour); entrailles, entraves, épousailles, fastes (tables, ou livres du calendrier des anciens romains); fiançailles, frais ( dépense dépens); francs (pièce de monnoie ); funérailles, goguettes (propos joyeux ); hardes, limites, matériaux, mœurs, obséques, ossemens, pierreries, pleurs, prémices, ténébres, us (usages); vacances (tems auquel les études cessent); vacations (cessation de séances des gens de justice); vergettes (époussette); vitraux, etc.

I I.

De l'Article.

Notre langue n'a qu'un article, qui est le pour le masculin singulier et dont on fait la pour le féminin, et les pour le pluriel des deux genres. Ce mot ne signifie rien par lui-même. On le place avant les noms substantifs, lorsqu'on veut les tirer d'une signification vague, pour leur en donner une précise et déterminée. Un nom en effet, employé tout seul, ne présente que la simple idée de la chose qu'il exprime, et par conséquent, n'a qu'une signification vague. Mais comme cette idée peut être

ou générale, c'est-à-dire, prise dans toute son étendue; ou restreinte, c'est-à-dire, prise seulement dans une partie de son étendue; on se sert de l'article, pour désigner l'étendue que l'on donne à cette idée; et alors on détermine la signification du nom qui présente cette même idée. Prenons pour exemple une chose matérielle.

:

Le mot pain ne présente que la simple idée de ce qu'on appelle pain, et par conséquent n'a qu'une signification indéterminée. Mais si je dis le pain est un aliment nécessaire à l'homme, alors je détermine la signification du substantif pain, en lui donnant une signification générale, puisque je parle ici de toute l'espéce de pain. Si je dis le pain de ce boulanger est très-bon, je détermine encore la signification du substantif pain, en lui donnant une signification restreinte, puisque je ne parle ici que d'un pain particulier. M'objectera-t-on que ce sont les mots, de ce boulanger, qui restreignent la signification du substantif pain? Je répondrai que je n'ai pu les employer, qu'en vertu de l'article placé avant ce nom, et que par conséquent c'est cet article qui en détermine principalement la signification.

Il s'ensuit de la qu'on met l'article avant les noms, soit que l'on veuille par ces noms exprimer déterminément toute une espéce de choses ou de personnes; comme les hommes sont mortels; soit que l'on ne veuille désigner qu'une ou plusieurs parties, un

Ou

ou plusieurs individus de cette espéce; comme, les hommes vertueux ne se laissent point maîtriser par leurs passions.

Observons qu'il n'y a que les noms substantifs exprimés ou sous-entendus, qui puissent être accompagnés de l'article. Si on le met avant des mots d'une toute autre espéce, ces mots deviennent alors de véritables substantifs. Tels sont le vrai, le nécessaire, le beau, le sublime, le savoir, le boire, le manger, le devant de la maison, le dessus de la porte, le pourquoi, le comment, etc. Ces substantifs n'ont pas de pluriel.

Artic'e

culé.

L'article est simple, ou particulé: simple, simple, arlorsqu'il précéde tout seul le nom sub-ticle parustantif; le bonheur; la bienfaisance: particulé, quand il est lui-même précédé de la particule à ou de; à la franchise;

de la candeur.

On disoit autrefois de le, de les, à le, à les; aujourd'hui, on dit par contraction du, des, au, aux; du trône, des trônes, au trône, aux trônes, pour de le trône, de, les trônes, à le trône, à les trônes. Ainsi du, des, au, aux sont articles particulés.

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Je dois remarquer ici qu'il y a des mots, qui, comme on le verra dans la suite, font la fonction de l'article. Tels sont les nombres cardinaux un, deux, trois, etc.; et les pronoms tout, chaque, nul, quelque, cer tain, ce, mon, ton, son, etc.

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Division des

I I I.

DU PRONOM.

Le mot pronom dit assez par
lui-même
que c'est un mot qu'on met à la place
d'un nom. On l'emploie pour rappeler l'idée
de ce nom, dont on veut éviter la répé-
tition trop fréquente.

L'honneur est comme une ile escarpée et sans bords:
On n'y peut plus rentrer, dès qu'on en est dehors.

Les peuples sont heureux, quand un seul les gouverne,
Y, en,
et les sont pronoms, parce qu'ils
sont mis, les deux premiers pour ile, et
le troisième pour peuples. Ils rappellent
l'idée de ces noms, et en font éviter la
répétition.

On divise ordinairement les pronoms, en Pronoms. pronoms personnels, relatifs, indefinis, absolus, et démonstratifs. En admettant ces différentes espéces depronoms, je ne m'attacherai cependant pas à cette division pour les faire connoître. Il me paroît plus commode de suivre celle de l'abbé d'Olivet, pour démêler ce que les pronoms de chaque espéce ont de particulier. Ils sont de vrais noms; les uns substantifs, les autres adjectifs, et d'autres tantôt substantifs, tantôt adjectifs.

Pronoms substantifs.

4

Il y a trois personnes, dont la première est celle qui parle; la seconde celle à qui l'on parle; la troisième celle dont on parle.

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