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Non plus que la Fontaine, dans sa fable du lion et du moucheron, en disant :

Comme il sonna la charge, il sonne la victoire. Parce que les actions dont il s'agit ici, viennent de se passer. Il auroit fallu dire: suivant les réglès grammaticales; qui l'a apporté comme il a sonné la charge. C'est sur ce même principe, que l'Académie, dans son jugement sur la tragédie du Cid, condamna cette phrase que Corneille corrigea depuis quand je lui fis l'affront, etc. Il s'agit d'un soufflet que D. Gomés vient de donner à D. Diégue.

l'indicatif

Il est essentiel de ne pas oublier qu'on,,Usage de met le verbe à l'indicatif, quand on veut du subaffirmer une chose; et au subjonctif, quand jouetif. on en exprime une qui tient du doute ou dú souhait, sans l'affirmer absolument. Voilà pourquoi il y a des conjonctions, après lesquelles on emploie tantôt l'indicatif, tantôt le subjonctif, selon la chose qu'on veut affirmer, ou qu'on exprime d'une manière qui marque le doute ou le souhait; comme dans ces phrases: il s'est placé, de manière qu'il peut tout voir et tout entendre: il n'a rien dit autre chose, si ce n'est que vous êtes studieux et docile. Le verbe est ici à l'indicatif, parce que l'on affirme: il veut se placer, de manière qu'il puisse tout voir et tout entendreil ne desire rien autre chose, si ce n'est que vous soyez studieux et docile, Le verbe est ici au substantif, parce qu'on exprime un souhait

La conjonction que placée entre deux verbes, est principalement assujettie à cette régle Si l'on marque une affirmation ou une espèce de certitude, on met le second verbe à l'indicatif, comme dans ces phrases: = je vous assure qu'il est digne de votre estime : vous conviendrez que j'ai pris de justes mesures pour réussir := il croit que vous voudrez bien l'aider de vos conseils.

Si l'on marque le doute, la crainte, le desir, en un mot si l'on n'exprime pas quelque chose de positif, on met le second verbe au subjonctif, comme dans ces phrases: je doute qu'il soit en état de bien répondre:

=

vous avez tort de craindre que je n'aie été trahi := il desire que vous fassiez cette demarche pour lui.

Il en est de même, si le premier verbe est accompagné d'une négation; comme, je n'espère pas qu'il vienne aujourd'hui := il ne croit pas que vous puissiez remplir vos engagemens.

Evitez une faute que bien des personnes font en parlant, et souvent même en écrivant. Elles mettent le présent du subjonctif après l'imparfai de l'indicatif, suivi de la conjonction que, et disent, par exemple : ne falloit-il pas que je m'en aille; que je revienne; que je parte? Il y en a même qui disent: il a fallu que je fasse cela. Dites: ne falloit-il pas que je m'en allasse; que je revinsse; que je partisse ? = il a fallu que je fisse cela ou, que j'aie fait cela, si l'on veut marquer un passé.

Après les relatifs qui, que, dont, précédés d'un superlatif relatif, le verbe doit être mis au subjonctif : Racine est le poëte le plus élégant, que la France ait produit, et Corneille le plus sublime dont elle puisse se glorifier.

Quelque....que, quoique, tout.... que, sont des espéces de conjonctions, qui signifient à-peu-près la même chose. Néanmoins les deux premières veulent le subjonctif, et la dernière l'indicatif : quel que éclairé que vous soyez, quoique vous soyez éclairé, tout éclairé que vous êtes, craignez de vous tromper.

ARTICLE

ས.

Observations sur les Prépositions.

Régles

Concer

preposi

L'usage le plus commun, aujourd'hui, nant les est de supprimer le que après la prépositions tion avant suivie d'un infinitif. Ainsi au- avant lieu de dire avant que de partir, vous direz mieux avant de partir.

devant,

dans, au travers,

près, vis-a-vis

Promettez-moi, da moins, de ne décider rien, et hors. Avant de m'accorder un second entretien.

Cette préposition devient adverbe, lorsqu'elle est employée avec les adverbes si, bien, trop, plus, assez fort, ou la particule en: vous creusez trop avant dans la terre. Il a pénétré bien avant dans le siècle passé. Allez en avant.

Devant, ne s'emploie guère comme préposition, que pour signifier en présence, ou vis-à-vis. Il a préché devant le roi.

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Mettez cela devant le feu. On ne doit point s'en servir pour marquer la priorité de temps, ni la priorité d'ordre. Ce ne seroit pas parler correctement, que de dire : il est arrivé devant moi. L'article se met devant le nom. Il faudroit dire avant moi, avant le nom Il y a cependant quelques circonstances, mais en très-petit nombre, où aevant marque l'ordre des places: c'est mon ancien, il marche devant moi.

Les prépositions dans et en ne doivent pas s'employer l'une pour l'autre. Dans marque un sens précis, et signifie qu'on est dans un lieu à l'exclusion de tout autre. En marque un sens vague, et ne présente pas nécessairement cette exclusion: = il travaille dans la chambre. Il travaille en chambre. Il est dans une pension. Il est en pension. Il est en ville, signifie, il n'est pas au logis. Il est dans la ville, signifie, il n'est pas à la campagne..

=

Dons, marque encore le temps auquel on fera ou l'on aura fait une chose: := il terminera, ou il aura terminé cette affaire dans trois mois. En marque le temps qu'on emploie à la faire la termine cette affaire en trois mois. Ainsi, j'arrivera dans quatre jours, signifie que je serai arrivé le quatrième jour; et j'arri vera en quatre jours, signifie que je serai quatre jours en chemin..

On ne doit dire, en campagne, qu'en parlant du mouvement, du campement, ou de l'action des troupes. Dans toute autre signification, on doit dire, à la campagne :=

l'armée est en campagne:

à la campagne.

>

mon frère est

Le substantif, précédé de la préposition en sans article, ne peut pas être suivi d'un adjectif. On dit, donner en spectacle: mais on ne doit pas dire, donner en spectacle funeste. Cette expression est, suivant l'Abbé d'Olivet, un barbarisme.

Remarquons ici, après l'Académie, que, quand cette préposition se joint avec un nom, elle ne reçoit jamais l'article pluriel les, immédiatement après elle, ni l'article le et la singulier, à moins qu'il ne soit suivi d'une voyelle ou d'une h non aspirée. Ainsi, on ne dit point, en les lieux en les temps. Mais on dit fort bien, en l'honneur des saints, en l'absence d'un tel. L'Académie ajoute qu'on dit aussi, en la présence de Dieu, et qu'il y a encore quelques formules, ou en reçoit immédiatement après lui l'article: ce procès a été jugé en la grand-chambre :-conseiller en la seconde des enquete: président en la chambre des comptes.

Au travers prend de. A travers veut le, la, les. Je vous ai vu au travers des vitres; à travers les vitres.

Pendant peut être suivi d'un que. Durant ne peut pas l'être : travaillez pendant que vous êtes jeune; et non, durant que vous etes jeunė.

Les prépositions près et vis-à-vis prennent régulièrement de s'asseoir près de que qu'un se placer vis-a-vis de quelqu'un. Cependant on peut, suivant l'Acadé G 2

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