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Exemples pour les

après les participes vou'u, dú, pu; et c'est à ces verbes que le pronom en régime doit se rapporter.

Il faut observer encore qu'il y a quelques participes, entr'autres ceux des verbes plaindre, craindre, fuir, qu'il est bon d'éviter au féminin: la personne que j'ai plainte: la maladie que j'ai crainte: l'occasion que j'ai fuie. Ces participes sont très-conformes à la régle. Mais ils sont si durs à l'oreille, qu'ils ne sont presque pas usités. On fera biển d'y substituer d'autres expressions.

Cette régle, concernant les participes des verbes actifs, ne souffre point d'exceptions, ou en souffre tout au plus une seule. C'est quand le participe et l'auxiliaire forment un verbe impersonnel. Alors le participe ne prend ni genre ni nombre : = les chaleurs excessives qu'il a fait et non pas faites: la grande inondation qu'il y a eu, et non pas eue.

Quant aux verbes réciproques, la régle verbes ré est, comme je l'ai déjà dit, la même que iproques. dans les verbes actifs. Quelques exemples suffiront pour la confirmer.

Quel chemin nous sommes-nous frayé ? quelle tache vous êtes-vous prescrite? quelle réputation se sont-ils acquise? quels biens se sont-elles appropriés ? Changeons un peu le sens de ces phrases, en leur donnant un autre tour = Le chemin que nous nous sommes frayé, sè raccommode. La tache que vous vous êtes prescrite, est pénible. Leur réputation

:

est bien fondée : ils se la sont acquise par leur mérite. Elles possédent de grands biens mais elles se les sont appropriés injustement. Dans tous ces exemples, les participes frayé, prescrite, acquise, appropriés, s'accordent avec les substantifs chemin, tâche, réputation, biens, et les pronoms relatifs que, la, les, qui précédent ces participes, et qui en sont les régimes simples.

=

Nous nous sommes réunis à propos : : = avant que ce procès soit jugé, vous vous serez l'un et l'autre déterminés à le finir: doutez-vous que cette femme ne se soit réduite, par ses folles dépenses, à une extréme misère ? on n'auroit pas cru que ces troupes se seroient si bien défendues. Je dis réunis, déterminés, réduite défendues, parce que les pronoms, nous, vous se, sont les régimes simples de ces participes qu'ils précédent. C'est comme si l'on disoit nous avons réuni nous; vous aurez déterminé vous; cette femme ait réduit elle; ces troupes auroient défendu elles.

Il n'en est pas de même dans les exemples suivans: nous ne nous sommes pas dissimulé que le succès de cette affaire est douteux. Vous vous êtes tous les deux imaginé; vos femmes se sont figuré que la chose pourroit arriver autrement. Je dis dissimulé, imagine, figuré, parce que les pronoms nous, vous, se, qui précédent ces participes, n'en sont que les régimes composés. C'est comme si l'on disoit : nous

n'avons pas dissimulé à nous; vous avez tous les deux imaginé à vous, ou, dans vous; vos femmes ont figuré à elles, ou, dans elles.

On dira donc : nous nous sommes proposés pour exécuter cette entreprise, c'està-dire, nous avons proposé nous (comme étant capables de l'exécuter) ; et

nous

nous sommes proposé d'exécuter cette entreprise, c'est-à-dire, nous avons proposé à nous (comme ayant le dessein de l'exécuter). Lucrèce s'est tuée, c'est-à-dire a tué elle; et Lucrèce s'est donné la mort, c'est-à-dire, a donné la mort à elle. Cette femme se sera mise à la téte des cabaleurs; c'est-à-dire, aura mis elle; et, cette femme se sera mis des chimères dans l'esprit c'est-à-dire aura mis à

elle.

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Quand le participe de ces verbes réciproques est immédiatement suivi ou d'un substantif, ou d'un adjectif, ou d'un autre participe, il s'accorde aussi, comme dans les verbes actifs, avec le régime simple qui le précéde. En voici un exemple, qui réunissant ces trois espéces de mots, suffira pour l'explication de cette régle. Ces femmes se sont déclarées les maîtresses de la maison: elles se sont ensuite reconnues coupables, et se sont vues contraintes à faire cet aveu.

=

Peu importe que le sujet soit mis après le verbe. La régle est encore ici la même que dans les verbes actifs; et le participe doit prendre le genre et le nombre du régime

:

simple, dont il est précédé. Ainsi de même qu'il faut dire les loix que les romains s'étoient prescrites, étoient fort sages: les pénitences que de pieux solitaires se sont imposées, sont très-austères: la gloire que nos soldats se seroient acquise, auroit été au-dessus de tous les éloges; on doit dire aussi les loix que s'étoient prescrites les romains, étoient fort sages: les pénitences que se sont imposées de pieux solitaires, sont très-austeres : la gloire que se seroient acquise nos soldats, auroit été au-dessus de tous les éloges.

Enfin, quand le participe d'un verbe réciproque est suivi d'un infinitif, il faut voir, comme dans les verbes actifs, si le régime simple qui précéde, dépend du participe, ou du verbe qui est à l'infini if = La science que nous nous sommes proposé d'étudier, est tres-utile. Le fort que les ennemis se sont obstinés à assiéger, étoit imprenable. Je dis proposé, et non proposée; obstinés, et non obstine, parce que le pronom relatif que, est régi, non par ces participes, mais par les infinitifs étudier et assiéger, puisqu'on pourroit dire nous nous sommes proposé d'étudier une science très-utile: les ennemis se sont obstinés à assiéger un fort imprenable.

Dans ces exemples: elle s'est fait peindre; ils se sont fait peinare; Je dis fait, parce que le pronom se est régi par le verbe pein dre, ou plutot, comme je l'ai déjà remarqué, par le participe fait et l'infinitif peindre, qui sont ici deux mots inséparables. G

C'est comme si l'on disoit: elle a fait peindre elle: ils ont fait peindre eux.

Mais on dira, elle s'est laissée aller : elle s'est laissée tomber : elle s'est laissée mourir. Laissée, parce que le pronom se est régi par ce participe, et non par les verbes aller, tomber, mourir, qui sont des verbes neutres; c'est-à-dire, elle a laissé elle aller, tomber, mourir. Il faut dire au contraire, elle s'est laissé séduire : elle s'est laissé mener: elle s'est laissé battre. Laissé, parce que le pronom se est le régime, non pas ce participe, mais des verbes séduire mener, battre, qui sont des verbes actifs ; c'est-à-dire, elle a laissé séduire, mener, battre elle.

de

Tel est le principe simple et unique, mais fixe et invariable, qui répand la plus vive et la plus pure lumière sur cette question de notre grammaire, qu'on regardoit autrefois comme une des plus difficiles à éclaircir. Duclos dit qu'il exposa ce principe à l'Académie, et à quelques-uns de ceux qui auroient été faits pour en êtrè; qu'on lui fit toutes les objections qui pouvoient le vérifier, et que tous finirent par le lui avouer. Il est donc assez surprenant que Wailly ne l'ait point admis dans toutes ses applications; et d'autant plus surprenant, qu'il n'a établi son opinion particulière que sur des raisons peu solides, qui peuvent même rendre la régle du participe, plus embarrassante et bien moins facile à retenir. Mons sur On a vu que je pense, après Duclos ane remar l'abbé d'Olivet, et l'Académie, qu'il faut

Observa

que de

Wailly,

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