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Xégle con.

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Lorsque le verbe a pour sujet un nom collectif partitif, ou un adverbe de quantité, suivis d'un nom substantif pluriel, il doit être mis lui-même au pluriel: une infinité de braves officiers périrent dans cette affaire peu d'hommes sont véritablement sages: tant de philosophes se sont égarés. La raison de cette régle est que le nom collectif, ou l'adverbe de quantité, ne présente avec ce substantif pluriel, qu'une idée totale et indivisible. Ainsi il y a une faute dans cette phrase de Voltaire une foule d'écrivains occidentaux a prétendu que les Mahometans nioient la providence. Il falloit dire, ont prétendu.

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soit suivi et l'adjecau pluriel: la plupart la plupart

La plupart, quoiqu'il ne d'aucun nom, veut le verbe, tif ou le participe qui le suit, = la plupart prirent la fuite: furent condamnés à l'exil: sont aveugles sur leurs défauts. cernant le Si le verbe a plusieurs sujets de difféverbe qui a rentes personnes, on le fait accorder avec sujets. la plus noble, et on le met au pluriel. La première personne est plus noble que les autres, et la seconde est plus noble que la troisième := vous, mon frère et moi devons terminer cette affaire.

plasieurs

Il ne faut pas changer de personnes dans une même phrase. Ce ne seroit pas parler exactement, que de dire: on censure, dans les autres, les défauts que nous avons nous-mêmes: dites, qu'on a soi-même; ou bien, nous censurons dans les autres

les défauts que nous avons nous-mêmes. Le verbe qui a pour sujets plusieurs noms singuliers, qui ne sont pas liés par une conjonction, peut semettre au singulier: = la prospérité, la fortune, le mauvais exemple n'a pu le gâter. Mais si ces noms sont liés par une conjonction, on met le verbe au pluriel : une entreprise mal concertée, une dépense excessive, et la perte d'un procès ont ruiné votre ami. Cette régle souffre quelques exceptions. Excep

Les voici:

tions a

cette

1.0 Quand ces substantifs sujets sont régle. liés par la conjonction ou, le verbe se met au singulier: la raison ou la nécessité lui a fait prendre son parti. Mais si ces sujets sont des pronoms personnels, le verbe, suivant l'Académie, doit suivre la régle générale : vous ou moi irons à la campagne.

2.0 Plusieurs substantifs liés par la conjonction ni répétée, veulent le verbe au singulier, si un seul de ces substantifs fait ou reçoit l'action; au pluriel, si tous ces substantifs la font ou la reçoivent en mêmetemps: = ni Philinte ni Timante ne remportera le prix. Ici l'action tombe sur un seul homme, parce qu'il ne doit y en avoir qu'un qui sera couronné. Mais dans ce vers de la Fontaine :

Ni l'or ni la grandeur ne nous rendent heureux. l'action est attribuée aux deux substantifs, parce que chacun d'eux, pris en particulier, ne peut nous rendre heureux.

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3. On peut dire, suivant l'Académie: l'un et l'autre est bon ; l'un et l'autre sont bons ni l'un ni l'autre n'est bon; ni l'un ni l'autre ne sont bons. Mais si l'on place ces mots après le verbe, celui-ci doit toujours être mis au pluriel: ils vouloient l'un et l'autre se trouver ici; mais ils ne s'y sont trouvés ni l'un ni l'autre.

4. S'il y a plusieurs substantifs sujets liés par la conjonction mais, et dont le dernier soit au singulier, on met alors le verbe au singulier non-seulement ses titres, ses honneurs, ses dignités, mais encore sa fortune s'évanouit,

Tout et rien, placés après plusieurs substantifs, même pluriels, veulent le verbe au singulier: les meubles les plus précieux, les livres les plus rares, les plus beaux chef-d'œuvres des arts, tout fut la proie du vainqueur: les pleurs des enfans, les supplications des vieillards, les gémissemens des femmes, rien ne put arréter sa barbare furie. Dans ces exemples, le verbe est sous-entendu après chaque substantif. Tous les verbes actifs ont un régime simple; et la plûpart ont de plus un réespeces de gime composé. Consacrons notre temps à l'étude votre maître vous dispense de ce travail : = je vous donnerai un livre.

Régimes des différentes

verbes.

Le verbe passif a un régime composé, marqué par la préposition de ou par. Il faut employer de, quand le verbe exprime une action de l'âme: l'honnéte homme est estimé de ceux mêmes qui ne le sont

pas. Il faut employer par, quand il exprime une action du corps, ou une action, à laquelle le corps et l'âme ont part := les anciens monumens ont été détruits par les barbares du nord: ce peuple est

gouverné par un bon roi.

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Les verbes neutres n'ont jamais de régime simple. Il y en a qui en ont un composé il ne faut ni médire de son prochain, ni nuire à qui que ce soit. Il y en a d'autres qui n'en ont pas du tout; comme exister, souper, dormir, etc.

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Il y a des verbes réciproques qui ont un regime simple; et alors le pronom, avec lequel ils se conjuguent, est en régime composé: cette femme, dans l'excès de sa douleur, se déchiroit le visage:= ne cherchez pas à vous rendre la vie amère. Il y en a d'autres qui ont un régime composé; et alors le pronom, avec lequel ils se conjuguent, est en régime simple:= c'est un devoir de s'abstenir des plaisirs defendus; c'est une vertu de se priver des plaisirs permis.

Aucun verbe, de quelque espéce qu'il soit, ne peut avoir deux régimes, soit sim ples, soit composés. Ainsi il y a une faute dans ce vers de Racine:

Ne vous informez point ce que je deviendrai.

parce que vous, et ce, qui signifie la chose, sont en régime simple du verbe informer. Il auroit fallu dire : ne vous informez point de ce que je deviendrai.

Verbes

qui ont differens régimes.

Suivant la même régle, Boileau ne s'est point exprimé correctement en disant:

C'est à vous, mon esprit, à qui je veux parler. parce que à vous et à qui sont en régime composé du verbe parler. Il auroit fallu; c'est à vous, mon esprit, que je veux parler, ou, c'est vous, mon esprit, à qui je veux parler.

L'abbé de Condillac se trompe donc, lorsqu'il dit : « Il y a des occasions où que » se met pour à qui; c'est à vous que je parle : » et d'autres où il s'emploie pour dont; » c'est de lui que je parle ». Dans ces deux exemples, que est seulement conjonction.

Il y a des verbes qui ont différens régimes, ou qui veulent être suivis de l'une des deux prépositions à et de, selon leur signification, et la manière dont ils sont employés. En voici quelques-uns :

Aider, signifiant secourir, assister, est actif, suivant l'Académie, et veut, par conséquent, un régime simple := il faut aider les pauvres dans leur nécessité. Lorsqu'il signifie, secourir un homme trop charge, il est neutre et veut un régime composé, qui prend à aidez un peu à ce pauvre homme. Il en est de même, lorsqu'il signifie, contribuer à faire réussir quelque chose: il a aidé au succès de cette affaire. Ce verbe est aussi réciproque; et il prend alors de: il s'est aidé de tout son crédit.

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