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Femmes, craignez le premier jour

Où votre amant dit : « Je vous aime! >>
Et pour répondre à ses aveux,
Si vous prenez le ton sévère,
Faites en sorte que vos yeux

Ne disent pas tout le contraire.

ÉTIENNE.

L'une des célébrités dramatiques du temps de la République, du Consulat, et surtout de l'Empire.

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Il faut quitter ce que j'adore;
Adieu plaisir, adieu bonheur !
Aujourd'hui je vous goûte encore,
Demain vous fuirez de mon cœur.
Séparons-nous, ma douce amie;
Reçois mes adieux en ce jour;
Mais conservons toute la vie
Le souvenir de notre amour.

Ne me montre pas tes alarmes,
N'ajoute pas à mon malheur;
Ne m'affaiblis pas par tes larmes;
J'ai bien assez de ma douleur.
S'il faut que notre cœur oublie
La peine qu'il sent en ce jour,
Qu'il garde au moins toute la vie
Le souvenir de notre amour.

Un jour, sur un lointain rivage,
Sans espérance et sans repos,
Je n'aurai plus que ton image
Pour me consoler de mes maux.
Alors, loin de ma douce amie,
Je répéterai chaque jour :
Je lui garde toute ma vie

Le souvenir de notre amour.

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De tous les pays, pour vous plaire,
Je saurai prendre tour à tour
Les goûts et le caractère...

A Française vive et légère

Voulez-vous consacrer vos soins et votre amour?
D'une flamme si belle
Pour vous payer le prix,
Je vous serai fidèle,
Comme on l'est à Paris.

Du chant italien si vous êtes épris,
Du ton le plus lamentable,
Je vous peindrai mon ardeur
Et l'excès de ma douleur,
Qui, loin de vous, m'accable.

Si l'amour espagnol vous paraît préférable,
Je vous attends dans l'ombre de la nuit,
Loin des jaloux, nous nous verrons sans bruit.

Faudra-t-il imiter la plaintive Écossaise?
Sur le sommet des monts je ferai, nuit et jour,

Répéter aux échos tendres soupirs d'amour.
A mon époux, pour peu que l'Allemande plaise,
Comme elle on me verra valser,

Tourner, passer et repasser.

Si pour compagne, enfin, vous voulez une Anglaise,
Vous verrez qu'oubliant
Parfois leur indolence,
Il règne dans leur danse
Un aimable enjouement.

Voilà par quelle heureuse adresse,
Fixant l'objet de sa tendresse,
Mon époux, suivant ses désirs,
Chaque jour, sans être infidèle,
Auprès d'une femme nouvelle
Goûtera de nouveaux plaisirs.

SAINT-JUST.

Il faut bien se 'garder de confondre l'aimable littérateur de ce nom avec le fougueux conventionnel Saint-Just, qui cultivait aussi la poésie, mais auteur très-ignoré de certain poëme en vingt chants ayant titre Organt. Notre Saint-Just est l'auteur du Calife de Bagdad, de Jean de Paris, etc., opéras-comiques qui ont joui du plus grand succès. Il était bien né à peu près à la même époque (1770) que son homonyme, mais il mourut trente ans plus tard et dans son lit.

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Un pauvre petit Savoyard

Mourait de froid et de souffrance;

Un Français passe par hasard,
L'entend gémir, vers lui s'avance.
L'enfant à la vie est rendu

Par son secours, son assistance:
Bon Français, Dieu te récompense!
Un bienfait n'est jamais perdu.

Bientôt sur notre continent
La guerre partout se déclare;
Ce bon Français tombe vivant
Au pouvoir d'un vainqueur barbare.
Un arrêt cruel est rendu

Qui l' condamne à perdre la vie...
Rassurez-vous, parents, patrie,
Un bienfait n'est jamais perdu.

Le Savoyard s' rend prisonnier,
A tous les dangers il s'élance,
Trompe gardien, séduit geôlier:
Que ne peut la reconnaissance?
Par ses soins, l' Français éperdu
S'échappe de la tour obscure.
Voilà comme, dans la nature,
Un bienfait n'est jamais perdu.

BOUILLY.

Berquin et Florian furent les doux et vrais amis de l'enfance; mais personne mieux que l'auteur des Contes el Conseils à ma fille et de tant d'autres charmants ouvrages ne mérita le titre d'ami de la jeunesse. Comme écrivain dramatique, Bouilly obtint encore les succès les plus éclatants; on ne saurait notamment oublier ceux des Deux journées, de Fanchon la vielleuse, de l'Abbé de l'Épéc.

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Femme sensible, entends-tu le ramage
De ces oiseaux qui célèbrent leurs feux?
Ils font redire à l'écho du rivage :

« Le printemps fuit, hâtons-nous d'être heureux. »

Vois-tu ces fleurs, ces fleurs qu'un doux Zéphire
Va caressant de son souffle amoureux;

En se fanant elles semblent te dire :

« L'hiver accourt, hâtez-vous d'être heureux. »

Moment charmant d'amour et de tendresse,
Comme un éclair vous fuyez à nos yeux;
Et tous les jours perdus dans la tristesse
Nous sont comptés comme des jours heureux.

HOFFMANN.

POUR MIEUX TE PROUVER MON AMOUR

ROMANCE DE GULNARE

Musique de Dalayrac.

CLEF DU CAVEAU: 707.

- 1800

Pour mieux te prouver mon amour,

O ma fidèle amie!

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