Page images
PDF
EPUB

BOCAGE QUE L'AURORE

AIR de Plantade.

CLEF DU CAVEAU 39.

1800

Bocage que l'aurore
Embellit de ses pleurs,
Gazons naissants que Flore
Pare de mille fleurs;
Oiseaux, tendre zéphyre,
Qui charmez mes loisirs,
Pourriez-vous bien me dire
D'où naissent mes soupirs?

Toi qui d'une onde pure
Baignes ces bords charmants,
Ruisseau, ton doux murmure
Ne calme plus mes sens;
Hélas! j'aime sans doute,
Oui, j'aime, je le sens ;
C'est l'amour qui me coûte
Les pleurs que je répands.

Asile solitaire,

Je viendrai chaque jour
Te chanter ma bergère,

Mes désirs, mon amour;

Mais si d'une voix tendre

Je ne te dis son nom,

C'est de peur de l'apprendre

Aux bergers du vallon.

ANONYME

C'est à la délicieuse musique de Plantade que cette jolie romance doit assurément l'honneur d'être restée populaire encore de nos jours:

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

J'allais en pèlerine,
A la Vierge divine

Demander ton retour. >>

Près de ces deux aman!s
S'élève une chapelle.
L'ermite qu'on appelle
Bénit leurs doux serments.
Allez en ce saint lieu,
Amants du voisinage,
Faire un pèlerinage
A la Mère de Dieu.

DALVIMARE.

Poëte et musicien distingué. Cette romance, dont il a fait, à ce double titre, les paroles et la musique, a joui d'une grande vogue, même jusqu'au temps de l'Empire.

[graphic]

La nuit souvent me trouve encore,
Me trouve encore au cabaret.

Si, frappé de quelques alarmes,
Mon cœur éprouve du chagrin,
Soudain on voit couler mes larmes,
Mais ce sont des larmes de vin.
Je bois, je bois à longue haleine;
Du vin tel est l'heureux effet,
Le malheureux n'a plus de peine,
N'a plus de peine au cabaret.

Si j'étais maître de la terre,
Tout homme serait vigneron;
Au dieu d'amour toujours sincère,
Bacchus serait mon Cupidon.
Je ne quitterais plus sa mère,
Car de la cour un juste arrêt
Ferait du temple de Cythère,
Oui, de Cythère, un cabaret.

Auteurs qui courez vers la gloire,
Bien boire est le premier talent;
Bacchus au temple de mémoire
Obtient toujours le premier rang.
Un tonneau, voilà mon Pégase,
Ma lyre, un large robinet,
Et je trouve le mont Parnasse,
Le mont Parnasse au cabaret.

J. J. Lucet.

C'est à l'auteur, oublié, de cette jolie chanson qu'on a dû, à l'époque de l'Empire, la plaisante mystification de cette fameuse énigme qu'aucun dipe ne devina, et dont le mot introuvable était Contraste.

« PreviousContinue »