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Bel astre que je quitte,
Ah! cruel souvenir!
Ma douleur s'en irrite;
Vous revoir ou mourir !
Cruelle départie, etc.

Je veux que mes trompettes,
Mes fifres, les échos
A tous moments répètent
Ces doux et tristes mots :

Cruelle départie !
Malheureux jour!

C'est trop peu d'une vie

Pour tant d'amour!

Attribuée à HENRI IV.

VIENS, AURORE

INVOCATION A L'AMOUR

VILLANELLE

CLEF DU CAVEAU 1051.

Viens, aurore,

Je t'implore,

Je suis gai quand je te voi;

La bergère

Qui m'est chère

Est vermeille comme toi.

D'ambroisie

Bien choisie

Hébé la nourrit à part;

Et sa bouche,

Quand j'y touche, Me parfume de nectar.

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Jeunes filles qui portez

Blonde chevelure,
L'amour vient de tous côtés

Rendre hommage à vos beautés,
La bonne aventure, ô gué!

La bonne aventure!

Longue souffrance, eu aimant,
Est chose bien dure;

Mais lorsqu'un heureux amant
Plait au premier compliment,
La bonne aventure, ô gué!
La bonne aventure!

Voir sans obstacle un ami,
Bagatelle pure!

Mais, pour un amant chéri,
Tromper tuteur et mari,
La boune aventure, ô gué!
La bonne aventure!

Si l'Amour, d'un trait malin,
Vous a fait blessure,
Prenez-moi pour médecin
Quelque joyeux boute-en-train,
La bonne aventure, ô gué!
La bonne aventure!

Suivons un penchant flatteur,
Sans peur du murmure;
Est-il plus grande douceur
Que celle que donne le cœur?
La bonne aventure, ô gué!
La bonne aventure!

DANCOURT.

Auteur et acteur comique, né en 1661, mort en 1726; il excellait dans la farce et le genre grotesque. Il a composé soixante pièces de théâtre; la meilleure d'entre elles est le Chevalier à la mode.

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Il était affable et doux,

De l'humeur de feu son père,
Et n'entrait guère en courroux,
Si ce n'est dans la colère.

Il buvait tous les matins
Un doigt, tiré de la tonne,
Et mangeant chez ses voisins,
Il s'y trouvait en personne.

Il voulait dans ses repas
Des mets exquis et fort tendres,
Et faisait son mardi gras
Toujours la veille des Cendres.

Ses valets étaient soigneux
De le servir d'andouillettes,

Et n'oubliaient pas les œufs,
Surtout dans les omelettes.

De l'inventeur du raisin
Il révérait la mémoire,
Et pour bien goûter le vin,
Jugeait qu'il en fallait boire.

Il disait que le nouveau
Avait pour lui de l'amorce;
Et moins il y mettait d'eau
Plus il y trouvait de force.

Il consultait rarement
Hippocrate et sa doctrine,
Et se purgeait seulement
Lorsqu'il prenait médecine.

Il aimait à prendre l'air
Quand la saison était bonne,
Et n'attendait pas l'hiver
Pour vendanger en automne.

Il épousa, ce dit-on,
Une vertueuse dame;
S'il avait vécu garçon,
Il n'aurait pas eu de femme.

Il en fut toujours chéri ;
Elle n'était point jalouse;
Sitôt qu'il fut son mari,
Elle devint son épouse.

D'un air galant et badin
Il courtisait sa Caliste,
Sans jamais être chagrin
Qu'au moment qu'il était triste.

Il passa près de huit ans

Avec elle, fort à l'aise;

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