PANOPE. Des mages de Memphis il brava la colère. ZELID E. Malgré tous fes efforts, errante, poursuivie, PANOP E. L'eftime & la reconnaiffance Sont le jufte prix des bienfaits; Mais de fimples bergers pourront-ils à jamais Des tyrans de Memphis braver la violence? Votre trône est tombé, vous n'avez plus d'amis. Quelle eft encor votre espérance? ZELID E. Au feul bras de Tanis je dois ma délivrance. J'espère tout du généreux Tanis. SCENE I I. ZELIDE, PANOPE, LES BERGERS armés de lances entrent avec les Bergères qui portent des houlettes & des inftrumens de mufique champêtre. CHOEUR DES BERGERS. DEMEUR EMEUREZ, régnez fur nos rivages; UNE BERGERE. CHOEUR. Demeurez, régnez fur ces rivages; Z E L I D E. Pasteurs, heureux pasteurs! auffi doux qu'invincibles, Que ce féjour me plaît que Memphis est sauvage! Comment avez-vous pu vivre toujours fans maîtres, LES BERGER S. Nous avons confervé les mœurs de nos ancêtres; Que de grandeur, ô Ciel! dans la fimple innocence! LES Mais Tanis parmi vous a-t-il quelque puiffance? Dans notre heureuse égalité/ Tanis a fur nos cœurs la douce autorité Que fes vertus & fa vaillance SCENE III. Nos ZELIDE, TANIS, LE CHOEUR. TANIS. EST-IL poffible, ô Dieux! Phanor ofe entreprendre D'expofer vos beaux jours à nos fiers ennemis! compagnes, nos bois & nos cœurs font à vous. ZELID E. Quoi! Phanor après fa défaite Aux rivages du Nil ofe-t-il retourner ? Ah! s'il me faut quitter cette aimable retraite, TANI S. Nous ne ravageons point la terre; Nous défendons nos champs quand ils font menacés. Mais vous changez nos lois dès que vous paraiffez. C'est pour vous qu'il eft doux de vivre, Et c'eft en vous vengeant qu'il eft doux de mourir. SCENE I V. ZELIDE, TANIS, PHANOR, LE CHOEUR, Suite de Phanor. PHANO R. L'ENNEM ENNEMI vient à nous, & pense nous furprendre. C'est à vous de me seconder, Tanis, & vous, Bergers. Allez, allez défendre Vos paffages qu'il faut garder. TANI S. Nous n'avons pas befoin de votre ordre fuprême; Délivrer la princeffe, & vous fauver vous-même; Tanis, en d'autres temps votre témérité TANIS. En tous temps mon courage |