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717; Avis à nosseigneurs du parlement, sur la vente de la bibliothèque du cardinal de Mazarin, 1652, in-4°, peu commun; Remise de la bibliothèque entre les mains de M. Tubeuf, 1651, in-4°, plus rare encore; le Marfore, ou Discours contre les libelles, Paris, 1620, in-8°, ouvrage extrêmement rare. Le P. Jacob, carme, a donné un Recueil des éloges que les savants ont fait de Naudé, avec le catalogue de ses ouvrages, Paris, 1659, in-4°. On a recueilli différents traits de la vie et des pensées de Naudé sous le titre de Naudeana, Paris, 1701, et Amsterdam, 1703, in-12, avec les additions.

NAUDÉ (PHILIPPE), né à Metz en 1654, de parents pauvres, se retira à Berlin après la révocation de l'édit de Nantes. Il fut reçu de la société des sciences en 1701, et attaché, en 1704, à l'académie des princes, comme professeur de mathématiques. On a de lui une Géométrie, in-4°, en allemand; et quelques autres petites pièces dans les Miscellanea de la société de Berlin. Il laissa aussi beaucoup d'ouvrages de théologie, qui sont plutôt d'un homme emporté par le fanatisme de secte, que d'un auteur qui cherche à éclaircir les matières de religion : ils sont de plus écrits avec une sécheresse repoussante, et d'un style qui ne rachète en aucune façon les défauts inhérents à la chose. Il mourut à Berlin en 1729. On a de lui divers Mémoires dans les Miscellanea berolinensia.

NAUDO (PAUL), archevêque d'Avignon, naquit le 23 octobre 1794, aux Angles, bourg de Catalogne, ancien diocèse d'Alet, département des Pyrénées orientales, d'une famille ancienne d'origine espagnole. Après avoir fait ses études dans un collége du département de l'Aude, il entra au séminaire de Carcassonne, et fut fait prêtre en 1818. Ses succès théologiques engagèrent l'évêque à lui confier une chaire, qu'il conserva jusqu'en 1824. A cette époque l'évêque de Perpignan le rappela dans son diocèse, le choisit pour directeur de son grand séminaire, où il professa lå théologie, l'astronomie et la physique, et plus tard il le nomma grand vicaire. En 1834, l'abbé Naudo fut promu à l'évêché de Nevers. Des discordes politiques agitaient ce pays, et le nouveau prélat dut opposer sa pacifique influence aux menaces de l'émeute. « Il y eut une collision terrible, « dit la Biographie des hommes du jour, entre « un bataillon d'infanterie et huit escadrons « de cavalerie d'une part, et quelques milliers « d'ouvriers flotteurs et de paysans de l'au« tre. M. Naudo se rendit à Clamecy, où « l'émeute avait déjà éclaté par deux fois, « et, au péril de sa vie, fit agréer son interevention, et accomplit sa mission d'union « et de paix.» Transféré en 1842 sur le siége archiepiscopal d'Avignon, il eut la douleur de voir expulser de leur maison, malgré ses énergiques réclamations appuyées d'une délibération des avocats les plus illustres de Paris, les religieuses hospitalières de SaintJoseph, par suite d'imputations calomnieuses relatives à un cominencement d'incendie qui avait éclaté à trois reprises dans leur

couvent, et à la séquestration de l'une d'entre elles atteinte de folie furieuse. Les habitants d'Avignon manifestèrent aussi dans cette occasion, de la manière la moins équivoque, la sympathie et la vénération que les sœurs leur avaient inspirées. Mais l'autorité civile n'en maintint pas moins sa décision. Mgr Naudo est mort d'une attaque d'apoplexie en célébrant le service divin, le jour de Pâques, 23 avril 1848: il était âgé de 54 ans.

NAULT (N.), procureur général sous la restauration, est auteur d'un bon ouvrage intitulé Vérité catholique, ou Vue générale de la religion considérée dans son histoire et dans sa doctrine, suivie d'une Notice analytique des Pères de l'Eglise, Paris, 1837, 1 vol. in-12 de 234 pages.

NAUSEA (FRÉDÉRIC), surnommé Blancicampianus, né près de Wurtzbourg, vers 1480, professa d'abord les belles-lettres, puis le droit et la théologie. Il parut ensuite avec éclat dans la chaire, et fut, pendant 12 ans, prédicateur à Mayence. Appelé à la cour de Vienne, en 1533, il fut nommé, en 1541, évêque de cette ville, par l'empereur Charles-Quint, qui voulut récompenser ses succès dans la chaire et dans la controverse. Ce prélat mourut à Trente durant la tenue du concile, le 6 février 1552. Ses mœurs étaient une règle vivante pour les évêques et pour le commun des fidèles. Nous avons de lui: plusieurs ouvrages en latin, contre les hérétiques, entre autres: De missæ sacrificio; quelques Livres de morale, parmi lesquels on distingue son Traité de la Résurrection, sous ce titre : De J.-C. et omnium mortuorum resurrectione, 1551, Vienne, in-4°: ouvrage singulier, curieux et peu connu; Sept livres des choses merveilleuses, Cologne, 1532, in-4°, fig. L'auteur y parle des monstres, des prodiges, des comètes. Cet ouvrage est fort curieux; mais l'auteur paraît quelquefois trop crédule. Catechismus catholicus; Consilia de puero litteris instituendo; Libri quinque in concilia; Abrégé de la vie du pape Pie II, et de celle de l'empereur Frédéric III; des Poésies assez faibles. On a imprimé à Bale, en 1550, in-fol., un Recueil des lettres écrites à ce savant sur diverses matières. Ce recueil renferme aussi un catalogue de ses ouvrages.

NAVA (GABRIEL-MARIE), évêque de Brescia, né le 17 avril 1758 à Barzano, diocèse de Milan, acheva ses études à l'université de Pavie, où il fut reçu avec la plus grande distinction docteur en théologie. Il fut nommé, à l'âge de 26 ans, prévôt de la collégiale de SaintEtienne le Majeur à Milan, et en 1795 il passa avec le même titre à la paroisse de SaintAmbroise, qu'il dirigeait encore lorsque les Français s'emparèrent de Milan. Nava, que son caractère et ses vertus entouraient d'une haute considération, parvint à sauver un autel fort riche, monument du 1x siècle, dont les Français voulaient s'emparer. Une fièvre pernicieuse dont il fut atteint en assistant les malades de l'hôpital militaire de Saint-François, mit ses jours dans le plus grand danger. Lorsque les Français évacuèrent l'Italie,

abandonnant leurs malades à Milan, Nava se chargea de pourvoir à leur subsistance, et leur prodigua tous les secours qué réclamait leur position. Les militaires français lui exprimèrent leur reconnaissance dans une lettre qui a été insérée dans l'Ami de la religion du 5 juillet 1836, n° 2676. Bonaparte ayant convoqué à Lyon, durant l'hiver de 18011802, une assemblée de notables italiens, Nava accompagna dans cette ville l'archevê que de Milan qui y avait été mandé. Depuis, il assista au couronnement de Napoléon à Milan, et reçut les titres d'aumônier du roi d'Italie et de chevalier de la Couronne de Fer. En 1806, il fut promu à l'évêché de Brescia, et il tut préconisé à Rome, le 18 septembre 1807. Il s'apliqua à propager le goût des études, surtout dans le jeune clergé, et le zèle qu'il apportait dans ses fonctions était tel qu'il prêchait souvent trois ou quatre fois le même dimanche. En 1811, il assista au concile convoqué par Napoléon à Paris, et fut nommé un des quatre secrétaires. L'adresse à l'empereur, dans laquelle on avait fait entrer les quatre articles de 1682, que les évêques italiens n'admettaient point, donna lieu de leur part à de vives réclamations; l'évêque de Brescia demanda qu'on retranchât de l'adresse tout ce qui touchait à la doctrine. Cette opposition déplut à l'empereur on demanda au prélat une rétractation, et, sur son refus, un autre secrétaire fut nommé à sa place. Il s'empressa d'aller reprendre ses fonctions pastorales dans son diocèse. Grâce à ses dons généreux et aux efforts qu'il fit pour stimuler la charité des fidèles, la nouvelle cathédrale de Brescia fut presque entièrement terminée sous son administration. Pendant la famine qui se fit sentir en 1817, ce prélat, malgré la modicité de ses revenus, fit de nombreuses libéralités. Après avoir épuisé toutes ses ressources, il vendit, pour secourir les pauvres, un anneau qu'il avait reçu de Napoléon, et tous les objets précieux qu'il possédait. Il fonda dans son diocèse un grand nombre d'établissements pieux, qui reçurent de lui de grands secours, notamment le couvent de clarisses établi à Lovère, en 1816; le couvent de religieuses de la Visitation, ouvert à Brescia en 1818, et un établissement d'oratoriens, formé dans la même ville en 1823, avec la charge de donner des retraites aux prêtres et des missions dans le diocèse. Il mourut le 1 novembre 1831. Les prévôts Bazzoni et Bottelli prononcèrent son oraison funèbre; le professeur Zambelli prononça son éloge à l'athénée de Brescia, et Menini publia un Abrégé de sa vie.

NAVEUS (MATHIAS), natif de la Hesbaye dans la principauté de Liége, fut licencié en théologie, curé de Saint-Pierre à Douai, et ensuite chanoine de l'église de Tournai et censeur des livres. Sa régularité et son savoir lui concilièrent une considération générale. Il mourut vers le milieu du xvII° siècle. Ses principaux ouvrages sont des sermons sur les fêtes de quelques saints, sous le titre de Prælibatio theologica in festa Sancto

rum, in-4°`; Annotationes in summæ Theologiæ et sacræ Scripturæ præcipuas difficultates, in-4°; Orationes de signi crucis et orationis efficacia, et D. Thoma Aquinatis laudibus, 1630, in-4°. Il publia aussi Chronicon apparitionum et gestorum sancti Michaelis archangeli, ouvrage de son oncle Michel NAVEUS, né à Liége, successivement chanoine et official d'Arras, archidiacre et grand vicaire de Tournai, mort l'an 1720, âgé de 87 ans, comme il est dit sur son portrait gravé.

NAVEUS (JOSEPH), prêtre et chanoine de Saint-Paul de Liége, naquit au village de Viesme, à cinq lieues de cette ville, en 1651, et fit ses premières études avec une distinction remarquable. Il n'eut pas moins de succès en philosophie et en théologie. Il professa pendant quelque temps la poésie dans le collége de la Trinité à Louvain. Ayant pris le degré de licencié en théologie dans l'université de cette ville, il fut appelé à Liége pour enseigner la philosophie au séminaire. Quelques-unes des thèses qu'il y fit soutenir sous sa présidence ont été imprimées. Il eut des démêlés assez vifs avec les jésuites au sujet du séminaire dont ces Pères cherchaient à avoir la direction. En 1699, il prit la défense de M. Denys, professeur de théologie à Liége, accusé d'enseigner des propositions qui n'étaient point orthodoxes; M. Denys était à Rome. Navæus, étant devenu infirme, se démit de son emploi de professeur, et fut nommé à un canonicat de la cathédrale de Saint-Paul. Il conserva ce bénéfice tant qu'il put en remplir les devoirs; mais ses infirmités ayant augmenté, il le résigna. Il mourutà Liège le 10 avril 1705, n'ayant que 54 ans. On a de lui: Mémoire contenant les raisons pour lesquelles il est très-important de ne pas retirer le séminaire de Liége des mains des théologiens séculiers, et de n'en pas donner la conduite aux Pères jésuites. Ce mémoire, écrit en latin, fut traduit en français par le P. Quesnel, et imprimé in-4° et in-12. Il n'eut point l'effet que l'auteur en attendait. Les jésuites prirent possession du séminaire ; ce qui donna lieu à un autre écrit de Navæus intitulé: Deux lettres d'un ecclésiastique de Liége, contenant le récit de l'intrusion violente du P. Sabran, jésuite anglais, dans la présidence du séminaire de Liége, en latin, 1699. Ces lettres furent aussi traduites en français, in-4° et in-12; Epistola apologetica ad auctores et suscriptores resolutionis sacræ (ut ipsi quidem existimari volunt), facultatis lovaniensis ad quæstiones quasdam dogmaticas, data die 12 septembris 1699, et Lovani edita per quosdam sacræ theologiæ studiosos, ex S. L. pro professore suo absente. C'est la défense de Denys citée ci-dessus, et mise sous le nom des étudiants en théologie de Louvain. Sacræ facultatis theologia coloniensis sapientissimum judicium pro doctrina perillustris D. Henrici Denys, S. T. licenciati lovaniensis, in seminario leodiensi professoris, necnon in ecclesia leodiensi canonici theologi, adversus ineptias, cavillationes, aberrationes et imposturas doctoris Francisci Martin, in libello cui titulus: REFUTATIO JUSTIFICA

TIONIS, etc., vindicatum per Christianum ab
Irendael theologum, Marianopoli, 1661, in-4".
Cette pièce fut généralement attribuée à Na-
væus, qui du moins y eut beaucoup de part.
Le fondement de la conduite à la vie et la piété
chrétienne, selon les principes que la loi nous
en donne dans l'Ecriture sainte et la doctrine
de l'Eglise, livre pieux et estimé, que Na-
væus composa pendant la retraite à laquelle
ses infirmités le condamnaient. Il contribua
aux règlements de l'hôpital des Incurables
de Liége, et à l'établissement des filles re-
penties. Ses liaisous intimes avec Arnauld,
Quesnel, Opstraët, etc., montrent assez qu'il
partageait leurs sentiments. Voy. CHOKIER-
SURLET (Jean-Ernest).

NAVAGERO (BERNARD), de la famille du
noble et savant littérateur vénitien André
Navagero, fut évêque de Vérone, assista an
concile de Trente, et mourut en 1565, à 58 ans.
C'était un homme de mérite. Il fut honoré
de la pourpre, et chargé de plusieurs ambas-
sades dans lesquelles il fit briller son esprit
et son éloquence. On a de lui des Haran-
gues et la Vie du Pape Paul IV.

NAVARRE (MARTIN). Voyez Azpilcueta.
NAVARRETTE ou NAVARETTE ( FERDI-
NAND), dominicain espagnol, se signala dans
son ordre par ses talents pour la chaire et
par son zèle pour le salut des âmes. Il alla,
en 1659, porter la foi à la Chine, et y eut
quelques démêlés avec les autres mission-
naires à l'occasion des cérémonies chinoises.
Après avoir condamné ces cérémonies, il pa-
rut revenir de son sentiment au sujet d'un
écrit du P. Brancati, jésuite. Il écrivit en
ces termes au P. Govéa, vice-provincial
des jésuites de la Chine en 1669 : « Pour ce
« qui regarde les morts, les écriteaux et les
« cérémonies funèbres, nous suivons au pied
<«< de la lettre, sans nous éloigner d'un seul
« point, tout ce qui fut arrêté dans l'assem-
« blée de vos pères, qui se tint à Hang-Tcheou
« au mois d'avril 1642. A l'égard de Confu-
<«< cius, nous permettons ce que vos pères
« permettent de pratiquer en retranchant les
« deux cérémonies solennelles, que la com-
pagnie ne permet pas non plus, etc. » Il
était alors exilé et en prison pour la foi à
Canton. Il s'échappa de la prison et s'enfuit
à Macao. Le P. Grimaldi, jésuite, prit sa place
de son propre gré dans sa prison, pour ren-
dre le nombre complet et que l'on ne s'aper-
çût pas de l'évasion du P. Navarrette. Il re-
vint ensuite à son premier sentiment sur les
cérémonies chinoises, et attaqua avec cha-
leur les jésuites, dans des ouvrages qui n'ont
peut-être que trop bien servi aux ennemis
de cette société pour la noircir, quoique, se-
lon plusieurs écrivains qui ont pris à tache
de les réfuter, la passion et la vivacité s'y
montrassent à découvert. Ses confrères en
montrèrent du mécontentement, entre autres
le P. Pierre d'Alcala qui, écrivant au P. In-
torcetta, jésuite, une lettre datée de Lan-Ki
du 31 mars 1680, dit, en parlant du livre du
P. Navarrette: « Dieu m'est témoin combien
4. j'en suis indigné, et que si cela était en
«mon pouvoir, je l'effacerais de mon propre

sang. » Quelque temps après son retour en
Europe (1673), le roi d'Espagne, Charles II,
l'él va à l'archevêché de Saint-Domingue en
Amérique (1673). Monté sur ce siége, il pa-
rut revenir de ses préventions; il écrivit au
roi d'Espagne et au gouverneur de Saint-
Domingue, pour les prier de faire en sorte
que les jésuites restassent dans sa ville ar-
chiépiscopale, où ils croyaient ne pouvoir
être utiles au public sous un prélat qui avait
montré beaucoup d'animosité contre eux.
Ces lettres sont pleines d'éloges de cette so-
ciété. Peu d'évêques ont parlé avec plus d'é-
tendue de l'utilité que les pasteurs et les
peuples retirent des services de ces reli-
gieux; enfin, pour appuyer ses éloges par des
faits, il leur fonda un collége et une chaire
de théologie. Ce prélat mourut en 1689, après
avoir édifié et instruit son diocèse. On a de
lui un Traité historique, politique et moral
de la monarchie de la Chine, dont nous ve-
nons de parler. Le premier volume de cet
ouvrage parut in-fol., à Madrid, en 1676, en
espagnol. Il y avait deux autres volumes
dont l'un fut supprimé par l'inquisition et
l'autre n'a jamais vu le jour. On trouve un
extrait intéressant de cet ouvrage dans l'Hist.
gén. des voyages, de l'abbé Prévôt. Il est
aussi auteur des Relations des quatre voyages
entrepris par Christophe Colomb. (Voy." la
Revue encycl. 1828, tome III, pag. 200.) II
ne faut pas le confondre avec le P. Balthasar
NAVARETTE, du même ordre, dont on a un
ouvrage en 3 vol. in-folio, intitulé: Contro-
versiæ in D. Thomæ ejusdemque scholæ defen-
sionem, Valladolid, 1605-09-34, ni avec le
.P. Alphonse NAVARETTE, aussi dominicain,
mort pour la foi au Japon, en 1617. On trouve
dans le premier volume de l'Histoire des
Philippines, d'Aduarte, une Lettre qu'il
adressa à ses confrères, avant son départ
pour ce pays.

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NAVARRO (PIERRE-PAUL), né à Laino, pe-
tite ville de Calabre, entra chez les jésuites,
et partit fort jeune pour le Japon, où il ar-
riva en 1585. Plein de l'esprit de saint Fran-
çois-Xavier, il travailla 36 ans à propager
dans cette région lointaine la foi que le saint
apôtre y avait portée. La persécution l'obligea
longtemps d'errer de province en province,
et la science évangélique qu'il y répandit
semblait croitre et se multiplier d'une ma-
nière toute particulière dans ce temps de
souffrance; mais, en 1621, il fut arrêté à Xi-
mabara, où, après un an de pr son, il fut
brûlé vif le 1 novembre 1622, au g and re-
gret de Bugondono, prince de Ximabara, qui
n'osa pas contrarier les ordres de l'empe-
reur, et qui, après un entretien avec le mis-
sionnaire, dit devant plusieurs personnes
« qu'il ne croyait pas qu'on put trouver ni
« le repos de l'esprit, ni le salut de l'âme,
« dans aucune secte du Japon. »

NAXERA (EMMANUEL DE), jésuite de To-
lède, mort vers 1680, âgé de 15 ans, se dis-
tingua dans la société par ses connaissances
dans la théologie. Il a laissé des Commen-
taires sur Josué, les Juges et les Rois; des
Sermons pour le carême, in-4°, etc.

NAY (FIERPE), ecclésiastique, né le 3 décembre 1753 à Molléges, dans la Basse-Provence, d'une famille de cultivateurs, fut luimême d'abord employé aux travaux de la campagne. Se sentant de la vocation pour le sacerdoce, comme il était privé de ressources, il forma le projet d'apprendre seul les connaissances préliminaires qui lui étaient indispensables pour embrasser cette carrière, et il trouva le moyen d'acheter quelques livres avec lesquels il étudia le latin sans maître. Nay avait déjà 17 ans lorsqu'il parla à son curé de ses intentions et de ses efforts. M. Dulau, apprenant les heureuses dispositions du jeune homme, le plaça à ses propres frais au sé minaire d'Avignon où il fut un modèle de zèle et de piété. Après avoir été ordonné prètre, il fut envoyé en qualité de vicaire à Miramas, puis comme curé au Rove. Un de ses premiers soins dans ce dernier emploi fut de travailler à la construction d'une église dont la grandeur fût en rapport avec la population, et il parvint à force de zèle à trouver les fonds nécessaires pour cet édifice sacré. Il mettait lui-même la main à l'ouvrage, comme le dernier de ses ouvriers, et l'église du Rove fut enfin achevée; mais la révolution le força d'aller chercher un asile en Itslie; les dangers qui l'avaient contraint de s'éloigner de son troupeau existaient encore, lorsqu'il revint au Rove. Il porta la parole sainte et les secours de la religion tant à ses paroissiens qu'aux habitants des villages voisins. Plus tard, ses supérieurs l'envoyèrent aux Saintes-Maries, et M. de Cicé, devenu archevêque d'Aix, le fit supérieur d'un petit séminaire près de Salon, qu'on fut obligé ensuite malheureusement de fermer. Une pieuse association qu'avait formée ce vertueux ecclésiastique fut également dissoute. Devenu curé de Pellissane, puis de Marignane, Nay est mort dans ce dernier lieu, le 11 décembre 1827, après avoir été l'édification de tous ceux qui l'ont connu. M. l'abbé Ginoux a publié à Aix, et a dédié aux habitants de Marignane un écrit qui a pour titre : Soirées chrétiennes, ou Histoire de la vie et des vertus de M. Nay, racontées par un père à sa famille, 1830, in-12. L'auteur a joint à cette vie de son prédécesseur quelques courts extraits de ses écrits.

NAZALLI IGNACE), cardinal, né à Parme le 7 octobre 1750, fut fait par Pie VII prélat de sa maison et référendairé des deux signatures, ensuite lieutenant civil du tribunal du vicariat, et un des prélats de l'humilité ecclésiastique. Le 27 décembre 1819, le saint Père le nomma archevêque de Cyr, et nonce près de la confédération helvétique. En 1826, Nazalli fut chargé d'une mission extraordinaire près la cour des Pays-Bas. Léon XII le promut au cardinalat le 25 juin 1827, et lui conféra le titre presbytéral de SainteAgnès hors des Murs. Le nouveau cardinal soutint avec honneur sa haute dignité, et donna pendant toute sa vie des exemples de vertu. Il est mort à Rome le 2 décembre 1831, après avoir reçu de la manière la plus édifiante les secours de la religion.

NEAL (DANIEL), théologien anglican, naquit à Londres en 1672, ou selon d'autres, en 1678 ou 1679, et puisa les principes du presbytéranisme dans une académie de dissenters, dirigée par M. Rowe. A la fin de son éducation, il se rendit en Hollande, et séjourna à Utrecht et à Leyde. En 1706, il fut élu pasteur d'une congrégation d'indépendants; il mourut en avril 1743. On a de lui: une Histoire de la Nouvelle-Angleterre, 2 vol. in-8°; une Histoire des puritains, 1132-38, 4 vol. in-8°. Maddox, depuis évêque de Worcester, attaqua cette histoire par un écrit intitulé: Vindication of the church of England, against Neal's history of the puritains. Néal y répondit. Des Sermons, dont plusieurs contre l'Eglise romaine, prêchés à Old-Jewry lors de la fondation faite à cet effet par les non-conformistes en 1735. L'Histoire des puritains a eu une seconde édition, donnée par Toulmin. Ce docteur entreprend d'y répondre non-seulement à Maddox, mais encore à Warburton et à Gray, qui avaient fait la critique de cette histoire.

NEANDER (MICHEL), théologien protestant, recteur d'llfeldt en Allemague; né à Soraw en Silésie l'an 1525, mort dans sa cure en 1595, à 70 ans, fut auteur de divers ouvrages: Erotemata linguæ græcæ, in-8°; Grammaire hébraïque, in-8°; Pindarica aristologia et aristologia Euripidis, Bale, 1556, in-8°; Gnomologia e Stobeo confecta, in-8°; des Editions de plusieurs auteurs grecs, etc. (Voy. le XXX vol. de Niceron.) Ce savant possédait bien les langues.

NEBRISSENSIS où DE LEBRIXA. Voy. ANTOINE-NEBRISSENSIS.

NÉCHAO Ier, ou plutôt Néchos, ainsi que le suivant, roi d'Egypte, commença à régner vers l'an 722 avant Jésus-Christ, et fut tué huit ans après par Sabacon, roi éthiopien. Psammitique, son fils, lui succéda, et fut père de Néchao II, qui suit.

NÉCHAO II, roi d'Egypte appelé Pharaon Néchao dans l'Ecriture, était fils de Psammitique, auquel il succéda au trône d'Egypte, l'an 616 avant Jésus-Christ. Ce prince, dès lé commencement de son règne, entreprit de creuser un canal depuis le Nil jusqu'au golfe d'Arabie; mais il fut obligé d'abandonner cet ouvrage, à cause du nombre prodigieux d'hommes (cent vingt mille) qui y étaient morts. Il équipa plusieurs flottes, qu'il envoya découvrir les bords de la mer Rouge et de la mer Méditerranée. Ses vaisseaux coururent, dit-on, la mer Australe, et ayant poussé jusqu'au détroit appelé Gibraltar, ils entrèrent dans la Méditerranée, et revinrent en Egypte trois ans après leur départ. On a de la peine à croire qu'on ait osé dans ce temps-là entreprendre de si longues et si périlleuses navigations; mais si l'on considère que ces observateurs ne firent que longer les côtes, et qu'ils mirent trois ans à tourner l'Afrique, Thistoire de ce voyage, rapportée par Hérodote, devient vraisembla ble. Néchao, jaloux de la gloire de Nabuchodonosor, qui avait envahi l'empire d'Assyrie,

s'avança vers l'Euphrate pour le combattre. Comme il passait sur les terres de Juda, le pieux Josias, qui était tributaire du roi de Babylone, vint avec son armée pour lui disputer le passage. Néchao, qui n'avait rien à démêler avec le roi de Juda, lui envoya dire que son dessein était d'aller du côté de l'Euphrate, et qu'il le priait de ne pas le forcer à le combattre. Mais Josias n'eut aucun égard aux prières de Néchao Il lui livra bataille à Mageddo, sur la frontière de la tribu de Manassés, et il la perdit avec la vie. Le roi d'Egypte continua sa route, acheva heureusement son entreprise contre les Assyriens; mais il fut vaincu à son tour par Nabuchodonosor, qui le resserra dans ses anciennes limites. Il mourut l'an 600 avant Jésus-Christ.

NECKAM, NEQUAM ou NEKAM (ALEXANDRE), théologien anglais, étudia à Paris, et voulut entrer dans l'abbaye de Saint-Alban; mais ayant reçu quelques mécontentements de l'abbé, il se fit chanoine régulier, et fut nommé à l'abbaye d'Exeter. Il y mourut en 1227. On a de lui en latin: des Commentaires sur les Psaumes, les Proverbes, l'Ecclésiaste, le Cantique des cantiques, et les Evangiles; un traité De nominibus utensilium; un autre des Vertus; un troisième De naturis

rerum.

NECKER (CHARLES - FRÉDÉRIC), né vers 1700, à Custrin en Poméranie, fut d'abord professeur de droit en Allemagne, puis à Genève où il vint se fixer, et où on lui accorda des lettres de bourgeoisie en 1724. Necker mourut dans cette ville en 1760, après avoir publié les ouvrages suivants : Lettres sur la discipline ecclésiastique, au nombre de quatre, Utrecht, 1740, in-12; Description du gouvernement présent du corps germanique, appelé vulgairement le SaintEmpire romain, Genève, 1742, in-8°, anonyme; Tempe helvetica, tome VI; Responsio ad quæstionem: Quis sit verus sensus commatis: Salus populi suprema lex esto, etc., dans tome VI de la Tempe Helvetica.

sous

NECKER (JACQUES), ministre Louis XVI, né à Genève le 30 septembre 1732, mort dans la même ville le 9 avril 1804, s'est distingué surtout comme financier et comme homme d'Etat. Sa biographie n'appartient pas à ce Dictionnaire, mais nous avons du mentionner son nom, à cause de l'ouvrage, De l'importance des idées religieuses, 1788, in-8 et in-12, où, à travers un grand nombre d'erreurs de secte (Necker était protestant), on en trouve de vraies et de solides; et du Cours de morale religieuse, 1800, 3 vol., qui se compose de discours sur des sujets tirés de l'Ecriture sainte. Les OEuvres complètes de Necker ont été publiées par son petit-fils, M. de Staël, París, 1822, 17 vol. in-8°. - On a aussi de madame Necker (Suzanne CURCHOD DE NASSE), plusieurs ouvrages; nous citerons : Des inhumations précipitées, 1798; Mémoire sur l'établissement des hospices, in-8°; Réflexions sur le divorce, 1798, in-8°. Quoique née dans une religion qui permet le divorce, elle n'en défend pas

moins l'indissolubilité du mariage, et elle soutient son opinion avec autant de force que de sensibilité.

NECKÈRE (LÉON DE), évêque de la Nouvelle-Orléans, né à Wevelgem, diocèse de Gand, entra dans la congrégation de SaintLazare, donna d'admirables exemples de piété dans la maison-mère et au séminaire d'Amiens, et fut envoyé aux Etats-Unis. Le supérieur général de Wailly, près de mourir, lui dit en le bénissant d'une main défaillante: «Je bénis en vous toutes nos mis<«<sions.» Puis il ajouta : « Quand notre con«grégation n'aurait fourni que lui pour les «missions, elle aurait beaucoup fait. » Nommé, malgré sa jeunesse, à l'évêché de la Nouvelle-Orléans, on eut beaucoup de peine à le résoudre à accepter. Il fut préconisé à Rome le 4 août 1829, et sacré à la Nouvelle-Orléans le 24 juin 1830. Il traina dès lors une santé languissante jusqu'à sa mort arrivée le 4 septembre 1833. Ce jeune prélat avait une grande réputation de science; il parait et prêchait avec une égale facilité en diverses langues, notamment en allemand, en anglais, en italien et en français.

NECTAIRE, natif de Tarse, d'une maison illustre, fut mis à la place de saint Grégoire de Nazianze sur le siége de Constantinople, par les Pères assemblés dans cette ville en 381. Il n'était alors que catéchumène; ainsi il fut évêque avant que d'être chrétien. L'empereur Théodose avait demandé pour lui le trône épiscopal, et on ne put le lui refuser. Ce fut sous son épiscopat que la dignité de pénitencier fut supprimée dans l'église de Constantinople. Une femme de qualité s'étant, par un ordre très-imprudent du pénitencier, accusée publiquement d'un crime secret qui fut un sujet de scandale pour le peuple, Nectaire laissa la liberté à chacun de participer aux saints mystères, selon le mouvement de sa conscience; ce qui doit s'entendre relativement à la pénitence publique, et aux péchés dont la nature semblait demander une telle expiation car il est constant par toute la suite de l'histoire, aussi bien que par le témoignage de Sozomène, que la suppression du prêtre pénitencier n'a donné atteinte ni à la confession secrète, ni même à la pénitence publique, pratiquée si longtemps encore après cet événement, dans l'église même de Constantinople, avec cette différence seulement, qu'elle n'était pas du ressort d'un pénitencier nommé formellement à cet effet. La plupart des églises d'Orient suivirent l'exemple de l'église de Constantinople, et chacun fut libre de se choisir un confesseur. Nectaire mourut en 392. Il avait de la naissance et beaucoup de talent pour les affaires; mais son savoir était fort borné, et sa vertu n'avait pas ce degré de supériorité qu'on est en droit d'exiger d'un évêque. On lui attribue un Sermon sur l'aumône et le jeûne, imprimé en grec, Paris, 1554, in-8°; et en latin, avec six Homélies de saint Jean-Chrysostome, son successeur, ibid., 1354, in-8°.

NECTAIRE, patriarche de Jérusalem, mort

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