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de ces derniers fut si peu considérable, parce qu'ils ne prirent presque pas de part à l'action. Le rapport officiel du maréchal Jourdan annonce qu'après un combat fort opiniâtre, les Anglois furent délogés des hauteurs de Talavera, et que l'armée françoise resta maîtresse du champ de bataille. Mais ce rapport est daté des environs de Tolède, à vingt lieues en arrière du champ de bataille, sans qu'il soit dit pourquoi on n'a pas suivi l'ennemi battu.

Quoi qu'il en soit, les gens de l'art regardent la journée de Talavera comme faisant le plus grand honneur au génie militaire et à la présence d'esprit de Sir Arthur Wellesley, et à la discipline de ses troupes. Ce général fut, en l'honneur de cette bataille, créé baron Douro de Wellesley et vicomte Wellington de Talavera. C'est du dernier nom que nous l'appellerons dorénavant. Il est hors de doute qu'il a

' Voici les renseignemens qui nous ont été fournis sur la famille et l'histoire de Wellington.

Son véritable nom de famille est CoLLEY. Richard Colley, qui fut sheriff du comté de Meath, et en 1734 membre du parlement, prit le nom de Colley-Wellesley après la mort d'un de ses cousins, nommé GarretWellesley, qui lui avoit laissé sa fortune. Il fut créé en 1746 baron de Mornington, et mourut en 1758. Il eut d'Élisabeth Sale un fils, Garret-Colley-Wellesley, baron de Mornington, qui fut nommé en 1760 vicomte Wellesley et comte de Mornington, et mourut en 1784.

Garret-Colley-Wellesley eat, de son épouse Anne

été vainqueur le 28 juillet, mais sa victoire n'a pas été assez décisive pour avoir de grands résultats, et le défaut de vivres, ainsi que l'ap proche des corps de Soult, Ney et Mortier venant du Nord, le forcèrent à se retirer su Badajoz. Il fut même obligé d'abandonner ses blessés à Talavera, fait constaté par une lettre qu'il adressa au maréchal Mortier, pour les recommander à son humanité.

Hill, fille d'Arthur Hill, vicomte Dungannon, fans; savoir:

huit en

1o. Richard Colley-Wellesley, marquis Wellesley, comte de Mornington, vicomte Wellesley et baron de Wellesley, né le 20 juin 1760; il fut en 1809 envoyé extraordinaire en Espagne, ensuite secrétaire d'état pour les affaires étrangères. Il a plusieurs enfans de sa défunte épouse Hyacinthe-Gabrielle Rolland.

2°. Arthur Gerald, né le 5 mai 1761, mort jeune. 3o. William Wellesley Pole, né le 20 mai 1763, prit le nom de Pole, après avoir hérité en 1778 de la fortune de William Pole de Ballifin.

4°. François Seymour, mort jeune.

5o. Anne, née le 13 mars 1768, épouse de Henri, fils de lord Southampton.

6°. Arthur Wellesley, notre Wellington, dont nous allons parler.

7°. Gerard Valerian Wellesley, né le 7 décembre 1771; ecclésiastique.

80. Marie-Elisabeth, née le 1er janvier 1772, épouse de lord Culling Smith.

9°. Sir Henri Wellesley, né le 20 janvier 1773, en 1814 ministre d'Angleterre à Madrid.

er

ARTHUR WELLESLEY est né le 1 mai 1769 à Dengancastle, en Irlande, fut nommé le 25 décembre 1787

Pendant que Wellington marchoit sur Madrid, le long du Tage, l'armée espagnole de la Manche, commandée par Venegas, s'approchoit de cette ville par une autre route. Elle n'étoit plus qu'à quatre lieues de la capitale, lorsqu'elle apprit la nouvelle de la retraite des Anglois. Elle effectua la sienne; mais, le 10 août, elle fut atteinte à Almanazir, et mise en dé

route.

clare la guente au

Le 20 du mois de septembre suivant, la junte L'Espagne de suprême déclara la guerre au Danemark. Les Danemark, motifs de cette déclaration furent la conduite que la cour de Copenhague avoit observée dans

enseigne du 41o régiment, le 23 avril 1788 lieutenant le 30 juin 1791 capitaine, le 30 avril 1793 major, le 30 septembre 1793 lieutenant-colonel, fit la campagne de 1794 dans les Pays-Bas ; fut nommé en 1795 colonel, fit, depuis 1798 jusqu'en 1805, les campagnes des Grandes-Indes; fut nommé en 1807 secrétaire du duc de Richmond, vice-roi d'Irlande; assista au mois d'août de cette même année à l'expédition contre Copenhague, sous les ordres de lord Cathcart; commanda depuis le 20 juillet 1808 en Espagne; traduit la même année devant une commission militaire et honorablement acquitté; prit le 22 avril 1809 le commandement en chef de l'armée d'Espagne; nommé le 20 octobre 1811 feldmaréchal comte de Vimeira en Portugal, en 1812 duc de Ciudad - Rodriguo en Espagne, en 1813 marquis de Douro en Irlande, en 1814 duc de Wellingtou et prince de Waterloo. Il est marié à Catherine Pakenham, fille du lord Longford, dont il a deux fils, Arthus, marquis de Douro, né en 1807, et Charles, né en 1808.

Bataille d'Ocana du 18 nov.

Prise de Girone.

I

l'affaire de la Romana et son refus de recevoir un ministre de Ferdinand VII. La junte commença les hostilités en s'emparant de quelques navires danois qui se trouvoient dans le port d'Alicante.

Cuesta, de la conduite duquel Wellington avoit été fort mécontent, ayant donné sa démission, la junte centrale de Séville confia le commandement de l'armée à Arezaga, et lui ordonna de marcher de la Sierra Moréna vers Madrid, probablement pour opérer une diversion en faveur des Anglois. Cette armée, qu'on prétend avoir été forte de 55,000 hommes, avec So canons, arriva jusqu'à Ocaña. Ce fut près de cette ville qu'elle fut entièrement défaite, le 18 novembre, par le maréchal Mortier, ayant 24,000 hommes, mais une artillerie bien servie. L'armée espagnole se retira en assez bon ordre.

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L'événement le plus important de cette année, dans le nord de l'Espagne, fut le siége de Girone, le boulevart de la Catalogne, dirigé d'abord, depuis le 8 juin, par Gouvion-SaintCyr, et ensuite par Augereau. Blake, à la tête des Catalans, fit quelques tentatives pour sauver cette place. Elle capitula le 10 décembre.

« Dans peu de jours, dit Buonaparte le 25 octobre 1808 au Corps - Législatif, je planterai mes aigles sur les tours de Lisbonne. » Les aigles françoises ne planèrent pas sur la capi

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tale du Portugal. Ce royaume reçut, en 1809, une organisation vigoureuse. Un décret du prince-régent, du 11 décembre 1808, ordonne à tous les Portugais de 15 à 60 ans de prendre les armes. Tout individu refusant de marcher doit être fusillé; on doit mettre le feu à tout village qui ne feroit à l'ennemi toute la résistance possible. Vingt-quatre régimens portugais furent pris à la solde de l'Angleterre. Le général Béresford qui, avant l'arrivée de Wellesley, commandoit le corps anglois en Portugal, fut nommé, par le prince-régent, feld-maréchal de toutes les troupes portugaises. Il publia à cette occasion un ordre du jour que nous plaçons ici comme un monument historique destiné à faire connoître les moyens que les Anglois employèrent pour créer l'armée portugaise, et pour lui inspirer cette valeur et cette discipline qui, au jugement d'un grand général', la placent aujourd'hui parmi les meilleures troupes de l'Europe.

S. A. R. le prince-régent du Portugal ayant confié au feld-maréchal Béresford le commandement en chef de ses troupes, le feld-maréchal, en se chargeant de ce commandement, croit de son devoir de faire connoître ses sentimens à ses camarades d'armes.

Pendant le temps que le feld-maréchal commandant en chef a servi dans l'armée que S. M. Britan+

C'est le prince de Blücher qui porta ce jugement dans un discours qu'il adressa, le 20 janvier 1814, aux députés de la ville de Nancy. Voy. mon Recueil de Pièces officielles, Vol. II, p. 47.

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