troupes, commandées par le lieutenant-colonel Keating, se présenta, le 6 juillet, devant SaintDenis, capitale de l'île de Bourbon. Le colonel Sainte-Suzanne, gouverneur de l'île, se rendit par capitulation, le 7 juillet. Un corps de 8 ou 10,000 hommes venu en partie du Cap, en partie de l'Indostan, et destiné à la conquête de l'île de France, arriva le 21 novembre au lieu du rendez-vous. L'armée étoit commandée par le général John Abercrombie, la flotte par le vice-amiral Bertie; elle formoit 70 voiles. Le 29 novembre, les troupes débarquèrent. Le 2 décembre, le gouverneur-général Decaen signa une capitulation, par laquelle la garnison, sans être prisonnière de guerre, fut transportée en France. Cinq frégates tombèrent, par cette capitulation, au pou voir des Anglois.

La flotte de Toulon, sous le commandement de l'amiral l'Allemand, avoit été portée à 18 vaisseaux de ligne: Collingwood, avec 21 vaisseaux de ligne et 37 frégates, étoit posté depuis le cap Saint-Sébastien, en Catalogne, jusqu'à Malte. La flotte françoise fit quelques tentatives pour sortir de sa station: les affaires auxquelles ces manoeuvres donnèrent lieu, n'eurent pas des résultats assez marquans pour être rapportées ici.

Il ne restoit qu'une conquête à faire aux Anglois, celle de l'île de Java, ayant une étendue de 2400 milles carrés, couverte de 39 villes

Campagne ma ritime de 1811.

et de 4500 villages, habités par une population de 2 millions d'Hollandois, d'indigènes, de Chinois, de Malais et de Persans, sur lesquels. règnent plusieurs princes soumis à la souveraineté des Hollandois. Les plus puissans de ces princes sont: celui qu'on appelle l'empereur de Java ou de Mataraon, et le sultan de Bantam. Batavia, ville magnifique, ayant 6000 maisons et une population de 160,000 habitans, en est la capitale. Après la réunion de la Hollande à la France, Buonaparte avoit nommé gouverneur de cette île le général Jansens, qui y avoit été installé le 20 mai 1811.

Lord Minto, gouverneur-général des possessions britanniques dans les Indes, envoya une expédition commandée par le général sir Samuel Auchmuty et l'amiral Broughton, pour s'emparer de cette possession importante. Elle débarqua le 4 août 1811. Jansens, prévenu de l'arrivée des Anglois, avoit détruit les magasins de Batavia et abandonné cette ville que les Anglois occupèrent sans coup férir le 9. Luimême se retira au fort de Measter - Cornelis. Il s'y défendit jusqu'au 26 août; les Anglois ayant alors pris ce fort de vive force, Jansens se retira, avec quelque cavalerie, seul reste d'une armée de 10,000 hommes, à Samarang, et de là sur la route de Solo, résidence de l'empereur de Java; mais, le 18 septembre, il fut obligé de signer une capitulation. En même temps, la petite île de Madura, que

les François avoient occupée, se rendit égale

ment.

II. Evénemens dans le royaume de Naples.

dans le royaume

Nous allons donner le précis rapide des évé- Campagne de180? nemens dont le royaume de Naples et les îles de Naples. qui y appartiennent furent le théâtre. En 1807, il fut fait une tentative pour renverser le gouvernement de Joseph Buonaparte par une conspiration dont la capitale même de l'usurpateur fut le foyer. Pour la soutenir, le héros de Gaëte, le prince Philippe de Hesse-Rheinfels, débarqua en Calabre avec 6,000 Siciliens. Le général Régnier marcha à sa rencontre, le défit le 28 mai à Mileto, et le força de retourner en Sicile. Les Anglois n'entreprirent rien d'impor-, tant cette année, parce que leurs troupes, stationnées en Sicile, avoient été affoiblies par les renforts qui furent envoyés en Egypte dont ils s'étoient emparés1.

En 1808, ils furent chassés des positions Campagne de qu'ils tenoient encore dans le royaume de Na Naples de 1808. ples. Reggio leur fut enlevé le 2 février, le fort de Scylla le 17. Murat, qui succéda cette année à son beau-frère dans la possession du trône de Naples, montra, dès le commencement de son règne, une grande activité: le 4 octobre, ses troupes débarquèrent à Capri,

Nous parlerons de cette expédition d'Egypte dans la troisième partie de cet ouvrage, au chap. LXXI.

Campagne de Napies de 1809.

et, le 16, le commandant de cette île qui domine le golfe de Naples, capitula.

Pendant l'année 1809, les Anglois ne cessèrent d'inquiéter les côtes de Naples, tantôt en menaçant de faire une descente en Calabre, tantôt en se présentant devant le golfe de Naples même. Il y eut dans ces parages un combat naval le 25 juin. Les Anglois s'emparèrent des îles d'Ischia et de Procida; mais ils les abandonnèrent, après avoir fait sauter les forts, et se retirerent, probablement parce qu'ils s'étoient aperçus que leur espoir d'exciter dans la capitale un soulèvement contre l'usurpateur, seroit vain. C'étoit le général Stuart qui commandoit l'expédition angloise: une proclamation qu'il publia, mérite d'être insérée ici. Si des brigands et des bandits commettent, en différentes parties de la Calabre, et au nom de Ferdinand IV, des excès de tout genre, et qu'ils se vantent d'agir au nom et du consentement des Anglois, nous soussignés commandant les troupes de S. M. Britannique déclarons que nous retirons toute espèce de protection aux individus qui se rendent coupables de quelque délit que ce soit. Nous requérons et autorisons les magistrats chargés du maintien de la police intérieure, ainsi que les honnêtes habitans, de prendre toutes les mesures possibles pour

La proclamation est signée par sir J. Stuart et le viceamiral Martin.

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prévenir les désordres et pour maintenir le repos et la tranquillité publique. »

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L'année suivante, les Anglois se tinrent sur la défensive. Joachim avoit annoncé avec beaucoup d'ostentation le projet de passer le détroit pour conquérir son royaume de Sicile. Il avoit réuni en Calabre une armée de 35,000 hommes; tous les ports de cette province étoient remplis d'embarcations. Le général Stuart avoit sous ses ordres un corps de 17,000 Anglois et de 20,000 hommes de miliees siciliennes; il étoit soutenu par la flotte de l'amiral Martin. Il y eut de fréquens combats entre des escadres; tous furent à l'avantage des Anglois. Dans la nuit du 17 au 18 septembre, Joachim Murat donna ordre d'entreprendre le débarquement; mais les vents ne le favorisèrent pas, et on fut obligé de renoncer pour cette année à la conquête de la Sicile.

Campagne de Naples de 1810.

Palerme,

Il fallut y renoncer à jamais. En 1811, tout Révolution de ce que Joachim Murat put faire, ce fut d'em pêcher les Anglois d'effectuer un débarquement dans le royaume de Naples. Il se manifesta, dans le courant de cette année, à la cour de Palerme, des dissensions dont l'issue fut une révolution dans le gouvernement. L'histoire de cet événement est encore remplie d'obscurité. Il paroît que la cour étoit divisée en deux partis; à la tête de l'un étoit la reine Marie-Caroline d'Autriche, à la tête de l'autre le général an