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1761 Pourvu que votre cœur veuille donner les mains Au dessein que j'ai fait de fuir tous les humains.

Misanth., V, 4.

* On ne manquera pas de remarquer ce cœur qui donne les mains. Donne la main à mon dépit, et soutiens ma résolution.

Bourg. gent., III, 9.

Un autre a prêté la main à son maître. - MALH., Trad. de Sénèque.

1657 Fais-les venir tous trois, que je lise en leur âme

S'ils préteroient la main à quelque sourde trame. CORN., OEdipe, V, 1.

89 Monsieur l'ambassadeur de France

A fait pour iceux grande instance

Envers le Pontife Romain,

Afin qu'il y donnât la main. – LORET, Muze histor., 4 septembre 1655. 204 Il la prêcha, mais si bien et si beau

Qu'elle donna les mains par pénitence.

LA FONT., V, p. 46-47: Contes, III, 2.

La Sultane, feignant de prendre cet officier pour un imposteur, donna les mains à sa mort. - SEGRAIS, Nouv. franç., 1656; 6° Nouv., p. 97.

1641 Hélas! et plût aux Dieux qu'à son sort inhumain

Moi-même j'eusse pu ne point prêter la main. - RAc., Mithr., V, 4.
Vous en riez au lieu de me donner les mains.

MONTFLEURY, Ec. des Filles, I, 5; - Cf. ID., Dame médecin, V, 9.
Vous me croyez d'humeur à vous donner la main. – ID., Gentilh. de Beauce, IV, 8.

Les jours passent..., et au lieu d'en être fâchée comme je la suis quand vous êtes ici, je leur prête la main pour aller plus vite. - Sév., V, p. 181.

C'est... ce qui doit tenir tous les Princes dans une entiere dependance, et les rendre attentifs aux ordres de Dieu, afin de prester la main à ce qu'il medite pour sa gloire. - BOSSUET, Hist. univ., in-4°, 1681, p. 436; – Cf. Id., ibid.,

Bucer avoit donné les mains.

-

p. 534.

ID., Hist. des Var., 2 in-4°, 1688; I, p. 229; Cf. ID., Avert. aux
Protest., in-4°, 1689-1691; I, S 11, p. 19.

L'un vous dit: Jy donne les mains, pourvu qu'un tel y condescende», et ce tel y condescend. LA BRUY., I,

P.

333.

Mais par trois fois le sort injuste, inexorable,

N'a point donné les mains à ce soin charitable. - REGNARD, Distrait, II, 1

Mais le dédit pourroit traverser vos desseins.

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1.

ID., ibid., II, 6; Cf. ibid., V, 8.

On me soupçonneroit d'avoir prêté les mains

A faire réussir en secret vos desseins. - ID., Légat. univ., V,

MAIN TENIR LA MAIN À...

643 Que ton affection me soit alors sévère,

Et tienne comme il faut la main à ma colère.

1.

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MAIN

Va-t'en tenir la main au reste de l'ouvrage. – Am. magnif., IV, 3.

De pareils amoureux la moitié d'une paire,
Si l'on n'y tient la main, donne plus d'une affaire.

MONTFLEURY, Fille capitaine, I, 8.

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11

1734 Et chez moi venons à main forte

Pour le percer de mille coups. Amph., III, 5.

1219 Avec trente soldats elle a saisi la porte,

Et tirant de ce lieu Théodore à main forte...

CORN., Théod., IV, 3.

1586 Tout le peuple assemblé nous poursuit à main forte. - Rac. Androm., V, 5. 99 Dans le sein du repos vient le prendre à main forte. - DESPR., Sat. VIII.

MAIN (LA) HAUTE.

466 Et les fait, la main haute, obéir à ses lois. - Fem. sav., II, 6.

* Métaphore empruntée à l'équitation. Quand on veut arrêter un cheval en marche, il faut d'abord lever la main de la bride sans mouvoir le couden; ce n'est là pour le cheval qu'une simple indication, le cavalier ne devant pas tirer sur la bride pour ne pas lui gåter la bouche; il faut ensuite estendre vigoureusement les jarrets et appuyer sur les étriers pour luy faire former le temps de son arrêt en folquant avec les hanches trois ou quatre fois... Pour être bon cavalier, au lieu de vous tenir à la bride, servez-vous des cuisses. GUILLET, Les Arts de l'homme d'épée; va Arrest, Main. Faire obéir haut la main, c'est donc faire obéir sans user de tous ses moyens d'action, facilement. D'autres locutions, empruntées aussi à l'équitation et où figure le mot main, sont entrées dans la langue : avoir quelqu'un dans la main, etc.

"

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Je me sens toutes les dispositions à devenir bonne comédienne; j'ai l'esprit à toute main.REGNARD et DUFRÉNY, Chinois, III, 1.

MAIN: SOUS MAIN.

687 Vous venez m'amuser de vos belles paroles,

Et conservez sous main des espérances folles.

Éc. des Mar., II, 8. 62 On se contentera de s'en rire sous main. - Éc. des Fem., I, 1.

Bien que... ils (les Frondeurs) eussent essayé de tirer, sous main, tous les avantages possibles... LA ROCHEF., II, p. 215.

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Et je cherchois déjà comme je pourrois faire

Pour soulager sous main l'excès de sa misère. - BARON, L'Andrienne, I, 1.
Je vous saurai, sous main, pour vous voir à la mode,

9.

De nos veuves du temps éclaircir la méthode. MONTFLEURY, Trigaudin, II, D. Pedro l'avoit déjà fait avertir sous main des paroles dures que le Roy avoit dites. M DE SCUDÉRY, Mathilde, 1667, p. 352.

202 ans avant Jesus Christ, Carthage fut assujettie aux Romains. Annibal ne laissoit pas, sous main, de leur susciter des ennemis par tout où il pouvoit. BOSSUET, Hist. univ., in-4o, 1681, p. 76.

MAIN, terme de jeu de cartes; privilège de jouer le premier, ou simplement de tenir le jeu.

305 Au piquet je perdis hier contre un Saint-Bouvain,

A qui je donnerois quinze points et la main. – Fâch., II, 2.

Quand j'avois gaigné deux ou trois mains de suitte, je me les laissois perdre exprès.
CHAPELAIN, Trad. de Guzm. d'Alfar., 1630; III, P. 158; Cf. ID., ibid.;
III, p. 130.

J'achevois ma main au lansquenet. – REGNARD, Coquette, I, 1.

on

* Ce même privilège, au jeu de billard, s'appeloit l'ivet; à celui qui avait l'ivet, or disait : Vous êtes livet; jouez le premier."

MAINTENIR, garder, soutenir.

869 Que puissiez-vous avoir toutes choses prospères !

Le bon Dieu vous maintienne! Embrassons-nous en frères.

24 Ceci peut s'appliquer à la grandeur royale...

Elle fait subsister l'artisan de ses peines,

Enrichit le marchand, gage le magistrat,

Dép. am., III, 4.

Maintient le laboureur. - LA FONT., I, p. 208: Fabl., III, 2.

MAIS N'EN POUVOIR MAIS.

1536 Et puis-je mais, chétif, si le cœur leur en dit. - Dép. am., 1164 Enfin, après cent tours, ayant de la manière

V, 3.

Sur ce qui n'en peut mais déchargé sa colère...
Éc. des Fem., IV, 6.

1524 Est-ce que j'en puis mais? — Ibid., V, 4.
994 Et puis-je mais des soins qu'on ne va pas vous rendre.

Ce pauvre Berger... ne peut mes de tout cecy.

Misanth., III, 4.

D'URFÉ, L'Astrée, 1614; II, p. 689; – Cf. Id., ibid., p. 714, 932.

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Étoit-ce à dire qu'il falloit,

Par une brutale colere,

Occire, en punissant la mere,

Un populo qui n'en peut mais? - RICHER, Ovide bouffon, 1662, p. 217.

26 Le malheureux Lion se déchire lui-même,...

Bat l'air qui n'en peut mais. LA FONT., I, p. 157 : Fabl., II, Puis-je mais, moi, de vos distractions et de vos caprices?

BARON, Hom. à b. fort., I, 4.

L'hymen qu'on vous propose est pour vous un supplice,
Et moi, qui n'en puis mais, il faut que j'en pâtisse.

MONTFLEURY, Femme juge et partie, III, 1.

Si mon maître est ingrat, puis-je mais de cela?

REGNARD, Le Distrait, 1698; - Cf. ID., Les Souhaits, sc. 4.

9.

* «J'ay veu aussi des livres en prose où l'on trouvoit de telles façons de parler que celles-cy: Cela arriva pour l'achever de peindre; il portoit une dent de laict à son rival; j'iray là, mais que vous y soyez; si cela arrive, je n'en puis mais... dedans des autheurs que les ignorans trouvent très bons."

Tout cela est

SOREL, Berg. extrav., édit. 1639; III, p. 553.

N'en pouvoir mais. Cette façon de parler est ordinaire à la Cour, mais elle est bien basse pour s'en servir en escrivant, si ce n'est en Satyre, en Comedie ou en Epigramme, qui sont les trois genres d'escrire les plus bas, et encore faut-il que ce soit dans le burlesque. Neantmoins M. de Malherbe en a souvent usé, parce qu'il affectoit en sa parole toutes ces phrases populaires, pour faire esclater davantage, comme je crois, la magnificence de son style poétique... Jamais M. Coëffeteau ne s'en est servi.»

que

VAUGELAS, édit. Chassang, I, p. 240.

Cette façon de parler est très naturelle et très françoise. Il est vray qu'elle n'est plus du haut stile; mais il n'est pas vray, comme le veut M. de Vaugelas, qu'elle ne soit plus du stile burlesque. Elle peut estre employée en prose, non seulement dans le discours familier, mais aussi dans les lettres familières, comme Malherbe l'y a employé. On peut aussi l'employer fort bien en vers, dans des Satires, dans des Comédies, et particulièrement dans des Épigrammes... Ce mot de mais vient du latin magis, et signifie... plus, davantage. Villon a dit, dans son Grand Testament :

C'est son parler, ne moins ne mais.

MÉNAGE, Observ., 1672, I, p. 109-110. «C'est seulement dans le stile familier qu'on peut se servir de cette manière de parler. Celte particule mais est une espèce d'adverbe qui ne va joint qu'avec le verbe pouvoir précédé d'une négation, si ce n'est qu'on interroge: «S'il a manqué de prudence, en puis-je mais ?» - ACAD. FRANC., Comment. sur Vaugelas, dans le VAUGELAS, édit. Chassang, I, p. 241.

Il y en a d'autres, continue la Dame, qui vous disent : je ne puis mais de cette affaire; on m'accuse de telle chose, et je n'en puis mais; cette façon de parler me paroît basse et desagreable." - DE CALLIÈRES, Du bon et du mauvais usage des mots, 1693, p. 146.

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MAÎTRE, celui qui commande; le maître de la maison.

1615 Quel bruit à descendre m'oblige?

Et qui frappe en maître où je suis? - Amph., III, 5.

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Elle (l'actrice Champmeslé) est morte à Auteuil, dans la maison d'un maître à danser, où elle étoit venue prendre l'air.

RAC., VII, p. 264: Lettre du 24 juillet 1698, à J.-B. Racine.

Item, point de maître à danser;

Ce sont courtiers d'amour dont il faut se passer.

Ces gens-là se font trop de fête.

-

REGNARD, Hom. à b. fort., III, 7.

Fais-toi plutôt maître à chanter ; on te donnera deux louis d'or par mois... Tu n'auras pas montré trois mois, que tu seras aussi doré que les maîtres à danser. ID., Descente d'Arleq., sc. 2.

MAÎTRE, titre donné: 1° à de simples gradués, ecclésiastiques ou laïcs; 2° à des artisans, des marchands, des serviteurs princiраих.

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Notre maître Simon, le courtier qu'on nous a donné. – Ibid., II, 1. Qu'est-ce que c'est, Madame, que votre écuyer? Est-ce maître Charles que vous appelez comme cela? - Escarb., sc. 2.

En la ville d'Angers... y avoit un apothicaire, nostre voisin, qu'on appelloit maistre Pierre ou Pierre maistre, parce qu'il prenoit fort grand plaisir à estre maistrifié et qualifié. Gringallet et ses associez... arraisonnent maistre Pierre (car le mot de sire ne luy estoit encore convenable), pour n'estre que garson et non marié.

N. DU FAIL, Contes et Disc. d'Eutrapel, édit. Jouaust, 1875; II, p. 55 et 57. Barthélemy, s'adressant au cocher qui doit le conduire, et qui boit à sa santé, lui dit Grand merci, maître David.

Gemmulæ linguarum latinæ et gallicæ, etc.; Elzév., 1641, p. 70. Un paysan demandoit un jour à un orphevre : Maistre, je vous prie de me dire... Eh bien, dit-il, pourquoy?... Je vous diray, mon maistre, dit le

paysant. - Stille de l'Orateur, 3o édít., 1647, p. 215-216.

Au lieu de luy respondre à propos, il ne fit que luy dire: Chez maistre Bertrand, chez maistre Bertrand... Hé qu'est cecy donc...? Je vous dy encore un coup, repart le Poète, que je vay chez maistre Bertrand, le tailleur. SOREL, Polyandre, 1648; I, p. 366.

l'on

Je te prie, Monsieur le cuisinier, encore un morceau, et puis plus. Trêve de compliment, Monsieur le Docteur, dit le cuisinier... Ne sçavez-vous pas que me nomme maistre, et que je suis maistre, en effet, tout au moins en ce lieu-cy? ID., ibid. ; II, P. 509.

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