C'est là tout le malheur. MASCARILLE, à part, regardant Lélie. Au diable le fâcheux qui toujours nous éclaire! CÉLIE. Je vais vous enseigner ce que vous devez faire. Cessez, ô Trufaldin, de vous inquiéter! C'est par mon ordre seul qu'il vous vient visiter, Par mon chef, c'est un siècle étrange que le nôtre ! MASCARILLE, à part les quatre premiers vers. A tirer en volant! Chut, il faut que je voie Moi? Voyez ce que c'est que du monde aujourd'hui, 1 Avoir maille à partir, c'est-à-dire à se partager, du latin partiri. La maille était une petite monnaie de si peu de valeur qu'elle ne pouvait être divisée. De là le proverbe avoir maille à partir, se disputer sur un partage impossible, et par extension, avoir une dispute interminable. Ménage dit que cette monnaie était ainsi appelée du vieux mot français maille, qui signifie figure carrée, parce que la maille avait cette forme. N'avoir ni denier ni maille, signifiait autrefois n'avoir aucune sorte de monnaie, ni ronde ni carrée. HIPPOLYTE. Oui, traître, c'est ainsi que tu me rends service! 1 Coucher d'imposture, pour payer de ruses, de mensonges. Cette manière de s'exprimer, dit Voltaire, n'est plus admise : elle vient du jeu. On disait : couché de vingt pistoles, de trente pistoles, couché belle. Eh! mon pauvre garçon, que ta colère cesse ! 'Imitation du proverbe italien : salir le mosche al naso. On dit proverbialement en français', qu'un homme est tendre aux mouches, qu'il prend la mouche, que la mouche le pique, pour exprimer qu'il est trop susceptible, qu'il se fâche mal à propos. (B.) 2 On appelle panneau un filet à prendre des lièvres, des lapins, etc. De là les expressions proverbiales donner, se jeter, et jeter quelqu'un dans le panneau. (A.) 1 J'ai mal jugé de toi, j'ai tort, je le confesse. (tirant sa bourse.) Mais je veux réparer ma faute avec ceci Pourrais-tu te résoudre à me quitter ainsi? MASCARILLE. Non, je ne le saurais, quelque effort que je fasse ; Mais votre promptitude est de mauvaise grâce. Apprenez qu'il n'est rien qui blesse un noble cœur Comme quand il peut voir qu'on le touche en l'honneur. HIPPOLYTE. Il est vrai, je t'ai dit de trop grosses injures : Mais que ces deux louis guérissent tes blessures. MASCARILLE. Eh! tout cela n'est rien; je suis tendre à ces coups. HIPPOLYTE. Pourras-tu mettre à fin ce que je me propose, Et crois-tu que l'effet de tes desseins hardis Produise à mon amour le succès que tu dis? MASCARILLE. N'ayez point pour ce fait l'esprit sur des épines. HIPPOLYTE. Crois qu'Hippolyte au moins ne sera pas ingrate. MASCARILLE. L'espérance du gain n'est pas ce qui me flatte. HIPPOLYTE. Ton maître te fait signe, et veut parler à toi : Je te quitte; mais songe à bien agir pour moi. SCÈNE XI. LÉLIE, MASCARILLE. LÉLIE. Que diable fais-tu là? Tu me promets merveille; MASCARILLE. Et trois : Quand nous serons à dix, nous ferons une croix. C'était par mon adresse, ô cervelle incurable, Qu'Anselme entreprenait cet achat favorable; Entre mes propres mains on la devait livrer; Il nous le faut mener en quelque hôtellerie, ACTE SECOND. SCÈNE PREMIÈRE. LÉLIE, MASCARILLE. MASCARILLE. A vos désirs enfin il a fallu se rendre : LÉLIE. Non, je serai prudent, te dis-je, ne crains rien: Tu verras seulement... MASCARILLE. Souvenez-vous-en bien, J'ai commencé pour vous un hardi stratagème. Votre père fait voir une paresse extrême A rendre par sa mort tous vos désirs contents; Je viens de le tuer ( de parole, j'entends): Je fais courir le bruit que d'une apoplexie Le bon homme surpris a quitté cette vie. Mais avant, pour pouvoir mieux feindre ce trépas, J'ai fait que vers sa grange il a porté ses pas; On est venu lui dire, et par mon artifice, Que les ouvriers qui sont après son édifice, Parmi les fondements qu'ils en jettent encor, Avaient fait par hasard rencontre d'un trésor. Il a volé d'abord ; et comme à la campagne [pagne, Tout son monde à présent, hors nous deux, l'accom Dans l'esprit d'un chacun je le tue aujourd'hui, |