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La place où se bat le grain est une aire.
Le nid des oiseaux de proie est leur aire.

Aire est encore, en géométrie, l'espace qui se trouve compris entre les côtés d'une figure.

La France a deux villes qui portent le nom d'Aire : l'une sur la Lys, département du Pas-de-Calais ; l'autre sur l'Adour, département des Landes.

La chronologie appelle ères ces points où époques d'où une nation compte les années. L'ère chrétienne commence à la naissance de Jésus-Christ; l'ère des musulmans date du jour où Mahomet s'enfuit de la Mecque; et cette ère se trouve postérieure à la première, de 622 ans.

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Le verbe errer se tromper ou se promener, fait, j'erre, tu erres, etc.

Le substantif féminin erre n'est usité qu'en langage de marine, de vénerie, ou de bas palais. Il signifie à-peuprès l'allure d'un vaisseau, les voyes d'un cerf, les derniers actes d'une procédure.

Le peuple de Paris, dit Voltaire, a changé malà-propos arrhes en erres; des erres au coche, donnezЯ moi des erres. Le mot, en ce sens, n'est pas français.

n Il faut dire arrhes n.

La haire est un instrument de pénitence, dont on faisait grand usage dans les couvens d'un régime austère : c'était une espèce de demi-chemise de crin, qui se por◄ tait immédiatement sur la peau.

En lui donnant la haire,

Qu'il reçut à genoux,

L'abbé lui dit : mon frère,

Quel nom porterez-vous ?

Romance de FLORIAN

Hère vient du latin herus, qui signifie maître ; mais il à été détourné de son acception primitive, et il ne se prend qu'en un sens de pitié : voyez ce pauvre hère.

AIS, s. m. AIT et EST, v. HAIE, s. f. HAIT, v.

Le mot ais, synonyme de planche, paraît tombé en désuétude, du moins dans la prose soutenue: un ais de sapin, une cloison d'ais.

Boileau s'en est servi deux fois dans la satyre des Embarras de Paris.

L'un me heurte d'un ais, dont je suis tout froissé.

Pour traverser la rue au milieu de l'orage 9
Un, ais sur deux pavés, forme un étroit passage.

Voltaire a dit, dans un de ses contes :

Deux ais pourris sur trois pieds inégaux;
Formaient la table où les époux soupèrent.

Qu'il ait ou qu'elle ait, troisième personne du singulier du verbe avoir; au subjonctif pluriel, qu'ils aient ou qu'elles aient.

Est, troisième personne du présent du verbe être.

On me demandera comment une femme et un étranger, qui connaissent mal la langue et ses conjugaisons, sauront employer à propos ait, venant du verbe avoir ou est, venant du verbe être.

Ils le sauront en ramenant le mot à son infinitif; et si cet infinitif est le verbe avoir, ils écriront ait. Ce sera est, si l'infinitif est celui du verbe être.

Exemples: Quoi qu'il ait dit, il n'a pas persuadé; quoi qu'il ait fait, il n'a pas réussi. Cela ne se résoudrait-il pas ainsi? quoi qu'il puisse avoir dit, quoi qu'il

assure avoir fait. Dès-lors on voit à quelle orthographe il faut assujettir le monosyllabe embarrassant. On voit que c'est le verbe avoir, et l'on écrit ait.

De même : Je sais ce qu'il en est; je crois qu'il m'est avantageux. En ramenant le mot à son infinitif, on trouve je sais ce qu'il en peut étre ; je crois qu'il doit m'être avantageux. Dès-lors encore, on reconnaît que le monosyllabe appartenant au verbe être, il faut écrire est.

Avec cette précaution facile de ramener le mot à son infinitif, la personne qui a le moins d'usage de notre grammaire ne confondra jamais, en écrivant, ait et est.

Les haies forment, dans les campagnes, les clôtures des champs et des jardins : haie vive, si elle est faite de plants d'épines ou d'autres arbustes; haie morte, si le bois sec en forme la texture.

Une haie de soldats; il passa entre deux haies do baïonnettes.

Le h s'aspire ainsi que dans le verbe suivant :

Hait est au présent du verbe haïr; je hais, tu hais, il ou elle hait. Ces trois mots sont d'une syllabe : haïr en a deux.

Boileau peint d'un seul trait les fadeurs de nos anciens opera.

Et jusqu'à je vous hais, tout s'y dit tendrement.

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AIX, géo. EST-CE, loc. com.

Aix est une ville bien bâtie, qui fut la capitale de la Provence, et qui l'est encore du département des Bouches-du-Rhône. Elle est renommée par la bonté de son huile d'olive.

La prononciation de ce nom propre où le x se fait sentir un peu, se rapproche de celle de la locution interrogative: Est-ce? est-ce bien lui que je revois? est-ce à moi que ce discours s'adresse ? etc.

Est-ce Phèdre qui fuit, ou plutôt qu'on entraîne?

RACINE.

ALÈNE, 8. f. HALEINE, s. f.

L'alène appartient à l'art du bourrelier et du cordonnier : ils nomment ainsi la petite verge de fer emmanchée dans un morceau de bois rond, de laquelle ils se servent pour percer le cuir qu'ils veulent coudre.

L'air qu'attire et repousse le jeu de nos poumons, forme notre haleine. Qui court à perdre la respiration, court à perte d'haleine, se met hors d'haleine; qui récite un long discours sans se reposer, le dit tout d'une haleine.

Il est temps que je reprenne
Un peu de force et d'haleine.

LA FONTAINE,

Un poète dont l'haleine était mauvaise, marquait son embarras sur la manière dont il ferait mourir le héros de sa pièce; soufflez dessus, lui dit Piron.

Rien n'est si commun, parmi les versificateurs, que l'haleine de Flore; l'haleine des Zéphirs, l'haleine du Printemps.

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ALLÉE, s. f. ALLÉE, p. du v.

Le passage étroit qui conduit de la rue à l'escalier d'une maison bourgeoise, porte le nom d'allée.

L'espace prolongé que bordent deux rangs d'arbres est une allée : allée de peupliers, allée de saules.

L'auteur du poëme des Jardins se moque, après Pope, de ces plantations symétriques,

Où jamais solitaire

Chaque allée a sa sœur chaque berceau son frère.

,

Participe du verbe aller : allé au masculin, allée au féminin où est-elle allée ? :

Ce participe devient quelquefois substantif : après beaucoup d'allées et de venues, on les a reconciliés. Vous allez est à la seconde personne plurielle du présent du même verbe; allez en est l'impératif.

N'allez pas dans la forêt noire.

AMADOU, s. m. AMADOUE, v.

Chacun connaît l'amadou, et à quel usage on l'emploie pour avoir promptement du feu, par le moyen' de l'acier et de la pierre à fusil. L'amadou se fait avec une espèce de champignon ou d'agaric, qui croît sur les vieux chênes.

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