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tique reprise sous œuvre et exposée analytiquement.)Et PRINCIPES métaphy siques de la science de la nature, imp. en 1786, sans compter quelques dissertations, En 1788, Kant donna sa CRITIQUE DE LA RAISON PRATIQUE à laquelle se rapportent sa BASE d'une métaphysique des mœurs. Ses PRINCIPES métaphysi

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ques de la vertu.-Et PRINCIPES métaphysiques du droit, Sa RELIGION, d'accord avec la raison. Son petit ESSAI sur un projet de paix perpétuelle (qui a été traduit en français). IDÉE d'une histoire universelle, dans une vue cosmopolitique, et quelques autres,

Son

En 1790 parut la CRITIQUE DU JUGEMENT, complément nécessaire des deux premières critiques, et à quoi se rapporte

1 Morceau que l'auteur du présent ouvrage a traduit en 1798, qui a été imprimé deux fois en français, et que le citoyen François de Neufchateau a de même trouvé bon de recueillir parmi les pièces inédites du Conservateur, où il s'est trouvé réimprimé pour la troisième fois,

le livre intitulé: Base d'une critique du goût, publié en 1787.

Tels sont les ouvrages principaux de Kant. Il en a écrit un grand nombre d'autres. On vient de rédiger et de publier sa logique ; il a donné, l'une des années dernières une Anthropologie. Mais l'essentiel de sa doctrine est renfermé sur-tout dans les trois Critiques.

Kant a éprouvé, il éprouve encore de nombreuses contradictions. La satyre et l'outrage même ne l'ont point épargné, et s'il eut été accessible à leurs traits, le de ses jours eût pu en être troublé 2.

repos

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Son âge très-avancé n'a presque rien diminué de son énergie et de son activité. Il va paraître de lui une Geographie physique, rédigée et mise au jour par son ami, M. le professeur Rink, compagnon de ses travaux. Il met encore la dernière main à un ouvrage intitulé Transition de la métaphysique à la physique.

2 Sa doctrine a été défendue par le gouver

Les déplorables annales de l'humanité ne nous offrent que de semblables traits, et de plus révoltans encore. Dieu s'étant fait un sage trouva une croix sur la terre, et Socrate y but la ciguë. Fontenelle dit avec bien de la justesse, dans son éloge de Mallebranche: « On ferait une longue » histoire des vérités qui ont été mal re» çues chez les hommes et des mauvais >> traitemens essuyés par les introducteurs » de ces malheureuses étrangères ». Il faut en convenir, l'arbre de la philosophie n'a presque porté jusqu'ici que des pommes de discorde, « C'est chose étrange, » dit Charron, « l'homme désire naturellement » savoir la vérité, et pour y parvenir remue nement de plusieurs pays, elle a été mal vue de presque tous; un des plus célèbres philosophes de son école a été accusé d'atheisme a perdu la chaire de philosophie qu'il occupait, etc. ; et tout cela à la fin du dix-huitième siècle! L'abbé Barruel enfin (si parva licet componere magnis) a fait de Kant un chef d'illumines. M. l'abbé n'est sûrement pas un de ces illuminés-là.

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» toute chose néanmoins il ne la peut » souffrir, quand elle se présente, son » esclair l'étonne, son éclat l'atterre, ce » n'est point de sa faute, car elle est très» belle, très-amiable.... Mais c'est la » foiblesse de l'homme qui ne peut rece>> voir et porter une telle splendeur, voire » elle l'offence. Et celui qui la lui présente » est souvent tenu pour ennemi, veritas » odium parit. C'est acte d'hostilité que » de lui montrer ce qu'il aime et cherche

>> tant. »

Il faut au reste se bien garder de confondre en une seule classe tous les adversaires de la philosophie de Kant. On tomberait dans une grossière méprise, et l'on rangerait sur une même ligne des hommes du premier ordre avec les hommes les plus médiocres. J'ai dit que la nation, naturellement portée aux sciences méditatives, les avait cultivé avec ardeur sous Leib

DE LA SAGESSE, liv. I.er, chap. 4, intitulé: Foiblesse.

nitz et sous Wolf. Il restait encore des débris et des traces de cet ancien ordre de choses; il y avait encore quelques wolfiens; il était des écoles où l'on faisait encore des études sérieuses: Jacobi était debout, tel qu'une colonne de granit, taillée par le ciseau grec, au milieu des décombres et des mesquins bâtimens à la moderne. Kant eut donc affaire à quelques philosophes, qui luttèrent avec lui pour l'amour de la vérité et de la doctrine : par exemple, au sceptique, auteur d'Énésidème et à quelques autres. Parmi ces sages, qui témoignèrent toujours la profonde estime que leur inspirait un tel adversaire, il faut encore distinguer deux sous-divisions : l'une composée de savans qui tenaient depuis long-tems à un système, à une école particulière, qui s'étaient Jogés et établis dans un édifice, où grand nombre d'eux avaient vieilli ; ceux-là n'en pouvaient plus guères sortir pour en aller habiter un autre ; ils ne saisissaient pas à fond ce que voulait dire Kant, et ils

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