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Paul vint à Paphos, et il mit en usage son art magique, pour empêcher que le proconsul n'embrassat la foi de Jésus-Christ. Mais Paul, le regardant d'un oeil menaçant, lui prédit que la main de Dieu allait s'appesantir sur lui, et qu'il serait privé de la lumière pour un certain temps. Alors ses yeux s'obscurcirent, et tournant de tous côtés, il cherchait quelqu'un qui lui donnât la main. Ce miracle toucha le proconsul, qui se rendit à la vérité et se déclara hautement pour JésusChrist.

EMBER (PAUL), ministre protestant, né à Débreczin dans la Haute-Hongrie, a donné plusieurs ouvrages au commencement du XVIIIe siècle : Des sermons en hongrois, Clausenbourg, 1700, in-4°; Historia ecclesiæ reformata in Hungaria et Transilvania, Utrecht, 1728, in-4°, avec des additions par Fr.-Ad. Lampe, professeur d'histoire ecclésiastique dans cette ville. Charles Péterffy dit, dans sa Collection des conciles de Hongrie, tom. I“, que cette Histoire n'est farcie que de faits apocryphes, de calomnies et d'invectives contre l'Eglise romaine.

EMERICH. Voy. EYMERICK (Nicolas).

EMERY (JACQUES-ANDRÉ), supérieur général de la congrégation de Saint-Sulpice, né à Gex le 26 août 1732, était fils du lieutenantgénéral criminel au bailliage de cette ville. Après avoir commencé ses études chez les jésuites de Mâcon, il entra, vers 1750, dans la pet te communauté de Saint-Sulpice à Paris, et fut ordonné prêtre en 1756. Il devint professeur de dogme au séminaire d'Orléans en 1759, professeur de morale au séminaire de Lyon peu de temps après, et se fit recevoir docteur en théologie en 1764 à l'unive sité de Valence. Emery fut nommé, en 1776, supérieur du séminaire d'Angers et vicaire-général de ce diocèse, et devint, en 1782, supérieur-général de la congrégation de Saint-Sulpice, après la démission de l'abbé Legallic. En 178, il reçut l'abbaye de Bois-Groland, dans le diocèse de Luçon. Dans les diverses fonctions qui lui furent confiées, l'abbé Emery fit preuve de toutes les qualités requises pour les remplir dignement; on remarquait surtout en lui un mélange heureux de douceur et de fermeté, et une grande connaissance des hommes et des choses. Il établit en 1789 un séminaire à Baltimore, qui venait d'être érigé en évéché, et y envoya plusieurs prêtres de SaintSulpice. Bientôt la révolution l'enleva à ses pieus 's occupations: son séminaire fut fermné, et lui-même jeté dans la prison de SaintePélagie, d'où il sortit peu de temps après, pour être de nouveau renfermé à la Conciergeric. Pendant seize mois que dura sa captivité, il prodigua les consolations aux malheureuses victimes de la révolution, et tel était le succès de son ministère, que Fouquier-Tinville disait de lui: Ce petit prêtre empêche les autres de crier. Les évêques constitutionnels Lamourette et Fauchet avaient été proscrits et jetés dans la même prison que l'abbé Emery: celui-ci eut le bonheur de les amener aŭ repentir. Après la révolu

tion du 9 thermidor an 11 (27 juillet 1794), il fut rendu à la liberté. M. de Juigné, alors en exil, l'avait nommé grand-vicaire. L'abbé Emery administra dès lors presque seul le diocèse de Paris, et par sa conduite prudente et modérée se concilia tous les suffrages. La révolution du 18 fructidor an v (4 septembre 1797) l'obligea de se condamner encore quelque temps à la retraite. L'abbé Emery fut entièrement étranger au concordat de 1801, auquel il se soumit, parce qu'il émanait de l'autorité du saint-siége. En 1802, le gouvernement lui offrit l'évêché d'Arras, qu'il refusa: il ne deman lait qu'à reprendre ses anciennes fonctions; et il acheta une maison à Paris, où il donna de nouveau ses soins à l'éducation ecclésiastique. Il avait la confiance de tous les évêques de France, et entre autres celle d'un prélat alors en crédit, le cardinal de Belloy. En 1809, il fut adjoint à une commission de deux cardinaux et de cinq évêques. Il y parla avec fermeté, et refusa, le 11 janvier 1810, de souscrire à des projets funestes à la religion. Il eut ordre de quitter son séminaire; mais il y rentra bientôt, et fut adjoint à une seconde commission, où il montra la même fermeté. Mandé aux Tuileries, il y parla avec une courageuse liberté devant l'homme à qui il était si peu aisé de faire entendre la vérité. Il mourut bientôt après, le 28 avril 1811. Ses obsèques furent célébrées avec pompe; plusieurs prélats et un grand nombre d'ecclésiastiques de tous les grades les honorèrent de leur présence. On lui doit les ouvrages suivants: L'Esprit de Leibnitz, Lyon, 1772, 2 vol. in-12, réimprimé en 1803, sous le titre de Pensées de Leibnitz sur la religion et la morale, 2 vol. in-8°. L'auteur se proposa de réunir dans cet ouvrage tout ce que Leibnitz avait écrit sur la religion, afin de prouver que l'incrédulité n'était pas, comme les philosophes modernes s'en vantaient, le partage de toute tète pensante, et qu'on pouvait ici opposer philosophe à philosophe; L'Esprit de sainte Thérèse, Lyon, 1775 et 1779, in-8°, et 1820, 2 vol. in-12. C'est un recueil de ce que l'auteur a jugé de meilleur pour la pratique dans les écrits de cette sainte. Conduite de l'Eglise dans la réception des ministres de la religion, qui reviennent de l'hérésie et du schisme, 1797 et 1801, in-12; Le christianisme de François Bacon, ou Pensées et sentiments de ce grand homme sur la religion, 1799, 2 vol. in-12. Le Discours préliminaire, la Vie de Bacon et deux éclaircissements, qui sont à la fin de l'ouvrage, attestent la solidité, la sagesse et la critique de l'auteur. Une édition de la Défense de la Révélation d'Euler contre les objections des esprits forts, suivie des Pensées de cet auteur sur la religion, supprimées dans la dernière édition de ses lettres à une princesse d'Allemagne, Paris, 1805, in-8°. Cet ouvrage d'Euler, écrit en allemand et traduit en français, était devenu extrêmement rare; ainsi, c'est un nouveau service que l'abbé Emery a rendu à la religion, en ressuscitant, pour ainsi dire, un monument si précieux. Ce qui distingue

particulièrement les réflexions d'Euler, c'est la clarté réunie à la précision; c'est une certaine simplicité qui accompagne presque toujours les pensees véritablement profondes. Celles surtout où il fait tourner ses connaissances astronomiques en preuves de la religion, sont très-remarquables; Nouveaux opuscules de Fleury, Paris, 1807, in-12. Ils renferment des éclaircissements sur l'assemblée du clergé de 1682, et de judicieuses réflexions sur les quatre articles qui y frent dressés; Pensées de Descartes sur la religion et la morale, Paris, 1811, in-8°. M. Emery se proposait de joindre Newton aux philosophes dont il avait fait connaître les sentiments; mais il n'eut pas le temps de terminer ce travail. Il a été l'éditeur de plusieurs ouvrages de M. de Luc, ainsi que des Lettres à un évêque sur divers points de morale et de discipline, par M. de Pompignan, 1802, in-8°. Il a aussi inséré plusieurs articles dans les Annales philosophiques.

EMILIANI (saint JEROME), fondateur des clercs réguliers, dits Somasques, né à Venise, d'une famille patricienne, porta les armes pendant sa jeunesse. Ayant été fait prisonnier de guerre, et délivré d'une manière tout extraordinaire, il prit la résolution de quitter les armes pour se dévouer entièrement au service du grand Maître des armées. De retour à Venise, touché de compassion à la vue des orphelins qui manquaient de tout, il en retira un grand nombre dans une maison, où il leur prodigua tous les soins. pour les former à la vertu, et pour les rendre utiles à la société. Le bienheureux Cajetan, et Pierre Caraffa, depuis pape sous le nom de Paul IV, louèrent beaucoup son zèle, et l'engagèrent à faire, dans d'autres villes, des établissements semblables à celui qu'il venait de faire à Venise. Après en avoir formé à Brixen, à Bergame et ailleurs, il se retira dans un petit village près de cette ville, nommé Somasque, où il institua sa congré gation, qui fut appelée de ce nom. La fin de cette congrégation est l'éducation des orphelins et l'instruction de la jeunesse. Cet institut fut approuvé par Pie V, Sixte V et Clément VIII. Il passa le reste de ses jours dans les exercices de la plus grande charité envers le prochain, et mourut l'an 1537, âgé de 56 ans. Benoît XIV le béatifia. Augustin Turtura et André Ste la, l'un prêtre, l'autre général des Somasques, ont écrit sa Vie.

EMLYN (THOMAS), théologien anglican, de la secte des non-conformistes, né l'an 1663 à Stamford, dans le Lincolnshire, fut, en 1683, chapelain chez la comtesse de Donegal, mariée peu après à sir William Franklin. En 1691, après avoir voyagé et prêché dans divers endroits de l'Angleterre et de l'Irlande, il s'attacha à la congrégation des non-conformistes de Woed-Street, à Dublin. Il s'était marié, et il jouissait d'une position honorable, lorsque, s'étant déclaré contre la Trinité et pour la prééminence du Père sur le Fils et le Saint-Esprit, il fut privé de ses fonctions, puis condamné à une amende et enfermé dans une prison, où il resta deux

années. Rendu à la liberté, il n'en continua pas moins de prêcher et d'écrire en faveur de son système jusqu'à sa mort, arrivée le 30 juillet 1743. Parmi ses nombreux ouvrages de controverse, nous citerons : Défense du culte de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dans les principes des unitaires, 1706; Considérations sur la question préliminaire aux diverses questions relatives à la validité du baptême, etc., 1710. Cette question préliminaire est de savoir si le baptême d'un premier chrétien ne suffit pas à sa postérité tout entière, et si la cérémonie en doit être renouvelée sur chaque enfant. Son fils, Sollom EMLYN, fut un habile jurisconsulte; il mourut en 1756, après avoir publié une Histoire des plaids de la couronne, par le lord Chief Justice Hale, 1736, 2 vol. in-fol., avec une préface et des notes; et les OEuvres complètes de son père, 1746, 3 vol. in-8°, en tête desquels il mit une Notice biographique,

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EMMERICH (FRÉDÉRIC -CHARLES-TIMOTHÉE), ministre et prédicateur protestant, né à Strasbourg, le 15 février 1786, soutint, à l'âge de 21 ans, une thèse, qu'il intitula : De Evangelio secundum Hebræos, Ægyptios, atque Justini martyris, Strasbourg, 1807. II voyagea en Allemagne, vint en France, et demeura pendant six mois à Paris, où il fit la connaissance des savants les plus distingués. De retour à Strasbourg, il fut nommé supérieur du collège de Saint-Thomas, et, en 1802, il obtint la chaire des langues latine, grecque ct hébraïque, au gymnase de cette ville. En 1812, il devint professeur agrégé du séminaire protestant, où il donna un cours d'histoire ecclésiastique. En 1819, il professa la même science à la faculté dé théologie, qu'on venait d'établir en vertu d'une ordonnance royale, et prêcha souvent dans le temple de Saint-Thomas, où son éloquence attirait de nombreux auditeurs; sa bibliothèque était une des plus riches de l'Alsace. Emmerich se proposait de donner une histoire politique de tous les temps et de tous les pays, qui était le résultat de longues et pénibles recherches, lorsqu'il succomba, le 1er juin 1820, à l'âge de 34 ans. On a de lui, outre la dissertation dont nous avons parlé Quel est pour nous le but du Jubilé de la réformation? (en allemand) Strasbourg, 1816; Deux discours prononcés par F.-Ch.-T. Emmerich, ibid., 1817, Treuttel et Wurtz (en allemand); Choix des sermons posthumes du docteur F.-Ch.-T. Emmerich, ibid., 1821, 1 vol. in-8°, avec une préface du docteur Redslob. En 1824, on publia les Sermons d'Emmerich, à Strasbourg, en 2 vol. in-8°.

EMMERICH (ANNE-CATHERINE), née à Flansk, près Coesfeld, dans l'évêché de Munster, le 8 septembre 1774, de parents pauvres, fut favorisée dès son enfance de grâces extraordinaires, et voulut se faire religieuse. Après avoir essuyé plusieurs refus, elle fut enfin admise, en 1802, chez les augustines de Dulmen, et, le 13 novembre 1803, elle prononça ses vœux. En 1798, elle avait eu une première vision où le divin Rédempteur

:

des hommes lui mit sur la tête une couronne d'épines. Il lui survint une enflure du front et des tempes, accompagnée de douleurs assez vives et fréquentes, et il en découlait du sang. Le 3 décembre 1811, le couvent de Dulmen fut supprimé sous le gouvernement de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie; Anne-Catherine, alors malade, obtint de ne quitter la maison qu'en 1812, puis une pauvre veuve de l'endroit l'accueillit chez elle. A cette époque elle eut plusieurs visions, dans lesquelles elle fut marquée des stigmates du crucifiement. Une croix était empreinte sur sa poitrine, et souvent du sang en sortait. Sur la fin de l'année 1812, elle tomba gravement malade, et fut sur le point de mourir. C'est alors qu'elle reçut les dernières empreintes de la stigmatisation ses mains et ses pieds recurent des impressions qui figuraient exactement les plaies du Sauveur. La pieuse religieuse persistait à garder le silence sur ces merveilles, lorsque, le 25 février 1813, le hasard les fit découvrir à une de ses anciennes compagnes de religion. Le bruit s'en répandit bientôt dans la ville, et le médecin du lieu, après un sérieux examen, attesta la vérité des faits. L'autorité ecclésiastique envoya de Munster, auprès de la stigmatisée, une commission d'enquête qui confirma la déposition du médecin. Le conseiller de Druffel, médecin présent à l'enquête, ne cessa de vénérer la religieuse, et donna, en 1814, dans un journal de médecine de Strasbourg, une relation des phénomènes observés chez elle. Le comte de Stolberg, et plus tard la princesse de Salm, vinrent la visiter, et attestèrent la vérité des phénomènes. De toutes parts les

crire que les livres de la Bible et les écrits « des saints Pères, comme étant plus à leur « portée. » L'abbé Emon mourut subitement en 1237, après avoir composé plusieurs ouvrages sur divers sujets. Nous ne citerons de lui que sa Chronique, depuis 1203 jusqu'en 1237, continuée par Menko, 5 abbé de Werum, et ensuite par un anonyme, jusqu'en 1292. Inédite jusqu'en 1700, elle fut insérée par Antoine Matthieu dans ses Analectes, tome II, réimprimée par l'abbé Hugo, avec des notes dans le premier tome des Sacræ antiquitatis monumenta, pag. 129, Etival, 1725, 2 vol. in-fol. Il ne faut pas le confondre avec un a tre EMON, SOn Cousingermain, qui dota de ses biens l'abbaye de Werum, où il prit aussi l'habit de l'ordre de Prémontré, et qui mourut à Rome, en 1215.

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EMPEREUR (CONSTANTIN L'), né vers l'an 1580 à Oppyck, village du comté de Hollande, savant consommé dans l'étude des langues orientales, occupa avec honneur une chaire d'hébreu et de théologie à Harderwick et à Leyde. Il mourut en 1648, dans un âge fort avancé. Tous les ouvrages qu'il a donnés au public offrent des remarques utiles, et respirent une profonde érudition rabbinique et h braïque. Nous avons de lui : Talmudis Babylonici codex Middóth cum commentariis, etc., Leyde, Elzevir, 1630, in-4°, en hébreu et en latin. Ce commentaire, orné de figures très-exactes, explique avec beaucoup de netteté toute la structure du temple de Jérusalem, de ses autels, etc. D. Isaaci Abrabanielis et Mosis Alsheichi commentarius in Isaia prophetiam, Leyde, Elzevir, 1631, in-8°, en hébreu et en latin. L'Empereur, en publiant les commentaires de ces rabbins sur regarde les souf

visiteurs affluèrent, et l'humble religieuse la prophétie d'Isaïe, Homme-Dieu, a eu

eut beaucoup à souffrir de l'indiscrète curiosité des uns, des soupçons ou des insultes des autres. Ses vertus, et particulièrement celle de patience, en prirent occasion de se fortifier de plus en plus sous les yeux du Seigneur, et elle mourut, le 9 février 1824, avec une grande réputation de sainteté. La foule qui suivit son convoi fut immense. Les détails que nous venons de don ner se trouvent, avec d'autres renseignements intéressants, dans une Notice sur la vie d'Anne-Catherine, publiée par Clément Brentano, poëte allemand, ami de l'évêque Sailer et du comte de Stolberg, en tête de l'ouvrage qui a pour titre : La douloureuse passion de Notre-Seigneur, d'après les méditations de la sœur Emmerich, Paris, 1835, in-8°.

EMON, premier abbé de Werum, monastère de l'ordre de Prémontré, près Groningue, dans la Frise, vivait à la fin du xir siècle et au commencement du XIII". Dom Rivet rapporte« qu'aidé de son frère, il copia tous « les auteurs des arts libéraux et les livres « de théologie et de droit qu'ils avaient vus « à Paris, à Orléans et ailleurs, dans le cours « de leurs études. » Il ajoute « que, dans la suite, le désir d'enrichir sa bibliothèque le porta à y employer des religieuses, ayant pourtant l'attention de ne leur faire trans

frances et la mort de

soin de réfuter leurs explications détournées, et de repousser les traits qu'ils ont lanc's contre le christianisme. Grammaire chaldaïque, en hébreu et en latin, Leyde, Elzevir, 1631; Itinéraire de Benjamin de Tudèle, en hébreu, avec la traduction en latin et des notes de L'Empereur, Leyde, 1633, et plusieurs autres traductions des livres judaïques, enrichies d'observations savantes; elles sont les meilleures que l'on ait, quoiqu'elles ne soient pas toujours exactes.

EMPORAGRIUS (ERIC), docteur en théologie et évêque de Strengnes, en Suède, mort l'année 1674, avait été professeur à Upsal, et pasteur à Stockholm. Pendant qu'il occupait cette dernière place, il fut question d'un projet de réunion entre les luthériens et les réformés, proposé par un Ecossais nommé Dury. Emporagrius, attaché à la confession d'Augsbourg, s'opposa à la réunion, et se mit à la tête du clergé de la capitale, pour donner une protestation solennelle. Il publia même à ce sujet un ouvrage contre l'évêque Mathiæ, qui pencha't pour les opinions de Dury. Peu après la mort de Gustave-Adolphe, Emporagrius publia un discours intitulé: Oratio in qua tyrannidem pontificiam, quæ divum Gustavum de medio sustulit, et martyrio coronavit, est pie detes-

tatus, etc., Upsal, 1636, in-fol. Un caté-
chisme luthérien, qu'il publia, comme évê-
que de Strengnes, fut supprimé par l'ordre
de la reine Hedwige-Eléonore, à qui la dé-
nomiration d'immeubles domestiques, appli-
quée aux femmes, avait beaucoup déplu.
EMSER (JEROME), théologien catholique
allemand, naquit à Ulm en 1477. Après avoir
commencé ses études à Tubingen, il alla les
continuer à Bale, où il s'appliqua au droit,
à la théologie et à l'hébreu. Il accompagna
ensuite en Allemagne et en Italie le cardinal
Raymond de Gurti, dont il a été nommé
chapelain et secrétaire. Quelque temps après,
il professa les humanités à Erfurt, qu'il quitta
bientôt pour passer à l'université de Leipzig,
dont il fut reçu membre, et où il enseigna
le droit canonique. Vers le même temps, le
duc Georges de Saxe le prit pour son secré-
taire et son orateur dans la ville de Dresde,
et l'engagea à écrire contre le luthéranisme,
qui commençait à s'étendre en Allemagne.
Emser avait été jusque-là l'ami de Luther; il
eut avec ce réformateur quelques conféren-
ces, espérant le ramener du sentier de l'er-
reur par des conseils d'ami; mais, voyant
qu'il ne gagnait rien sur l'esprit de ce sec-
taire obstiné, il se déclara son adversaire, et
le combattit vigoureusement. Il mourut su-
bitement à Leipzig le 8 novembre 1527, lais-
sant les ouvrages suivants : Motifs pour les-
quels la Traduction du Nouveau Testament
par Luther doit être défendue au commun des
fidèles, Leipzig, 1523, ín-4°, réimprimés avec
augmentation, sous le titre d'Annotations sur
la Traduction du Nouveau Testament, etc.,
Dresde, 1524, in-4°; Traduction allemande du
Nouveau Testament, pour être opposée à celle
de Luther, Dresde, 1527, in-fol.; Paris, 1630;
Assertio missæ; De canone missæ. Ces deux
ouvrages sont une défense de la messe. His-
toire de la vie et des miracles de saint Ben-
non, Leipzig, 1512; Dresde, 1594, in-4°; et
un grand nombre d'autres écrits de contro-

verse.

ENARD (JEAN-BAPTISTE), religieux béné-
dictin, né à Stenay en 1749, enseigna pen-
dant 24 années les sciences physiques et ma-
thématiques au collége de Metz. En 1792, il
refusa le serment, et il se vit, par suite des
persécutions dont il était l'objet, dans la né-
cessité d'émigrer. Après le concordat de
1801, il fut nommé vicaire dans sa ville na-
tale, et plus tard Fontanes le nomma cen-
seur des études au lycée impérial de Nancy,
place qu'il occupa peu de temps. A l'époque
de la restauration, il obtint le titre d'aumô-
nier de la chambre des députés, qu'il con-
serva jusqu'en 1829, année de sa mort. On
a de dom Enard: L'Abbé Grégoire jugé par
lui-même, Paris, 1814, in-8° on a reproché
à l'auteur d'avoir mis dans cette brochure
trop de la rudesse qui, dit on, était dans son
caractère; Le grand travail de M. de Pradt,
sur les quatre concordats, corrigé et amendé,
Paris, 1819, in-8°, où l'on a blåmé le même
défaut.

ENCKEVOIRT (GUILLAUME VAN), né à
Miello, village du Brabant, était originaire de

Maestricht. Il avait obtenu diverses dignités
ecclésiastiques lorsque le pape Adrien VI
l'appela auprès de lui, et le nomma chef de
sa daterie ou chancellerie. Il lui conféra en
outre l'évêché de Tortose, en Espagne, que
lui-même avait occupé, et le fit cardinal, au
mois de septembre 1523. Nommé évêque
d'Utrecht, en 1529, par Clément VII, il
prit possession de son siége par procureur;
mais il continua de résider à Rome, où il
mourut en 1534. Le collége du pape à Lou-
vain le regarde comme un de ses bienfai-
teurs. Un discours intitulé: Oratio ad facul-
tatem S. theologiæ Lovaniensis, est le seul
écrit que l'on connaisse de lui.

ENDELECHIUS, ou SEVERUS SANCTUS,
rhéteur et poëte, né à Bordeaux, dans le
IV siècle, était fils, suivant quelques criti-
ques, de Flavius Sanctus, beau-frère d'Au-
sone, d'après une épitaphe que celui-ci lui
a consacrée dans ses Parentalia. Ami de
saint Paulin, évêque de Nole, il embrassa à
son exemple le christianisme. Vers la fin de
sa vie, il se consacra à la retraite, et l'on
croit même qu'il avait embrassé l'état ecclé-
siastique. L'abbé Longchamp place sa mort
à l'année 409. Saint Paulin cite avec éloge
les hymnes d'Endelechius, composées sur la
parabole des dix vierges de l'Evangile, mais
elles ont été perdues. Il ne nous reste de ce
poëte qu'une églogue intitulée De mortibus
boum, faite à l'occasion d'une maladie con-
tagieuse, qui, vers 377, fit de grands ravages
dans la Turquie, l'Illyrie et la Flandre. Les
interlocuteurs sont un païen qui se livre au
désespoir, et un chrétien qui lui offre pour
le consoler la pensée de la Providence. Cette
pièce a paru pour la première fois en 1590,
dans les Epigrammata et poemata veterum,
tom. II, pag. 48 et suivantes. Depuis elle a
été imprimée séparément à Francfort, 1612,
in-8°, avec des notes de Weitz; à Leyde,
1714, in-8°, avec les mêmes notes et celles de
Wolfgang Seber. Elle a été aussi insérée dans
la Bibliotheca Patrum et dans différents re-
cueils de poésies chrétiennes.

ENÉE DE GAZA, philosophe platonicien,
sous l'empire de Zénon, dans le v siècle,
embrassa le christianisme, et y trouva une
philosophie bien supérieure à celle de Pla-
ton. On a de lui un dialogue intitulé Théo-
phraste, du nom du principal interlocu-
teur. Il traite de l'immortalité de l'âme et
de la résurrection des corps. Jean Bower
le mit au jour à Leipzig en 1655, in-4°, avec
la traduction et les savantes notes de Gas-
pard Barthius. On le trouve aussi dans la Bi-
bliothèque des Pères.

ENÉE, évêque de Paris, homme d'esprit
et consommé dans les affaires, publia, à la
prière de Charles le Chauve, un livre contre
les erreurs des Grecs. Il entreprend à la fois
de répondre aux écrits du patriarche Photius
contre l'Eglise latine, et de montrer la vérité
de la doctrine et la sainteté des dogmes de
cette église. Il mourut en 870.

ENFIELD (GUILLAUME), minis.re anglican,
non-conformiste, né à Sudbury en 1741,
fut pasteur et professeur de belles-lettres

à Warrington dans le Lancashire. Il mourutangoisses et des perplexités continuelles, et en 1797, à Norwich, où il était pasteur de la congrégation des non-conformistes. On a de lui des Sermons à l'usage des familles, 1779, 2 vol. in-8°; Le prédicateur anglais, ou Sermons sur les principaux sujets de la religion et de la morale, choisis, revus et abrégés de divers auteurs, 1773, 4 vol. in-12; Essai sur l'histoire de Liverpool, 1774, infol.; Histoire de la philosophie, d'après Brucker, 1791, 2 vol. in-4°; Sermons sur des sujets pratiques, 1798, 3 vol. in-8°: tous ouvrages écrits d'un style clair, élégant.

ENGAU (JEAN-RODOLPHE), jurisconsulte, professeur à l'Université d'léna, conseiller à fa cour de Saxe-Weimar et d'Eisenach, né à Erfurt le 28 avril 1708, mourut à léna, le 18 janvier 1755. On a de lui, entre autres ouvrages: Elementa juris criminalis germanicocarolini, léna, 1738; 7 édition, 1777, in-8°, avec des Observations; Elementa juris canonico-pontificio-ecclesiastici, Iéna, 1739; 5° édition, 1765, in-8°, avec les additions de Schmidt; Traité du droit des chefs de l'Eglise sur les docteurs qui occupent les chaires, Weissembourg, 1787, 3 vol. in-8°, ouvrage qui parut d'abord en allemand, mais que l'auteur, après l'avoir beaucoup augmenté, publia en latin en 1752.

ENGEL (ARNOLD), jésuite, né à Maestricht en 1620, professa plusieurs années la rhétorique, fut nommé préfet des classes, enfin s'appliqua aux travaux des missions, et partout montra autant de zèle que de capacité. On lui doit plusieurs ouvrages de piété et de poésie religieuse; entre autres: Indago monocerotis ab natura humana deitatis sagacissima venatrice, per quinque sensuum desideria amanter adornate, Prague, 1658, in4° (en vers); Virtutis et honoris ædes in heroibus et poematibus XXV græco-latinis illustratæ, ibid., 1671, in-8°; les panégyriques de la sainte Vierge, de saint François-Xavier, l'Oraison funèbre de l'empereur Ferdinand III, en latín, etc. En général ses ouvrages sont peu estimés. Engel mourut à Prague vers 1676. Southwell le nomme à tort Angelus.

ENGELBERT, abbé d'Aimont, de l'ordre de Saint-Benoît, dans la Styrie, mort en 1331, laissa un grand nombre d'ouvrages, dont les principaux sont: De ortu, progressu et fine imperii romani, publié par les soins de Gaspard Brusch, Bale, 1553, in-8°; Mayence, 1603, in-8°. On le trouve aussi dans le Supplément à la Bibliothèque des Pères, Cologne, 1622; Tractatus super passionem secundum Matthæum; de Statu defunctorum; de Providentia; de Causa longavitatis hominum ante diluvium, inséré dans le tom. I des Anecdota du P. Pez; Speculum virtutum. Cet ouvrage, divisé en douze parties, forme le 3 volume de la Bibliothèque ascétique, de Pez; Epistola Engelberti de studiis et scriptis suis, adressée à Ulrich, scolastique de Vienne, et insérée dans le tome le des Anecdota, du Père Pez.

ENGELBRECHT (JEAN), visionnaire alle mand, né à Brunswick en 1599, était d'une constitution maladive qui le jetait dans des

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plus d'une fois il tenta de mettre fin à ses jours. Sa mélancolie le tourna vers les rêveries religieuses, et il crut, dans une vision, avoir été transporté réellement dans l'enfer et dans le paradis, où il fut tour à tour témoin et des horribles tourments des damnés, et des délices ineffables dont jouissent les bienheureux. Dans le séjour de la gloire ce fut le Saint-Esprit lui-même qui, sous la forme d'un homme blanc, lui servit de guide. Il voulait faire passer pour prodiges les jeûnes vrais ou supposés qu'il prolongeait pendant plusieurs jours, les longues insomnies auxquelles il était sujet, allait prêcher de maison en maison, et parlait de révélations extraordinaires dont il aurait été favorisé. Les pasteurs protestants de Brunswick, qui avaient d'abord cru reconnaître dans les actions de cet homme quelque chose de surnaturel, finirent par l'exclure de la cène. En 1624, il quitta sa ville natale, et alla publier ses rêveries dans la Basse-Saxe, dans le duché de Schleswig, à Hambourg et ailleurs. Engelbrecht aurait bien souhaité que des persécutions accréditassent sa doctrine; mais il ne réussit dans beaucoup d'endroits qu'à se faire renvoyer comme fou. Enfin il mourut à Brunswick au mois de février 1642; le clergé refusa d'assister à son enterrement. Quoiqu'il fût illettré, il a cependant laissé plusieurs écrits en allemand: Véritable vue et histoire du ciel, Brunswick, 1625, 1640, Amsterdam, 1690, in-4°. Dans cet ouvrage l'auteur raconte son voyage en enfer et dans le paradis; Mandat et ordre divin et céleste délivrés par la chancellerie céleste, Brême, 1625, in-4°. Cet écrit manque dans le recueil intitulé: OEuvres, visions et révélations divines de Jean Engelbrecht, 1625, in-8°; Brunswick, 1640, et Amsterdam, 1680, in-4°. Elles ont été traduites en anglais, en hollandais et en français, et les OEuvres de Mlte de Bourignon en contiennent quelques-unes.

ENGELGRAVE (HENRI), Savant jésuite belge, né à Anvers en 1610, mort dans la même ville le 8 mars 1670, a laissé des ouvrages estimés, qui ont pour titre : Lux evangelica sub velum sacrorum emblematum recondita in anni dominicas, selecta historia et morali doctrina varie adumbrata, Anvers, 2 tom. in-4°, 1648-1651. Il s'en est fait plusieurs réimpressions de différents formats; Lucis evangelicæ sub velum sacrorum emblematum reconditæ pars tertia, hoc est cœleste Pantheon, sive cœlum novum in festa et gesta sanctorum totius anni selecta historia et morali doctrina varie illustratum, Cologne, 1647, in-folio; Anvers, 1658, in-4°; Amsterdam, 1659, in-8°; Cælum empyreum in festa sanctorum apostolorum, martyrum, confessorum, virginum, etc., in-fol., in-4°, et 2 vol. in-12; Cœlum empyreum, pars altera, Cologne, 1669, in-fol., in-4° et in-8°. On a encore de lui des Méditations sur la passion de N. S., en flamand, Anvers, 1670, in-8°.-Son frère aîné, JeanBaptiste ENGELGRAVE, jésuite comme lui, jouissait d'une grande considération dans son ordre et publia: Meditationes per totum

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