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appela ensuite hospices ou hôpitaux, suivant leur destination: hospice, pour désigner la maison de charité. où l'on donnait asile aux vieillards, aux infirmes, aux orphelins, aux enfants trouvés; et hôpital, celle destinée à recevoir et à traiter gratuitement les malades indigents (1).

Ces établissements étaient distincts des maladreries où les lépreux étaient reçus et soignés.

Il existe à Montoire un hospice, et, sur le territoire de l'ancienne commune de Saint-Oustrille, une maladrerie.

Dans ce chapitre nous nous occuperons de l'hospice; la maladrerie fera l'objet d'un article spécial.

L'hospice de Montoire est d'origine fort ancienne, mais l'époque de sa fondation ne nous est pas connue (2).

Son fondateur fut l'un des comtes de Vendôme. Nous trouvons ce fait énoncé, sans plus de détails, dans un aveu féodal du 7 décembre 1548, que nous rapporterons plus loin.

Les successeurs du fondateur vinrent ajouter quelques libéralités à celles déjà faites, sans cependant que l'établissement, tel qu'il a existé pendant longtemps, obtint une importance sensible.

Il faut remarquer, du reste, que l'Hôtel-Dieu se trouvait sur la partie de la rive droite du Loir, devenue la paroisse Saint-Laurent, et que cette partie était inférieure en population à celle de la rive gauche, occupée par la paroisse de Saint-Oustrille.

D'après M. de Pétigny (p. 432, n. éd.), Montoire possédait depuis longtemps deux maisons hospita

(1) Dr Larousse, v. hôpital.

(2) C'est dans les Archives de l'Hospice que la plus grande partie de nos renseignements a été puisée. Pour éviter une répétition inutile de notes, nous indiquons ici, une fois pour toutes, cette source d'informations.

lières, l'une nommée la Madeleine (ancienne maladrerie, située sur le territoire de l'ancienne paroisse de Saint-Oustrille), et l'autre Saint-Léonard.

Il est probable que l'Hôtel-Dieu de Montoire était la maison désignée sous le nom de Saint-Léonard. En effet, comme on va le voir, l'Hôtel-Dieu était installé dans la rue du Boile, et dans cette rue il existe une maison dont la façade comporte une petite niche dans laquelle est placée une statue de saint Léonard. Cette maison est de construction moderne; mais elle a pu être rebâtie sur l'emplacement de l'Hôtel-Dieu, et la statue, qui paraît être ancienne, peut provenir de cet établissement.

PREMIER DOCUMENT

Le document le plus ancien qui nous a passé sous les yeux est la citation, sans autres renseignements, d'un aveu féodal rendu à Charles de Bourbon, duc de Vendôme, le 10 octobre 1516, pour le temporel de l'Hôtel-Dieu de Montoire, par Grégoire Peschard, qui en était l'administrateur.

Dépendances de l'Hôtel-Dieu en 1548.
Son installation rue du Boile.

Nous arrivons ensuite à un autre aveu portant la date du 7 décembre 1548, rendu, par le même administrateur, à Antoine de Bourbon, duc de Vendôme.

Cet aveu fournit sur l'Hôtel-Dieu et ses dépendances des renseignements qu'il importe de reproduire, parce qu'ils forment le point de départ de ceux connus jusqu'à présent.

L'acte débute par la désignation des immeubles qui dépendaient de l'Hôtel-Dieu; et il continue par l'énumération des cens et rentes qui lui appartenaient.

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En voici le texte :

« C'est la déclaration des choses héritaulx que je « Grégoire Peschard, prestre, maistre et administra«teur de l'Hostel-Dieu de Montoire, tiens et advoue << tenir tant en cens, rentes, seigneuries et aultres « choses immobiliaires de vous très haut et très ex«cellent prince et mon très honoré seigneur mon<«< seigneur Anthoyne, duc de Vendosmoys, pair de «France, comte de Conversans, Marle et Soissons, « vicomte de Meaulx, baron d'Espernon, Montdou«bleau, Blou, Aurilly, seigneur de la chastellenie de <«l'Isle en Flandre, lieutenant général et gouverneur « pour le roy notre souverain seigneur en ses pays «de Picardie et d'Arthoys à cause de votre ba<«ronnie et chastellenie de Montoire, membre dépen«dant joint et uny avecq le corps de votre duché de << Vendosmoys.

« C'est à savoir:

«La Maison-Dieu, composée d'une petite chapelle <«<estant en la chambre basse servant pour la recepte et logis des pauvres; une chambre haulte à «cheminée et une autre chambre sans cheminée, «cour, jardin et appartenances, situés en vostre « ville de Montoire, rue du Boëlle, joignant d'une part aux choses des héritiers feu Me Guillaume « Chevallier, d'autre au jardin des veuve et héritiers «fen Henry Pressouer, d'un bout à la rivière du Loir, d'autre à la rue du Boëlle.

Item, cy-après ensuyvent les terres et héritages «estant de l'ancienne fondation et dotation ou aug<«<mentation dudit Hostel-Dieu.

«1ent Une minée de terre ou environ, située en la « Varenne de Montoire, joignant d'une part aux ter«res de la seigneurie de Fargotz, d'autres aux choses « des héritiers feu Pierre Tesnière, d'un bout aux ter«res de M. Mathurin Guelan.

« Une minée ou environ de terre, joignant d'un

<«< costé à Augustin Gaudas, d'autre à Macé Trottier, « d'un bout à la rue comme l'on va dudit Montoire « à Prazay.

« Une septrée de terre, joignant d'un costé au chemin tendant dudit Montoire aux Roches-l'Evesque, « d'autre costé à la chapelle St-Nicolas dudit lieu « des Roches, d'autre aux choses des héritiers feu « Nicolas Cochon.

«Item, cy-après ensuyvent les cens et rentes que « les personnes cy-après me doibvent et sont tenues payer par chacun an au jour de Thoussainctz, comme dettenteurs des héritages subjects auxdits devoirs: «1ent Les dettenteurs d'une maison et appartenan«ces qui fut feu Jehan Trottier, située près ledit <«< Hostel-Dieu et joignant à icelluy d'une part, d'autre « part à ladite rue du Boëlle, d'une autre part aux « choses desdits veuve et héritiers feu Henry Pres« souer, me sont tenus faire et payer par chacun an « audit jour de Thoussainctz la somme de 8 sols tour«nois, tant de cens que de rente, laquelle maison et appartenances a aultrefoys esté baillée à ladite rente. «comme estant du domayne d'icelluy Hostel-Dieu, par mes prédécesseurs dudit Hostel-Dieu.

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« Item, j'ai droit d'avoir et prendre chacun an audit jour de Thoussainetz la somme de 30 sols tour"nois de rente, fondation on dotation d'icelluy Hostel« Dieu sur vostre prévosté, voyrie et travers dudit « Montoire, de laquelle rente et héritages cy-dessus «ont aultrefoys esté donnez et leguez audit Hostel«Dieu et administrateur d'icelluy, en faveur des char«ges susdites par messeigneurs vos prédécesseurs « fondateurs d'icelluy.

«Item, Pierre Pocheneux et la veuve feu Jehan « Lhuillier de Tours, dettenteurs de trois quartiers de vigne qui, aultrefoys furent feu Honoré Bertrand, « situés au-dessus de la Pinsonnière, paroisse de «St-Laurent de Montoire, joignant d'un costé aux

((

«choses des héritiers feu Jehan Tergatz dit du Car«roueil, d'autre costé à Marc Chereau, d'un bout au <«< chemin tendant de Montoire à Fargotz, me doibvent «< chacun an audit jour de Thoussainctz 4 deniers << tournois de cens.

<«<Item, j'ai droit de prendre chacun an audit jour « 2 deniers de cens sur les veuve et héritiers feu « Jehan Morin Tassetière, comme dettenteurs d'un « quartier de vigne, joignant d'une part aux choses feu Me Jehan Souchay, d'autre à Jehan Saillart.

« Item, les héritiers feu François Saillart, detten«teurs d'un quartier de vigne, situé au-dessoubz de <«la Pinsonnière, joignant d'un costé à Jehan Sail(( lart, d'autre aux choses dudit feu Morin, d'un bout « aux choses dudit feu Souchay, me doibvent et sont

tenus faire et payer par chacun an audit jour 18 « deniers tournois de rente et 2 deniers tournois de

<<< cens.

<«<Item, les héritiers feu Jehan Marmion me doib<< vent chacun an audit jour 3 sols tournois de rente «et 4 deniers tournois de cens, comme dettenteurs « d'un quartier de vigne, situes à la Gigauldière, joi«gnant d'un costé aux héritiers feu Pierre Robin, « d'autre au chemin tendant des Roches à Trou, d'un «bout aux héritiers feu Emond Gauthier. (En marge: <«< ladite vigne est à présent réunie au domaine de « l'Hostel-Dieu.)

<< Item, j'ai droit d'avoir et prendre par chacun an « audit jour 10 sols tournois de rente et 10 deniers << tournois de ceus sur les héritiers feu Me Gilles <«< Gilles, comme dettenteurs d'une pièce de terre con«tenant 10 boisselées, joignant d'un costé aux choses «de la seigneurie de Fargotz, d'autre au domaine de « la cure de St-Laurent dudit Montoire, d'autres aux «< choses qui furent feu Regnault Lemoyne. (En marge: «ladite terre est réunie audit domaine).

<<< Lesquelles choses je tiens de vous, mondit sei«gneur en garde et ressort, à la retribution du divin

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