représentée la Résurrection des morts. Au-dessus, en effet, se voit l'Enfer. Sur un fond rouge foncé, se détachent les corps nus des damnés; leurs mains suppliantes s'élèvent en vain vers le ciel; des animaux immondes, crapauds, scorpions, serpents...., s'attachent à diverses parties de leurs corps, tandis que deux démons horribles s'emparent de deux d'entre eux. Toute cette scène est dominée par les figures de douze vieillards richement drapés, assis dans le calme et la paix de la béatitude céleste; ce sont probablement les douze apôtres. Un Christ, magnifique de forme et de grandeur, couvert de splendides vêtements, dont la bordure est ornée de pierreries, surmonté de deux anges, garnit en avant l'extrémité de ces deux scènes. I tient dans ses mains un long bâton, terminé en haut par une petite croix grecque de couleur rouge, tandis que la partie inférieure, à travers la porte entr'ouverte, plonge dans les enfers, passant devant deux personnages nus qui semblent en sortir. Au-dessus de la tête du Christ se lit une inscription en partie effacée, qui se termine par ces mots: MORS ERO TVA INFERNE; O Enfer, je serai ta mort.

A côté se trouve la Résurrection de Lazare. Le voisinage de notre illustre abbaye, la célébrité de l'une de ses reliques expliquent le choix du sujet. Là, le Christ, accompagné de deux apòtres, lève la main pour bénir ou commander. Un juif, dont la tète a disparu sous le mortier, soulève la pierre, ornée de peintures, d'un tombeau, dans lequel on aperçoit le défunt encore couché, tandis que d'autres juifs, à figures peu sympathiques, entourent une des sœurs de Lazare, reconnaissable à son nimbe, et examinent ce qui va se passer.

Je n'ai pas découvert entièrement le bas de cette dernière partie du tableau; il est actuellement occupé par une scène de martyre où l'on voit une femme nimbée, nue jusqu'à la ceinture, tenue d'un côté par