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mendiant qui se sert de ce moyen pour avoir plus de charité, on ne s'aperçoit plus qu'il en passe plus un (1). »

PIÈCES JUSTIFICATIVES

Notum sit omnibus presentes literas inspecturis quod anno Domini nostri Jesu Christi millesimo quingentesimo nonagesimo quarto. Matalina Rugiere, Gallice nacionis ad hunc hospicium regium civitatis Compostellano Divi Jacobi pervenisse et illuc visitandi gracià corpus Divi Jacobi pervenisse et in regio hospitio fuit recepta ut curaretur a quodam morbo quo laborabat et postquam obtimam valetudinam recepit exivit et reversus est in patriam suam.

DIONYSIUS SUCHAY

Moy subsiné Dinis Suchay, hospitalié du gram hospital de Meunsieur Sanct Jaque certifie à tous ceux qui ces présentes lettres verront que Matalina Rugiere, née et natif de la parace de Chue est venue au voyage à meunsieur San Jaque de Galice qui est a Compostela, qui est arrivé le jur des Rogacions (12 mai 1594) an ladite cité de Compostela, laquele a esté malade au grand hospital de San Jaque pendant espace de six semaine, apres quela esté guérie de la maladie qui la plu a Dieu, est revenue a la santé, et retornée en son païs.

DINIS SUCHAY

(1) Lacolonie. Histoire de Bordeaux. Tome I p.

162.

RAPPORT

SUR LA

DÉCOUVERTE DE PEINTURES MURALES

DANS

L'ÉGLISE DE SAINT-JACQUES - DES - GUÉRETS

Par M. l'abbé HAUGOU,

Curé de Troo

Les nombreux touristes, qui chaque année viennent à Trôo admirer, du sommet de la grosse motte, le magnifique paysage qui de là se déroule à leurs yeux, ne peuvent s'empêcher de jeter un regard de complaisance sur le charmant petit village de SaintJacques-des-Guérets. Sa modeste église, à moitié cachée derrière son moulin, environnée des quelques maisons qui composent le bourg, attire en effet l'attention de tous en raison de sa gracieuse position sur les bords du Loir. Et cependant, à ceux qui demandent à traverser le pont pour visiter SaintJacques, le grand nombre, entraîné par les curiosités ou les plaisirs que Trôo ménage, répond dédaigneusement: Que voulez vous aller voir? Il ne saurait y avoir rien d'intéressant dans cette bourgade. Aussi les amis des arts, peintres ou archéologues sérieux, sont-ils presque seuls à donner à sa belle porte, construite au milieu du XII siècle, l'admiration. qu'elle mérite. Il n'en sera plus de même maintenant. que le bourg de Saint-Jacques, sans avoir jamais eu la grandeur, la puissance et la célébrité de son superbe voisin, peut, dans son église, offrir, aux yeux de tous, les traces remarquables d'un passé qui ne fut pas sans gloire, comme le démontrent suffisam

ment les peintures murales qui vont faire le sujet de cette communication.

Composée d'une seule nef, terminée par une abside semi-circulaire, l'église de Saint-Jacques, sauf son élégant portail, n'offrait, aux rares personnes qui la visitaient, rien qui pût captiver leurs regards. Ses murs, percés de chaque côté de quatre petites fenètres romanes, la plupart remaniées à diverses époques, présentaient une surface considérable, dont la base verdâtre était rongée par l'humidité. Le reste était couvert d'un épais badigeon, dont quelques frag ments détachés du mur, en laissant apercevoir çà et là de rares traces, de couleur, faisaient timidement supposer les trésors cachés.

Malgré mon désir de surprendre les secrets soustraits depuis longtemps à tous les yeux, je remettais toujours à plus tard, quand, le 24 septembre dernier, M. Lafillée, architecte des Beaux-Arts, venu pour examiner les peintures murales de Poncé, se trouvant de passage à Trôo, je profitai de sa présence pour m'assurer de la valeur des fresques que je soupçonnais exister à Saint-Jacques. Après plus d'une heure de travail, nous avions mis à découvert un chevalier du XIIIe siècle, et nous nous étions rendu compte que d'autres peintures, également curieuses, se trouvaient dans le reste de l'édifice. J'en savais assez. Dès le lendemain, avec le concours d'un jeune homme de Trôo fort intelligent, M. Emile Lizé, et celui d'un Parisien, homme de lettres et artiste en même temps, alors en villégiature à Trôo, M. Auguste Cordier, je me mis avec ardeur à enlever les diverses couches de peinture et de badigeon (1) qui

(1) Sur les fresques j'ai souvent rencontré une première peinture rouge, une seconde, plus récente, jaune avec fleurons rouges, et surtout près le choeur une troisième, blanche avec petits losanges tracés au trait rouge encadrant un losange quatre fois plus grand rempli par une fleur de lys brune. Il y avait également en certains endroits jusqu'à trois couches de badigeon.

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