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commençait à reparaître sous un nuage; mais les pupilles restaient dilatées et immobiles; le malade se plaignait de vertiges, de céphalalgie violente. La nuit fut très-mauvaise; mais le lendemain matin le malade n'éprouvait plus que de la dysurie. Il avait pris une quantité d'ellébore blanc que l'on pouvait évaluer à quatre grammes.

« Le malade a dû ici son salut à des vomissements fréquents et copieux, à sa soupe qui était épaisse. Si on songe à la quantité de vératrine que l'ellébore contenait dans cette dose, il est étonnant que cet homme n'ait pas succombé. Pfaff a donné, avec raison, à la vératrine le nom d'arsenic du règne végétal, tellement ses effets sont violents et mortels, même à doses modérées. >> (D' J. C. SMITH, de Varsovie.)

« Urétrorrhagie déterminée par l'injection d'une solution mitigée de perchlorure de fer, par M. Venot. — Ce chirurgien, après avoir déjà publié une observation de cysto-péritonite rapidement mortelle, produite par l'injection d'une solution concentrée de perchlorure de fer, pour combattre une blennorrhée chronique, fait connaître deux nouvelles observations, dans lesquelles l'emploi mitigé du même agent a déterminé des accidents assez graves d'urétrorrhagie. Ces observations sont de nature à prémunir les praticiens contre l'espèce d'enthousiasme avec lequel l'emploi du perchlorure de fer a été préconisé comme moyen abortif des écoulements urétraux. Chez le premier des malades dont M. Venot rapporte l'histoire, l'hémorrhagie se déclara à la cinquième injection et devint très-forte à la

sixième; elle fut très-abondante, car le malade était pâle et faible, et son pouls petit et déprimé. Le traitement employé consista dans des lotions froides, des injections d'une solution légère d'acétate de plomb, des sinapismes aux jambes et une potion avec :

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A prendre par cuillerées. — Frictions avec l'huile de jusquiame camphrée sur le pénis ; petit lait nitré pour boisson; repos. Le sang continua de jaillir par gouttes, un jour ou deux encore, avec intervalles de muco-pus, qui finit par couler seul, et remettre la blennorrhagie sur son véritable terrain. » (Union méd.)

Ces trois faits parlent plus haut que tous les raisonnements contre cet inqualifiable abus des médicaments nouveaux dans les mains de ces praticiens, Un observateur plus ou moins enthousiaste a-t-il proclamé les propriétés, toujours magnifiques au début, d'une nouvelle substance, aussitôt, et avant d'en avoir étudié prudemment les effets, cette substance est administrée sans méthode ni mesure, et faut-il alors s'étonner des accidents qui surviennent? Peut-on, du reste, s'attendre à des résultats différents en l'absence de principes et de méthode thérapeutiques?

(La fin au prochain numéro.)

RAPPORT

SUR UNE BROCHURE DE M. LE DOCTEUR B. DADEA, DE TURIN,

Par le docteur GUEYRARD.

L'allopathie et l'homœopathie jugées par les allopathes. Tel est le titre d'une réponse du docteur B. Dadea, de Turin, au chevalier docteur Jean-Baptiste Borelli, au sujet d'un article intitulé: Ce que c'est que l'homœopathie.

J'aurais voulu, messieurs, reproduire ici la plupart des arguments de l'auteur de cette intéressante brochure; mais l'attaque dirigée par le docteur Borelli contre l'homœopathie prouve tellement qu'il ne la connaît pas, elle renferme tant de raisonnements faux et rebattus, et, disons le mot, tant de niaiseries, que les arguments propres à les combattre, quelque intéressants qu'ils puissent être pour les personnes peu versées dans l'homœopathie, ont été, pour la plupart, répétés bien des fois et ne peuvent guère intéresser les lecteurs du journal de la société gallicane.

Je me contenterai donc de reproduire une partie des arguments du docteur Borelli et d'indiquer sommairement la manière dont les réfute le docteur Dadea. Je commencerai, pour justifier une expression peu courtoise dont je me suis servi, par un des arguments qui ne mérite aucune réponse, n'étant qu'une plaisanterie peu digne d'un homme qui écrit sur un sujet sérieux : Si la loi des semblables est vraie, le pain, lorsqu'il trouve

l'estomac à jeun, rassasie, et, s'il le trouve plein, il donne la faim.

La médecine est la science de plus de vingt siècles! la médecine se perfectionne ! A cette assertion l'auteur réplique qu'en dehors de l'homœopathie la médecine n'existe pas; car elle ne saurait exister sans thérapeutique, et la thérapeutique ne saurait exister sans principe. Or quel principe y a-t-il dans l'allopathie? L'auteur s'appuie sur des citations de Thomasini, de Boglioi, de Malgaigne, et de Stahl qui regarde comme fausse et absurde la règle qui consiste à traiter les maladies par les contraires.

:

L'homœopathie n'est pas une science et n'en sera jamais une nous en avons la preuve morale en ce que, si elle avait dû devenir une science, elle serait reconnue comme telle depuis plus d'un demi-siècle... et la preuve logique, en ce qu'elle est tout à fait dépourvue des caractères d'une science. Le docteur Dadea oppose au premier de ces raisonnements l'histoire de la plupart des grandes découvertes qui ont mis plus d'un demi-siècle à être appréciées, et au second, des paroles de MM. les professeurs Andral (1) et Gourbeyre. Ce dernier a dit : << Dans le chaos où se trouve, actuellement la thérapeutique, je ne connais qu'une seule loi qui mérite ce nom: c'est la loi des semblables, déjà formulée par Hippocrate, démontrée et généralisée par Hahnemann. »

Le docteur Borelli a nié que le quinquina produise la fièvre intermittente; l'auteur le renvoie à MM. Mérot, Bretonneau, Aubert, Trousseau et Chevalier. Il a invoqué les prétendues expériences de M. Andral; il a dit que (1) Bulletin de thérapeutique, t. VII, p. 14 et 15.

la clinique homœopathique, ouverte dans un hôpital de Naples, il y a plus de vingt ans, vient d'être supprimée par l'ordre du gouvernement; que l'homœopathie n'est pratiquée ouvertement dans aucun hôpital, etc. A ces assertions le docteur Dodea oppose les faits qui sont connus de tous les homœopathes.

La téhuité des remèdes, regardée par le docteur Borelli comme une absurdité, est défendue par un grand nombre d'exemples de la puissance d'action d'agents impondérables; par les expériences de Spallanzani, par les paroles de Boerhaave sur la division des substances médicinales, par celles du docteur Kopp, par celles du docteur Luigi Valeriano Brera, etc.

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Dans les livres de Hahnemann, a dit le docteur Borelli, je ne saurais définir s'il y a plus de folie que plaisanterie ou d'ironie du génie humain. Inspiré par une science divinatoire, il a établi, en pathologie, que toutes les maladies ne proviennent que de deux seules causes. Il a dit, en outre, que, pour les homœopathes, tout ce qui a été fait ou écrit, en anatomie, en physiologie, en chimie organique, en microscopie, que les œuvres, en un mot, des savants, sont toutes non avenues.

Ces deux assertions sont combattues par l'auteur. Le docteur Borelli est mis au défi de citer un passage de Hahnemann ou de quelqu'un de ses disciples où il soit dit qu'il n'existe que deux sources des maladies; cette assertion et celle qui la suit prouvent son ignorance de l'homœopathie et sa mauvaise foi. L'auteur conclut ainsi : « Le chevalier docteur Jean-Baptiste Borelli, dans un article inséré dans le 94° numéro du journal l'Opinione, après avoir purement et simplement dit que l'allopathie

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