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ÉTUDES PATHOGÉNÉTIQUES ET THÉRAPEUTIQUES SUR L'HYDROCOTYLE ASIATICA,

Par le docteur AUDOUIT,

Ex-médecin de la marine militaire.

SUITE ET FIN.

Je veux parler des ulcérations de l'UTÉRUS; maladies trèsrebelles à toute espèce de traitement, et relativement auxquelles la matière médicale homœopathique n'était pas jusqu'à présent très-riche.

Depuis dix-neuf mois que, guidé par les symptômes nos 102, 103, 104, 105, 106, 107, 108 et 109 de la pathogénésie, j'ai fait de l'hydrocotyle asiatica la base de mon traitement des ulcérations de l'utérus, je n'ai pas rencontré un seul cas qui ne se soit considérablement amélioré sous l'influence de ce médicament, et le plus grand nombre des personnes qui s'étaient adressées à moi ont été guéries par lui seul. Je vais en citer quelques exemples.

ULCÉRATION GRANULEUSE DE TOUT LE COL, QUI EST D'UN ROUGE TRÈS-VIF. ABAISSEMENT CONSIDÉRABLE DE L'UTÉRUS.-FLUEURS BLANCHES TRÈS-ABONDANTES.

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Madame Ch...., quarante ans, trois enfants. Pas d'antécédents psoriques ou autres. Constitution moyenne. Caractère triste.

L'emploi de l'hydrocotyle a été commencé le 26 février 1856 après un traitement de huit mois par la sepia, l'or, la silice, le mercure, et deux ou trois autres médicaments; trai

DEUXIÈME SÉRIE. I.

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tement qui, à vrai dire, avait réduit l'ulcération d'un tiers à peu près et replacé l'utérus dans une situation presque normale.

Les premières doses d'hydrocotyle (4° dilution, 3 gouttes) transformèrent, comme par enchantement, l'ulcération granuleuse en ulcération simple. Au bout de deux mois et demi la guérison était complète.

Quand cette dame vint se mettre entre mes mains, son affection était si grave, qu'un médecin et une sage-femme n'avaient pas voulu l'entreprendre.

ULCERATION GRANULEUSE SUR LES DEUX LÈVRES DU COL; FLUEURS BLANCHES EN QUANTITÉ CONSIDÉRABLE.

Madame K...., trente-quatre ans, pas d'enfants, constitution assez robuste, figure fatiguée, teint jaunâtre. N'a jamais eu de maladies psoriques, mais a éprouvé beaucoup de chagrins.

Commencement du traitement le 17 juillet 1856. — Guérison le 4 septembre suivant par l'hydrocotyle seule, à la 3o et à la 6o dilution. Elle n'a ressenti, comme phénomènes dus au médicament, que de légères contractions dans les avantbras.

FONGOSITÉS DU COL.

Madame N...., quarante-sept ans, six enfants. Constitution lymphatique, maigreur extrême; a eu dans sa jeunesse plusieurs dartres au visage et sur la poitrine. — Violents chagrins.

Commencement du traitement le 2 avril 1856. Le soufre et l'hydrocotyle donnés alternativement pendant près de deux mois, n'ayant aucunement modifié la maladie, et l'or n'ayant pas fourni de meilleurs résultats, je me décidai à cautériser les patties malades avec le fer rouge. Cette opération eut lieu

le 14 juillet, et dix jours après je repris le soufre et l'hydrocotyle, qui amenèrent la guérison dans l'espace de trois mois.

ULCÈRE MI-FONGUEUX, MI-GRANULEUX DE LA LÈVRE ANTÉRIEURE du COL. LEUCORRHÉE ABONDANTE.

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Madame G...., quarante-six ans, constitution chétive, pas d'antécédents psoriques, neuf enfants, chagrins cuisants et nombreux.

Je donnai la première dose d'hydrocotyle le 2 juin 1856; mais, quoique cette dose ne fût pas trop élevée (10 centigrammes de la 3 dilution), la malade en éprouva de telles souffrances, qu'elle vint me revoir avant d'avoir complétement achevé sa potion. Je lui laissai dix jours de repos, et, au bout de ce temps, je pus déjà contaster une amélioration sensible. J'ordonnai cinq centigrammes de la 6° dilution dans 120 grammes d'eau. Cette nouvelle potion fut mieux supportée que la première; néanmoins la malade ressentit encore plusieurs phénomènes médicamenteux; et, comme l'amélioration continuait, je la laissai quinze jours sans rien lui donner. Ces quinze jours écoulés, je renouvelai la potion précédente, qui, sans causer le plus léger trouble, produisit encore un mieux notable. Deux mois après la malade était complétement guérie de son ulcère, et la leucorrhée était insignifiante. J'avais donné dans ces deux mois cinq potions composées avec 10 centigrammes de la 6° dilution pour 220 grammes d'eau.

ULCÈRE SIMPLE DE LA LÈVRE POSTÉRIEURE DU COL.- ÉCOULEMENT LEUCORRHÉIQUE.

Madame B..., vingt-cinq ans, constitution lymphatique, pas d'antécédents diathésiques. Existence un peu légère, pas d'enfants.

Guérison de l'ulcère et de la leucorrhée dans l'espace de sept semaines, avec l'hydrocotyle seule.

ULCÈRE SIMPLE DES DEUX LÈVRES DU COL AVEC ÉCOULEMENT ALBUMINEUX.

Madame M...., vingt-trois ans, constitution lymphatique, pas d'enfants, pas d'antécédents diathésiques, pas de chagrins. L'ulcère a complétement disparu dans l'espace de neuf semaines avec l'hydrocotyle employée seule; mais l'écoulement albumineux n'a cédé qu'au platine et au mezereum alternés de quinze en quinze jours.

J'ai dans ce moment neuf dames que je traite pour des ulcères simples. Quatre d'entre elles, que j'ai commencé de soigner il y a deux mois et demi, seront entièrement guéries dans deux ou trois semaines; les trois autres, qui ne son! entre mes mains que depuis environ uu mois, ont éprouvé déjà beaucoup d'amélioration. Chez l'une des quatre premières j'ai employé l'or et chez une autre la sepia, alternés avec l'hydrocotyle.

PRURIT DE LA VULVE. Principaux symptômes justificatifs, nos 104-144.

Je ne possède qu'une seule observation de cette ennuyense incommodité, mais le fait me paraît assez patent pour enga ger mes confrères à recourir à l'hydrocotyle dans des cas semblables.

Le sujet était une dame de trente ans, qui depuis deux mois supportait, sans en rien dire, les démangeaisons intolérables qui caractérisent principalement cette affection. Une scule dose d'hydrocotyle, à la 12o dilution, rendit la malade à son état normal dans l'espace d'une demi-journée.

GANGRÈNE D'UN LAMBEAU AUTOPLASTIQUE.

Principaux symptômes justificatifs, nos 166-167-169.

Le sujet de cette observation était un jeune homme de vingtdeux ans, que j'avais opéré pour une rétraction du petit doigt. Cette rétraction, suite d'une brûlure ancienne, était si considérable, et une simple incision transversale, pratiquée jadis par un autre chirurgien, avait eu de si pauvres résultats, que je m'étais décidé à enlever la bride qui comprenait presque toute la face palmaire du doigt, et à combler la perte de substance au moyen d'un lambeau disséqué dans l'éminence hypothénar.

Pendant les douze premiers jours qui suivirent l'opération, la plaie marcha très-bien; mais, à l'approche des chaleurs que nous eûmes alors (c'était au mois de juin dernier), le lambeau commença de revêtir un mauvais aspect ses bords se décollèrent, une suppuration fétide apparut, enfin la gangrène se déclara. Le china employé topiquement et à l'intérieur ne m'ayant donné aucun bon résultat, pas plus que la silice, que j'administrai le troisième jour de l'accident, j'eus recours à l'hydrocotyle 3o, qui, dans l'espace de neul heures. rendit à la plaie son premier état. Huit jours après, le même accident s'étant déclaré, l'hydrocotyle en triompha tout aussi rapidement.

Quoique j'aie pour habitude de ne m'arrêter qu'à des faits positifs, je crois ne devoir point passer sous silence un cas de rétrécissement aortique, contre lequel j'emploie l'hydrocotyle depuis environ deux mois, en vertu des symptômes no 5759-60-62 ct 63.

M. L..., qui présente cette affection, est âgé de trentequatre ans ; il appartient aux rangs les plus élevés de la so

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