<<< Aux observations que j'ai citées je pourrais en ajouter plusieurs autres que j'ai eu occasion de recueillir cet hiver, soit en ville, soit à l'hôpital; mais je crois en avoir dit assez pour établir l'efficacité des pommades à base d'iodure de mercure contre les diverses formes d'acné. J'ajouterai en terminant que, comme moyens adjuvants du traitement topique principal, j'ai employé souvent au début les purgatifs et les bains de vapeur; les douches de vapeur simples ou sulfureuses m'ont paru utiles vers la fin pour compléter la modification heureuse déjà obtenue. J'ai également employé avec avantage les lotions sur la figure avec de l'eau. très-chaude ou mieux encore avec de l'eau chaude additionnée d'une légère dose de sublimé. Ce dernier moyen doit même être continué pendant plusieurs mois pour empêcher le retour de la maladie. Enfin, quoique nous pensions qu'on a exagéré dans l'étiologie de l'acné l'influence fâcheuse des excès de boisson et de nourriture, on ne doit pas oublier de mentionner la nécessité d'un régime de nourriture peu excitant et d'une bonne hygiène habituelle. »

Ainsi, M. Hardy, comme M. Rochard, s'obstine à ne voir dans l'action du médicament appliqué sur l'acné qu'une action topique irritante et substitutive. — Malgré notre conviction profonde, nous ne pouvions opposer à ce dernier des faits probants pour combattre son opinion, le chloro-iodure mercureux n'ayant pas été soumis à l'expérimentation physiologique; mais il n'en est pas de même de l'iodure pour mercure. Si M. le docteur Hardy avait connu la remarquable étude lue cette année au congrès homœopathique de Bruxelles par

notre honorable collègue, agrégé de la Faculté de Montpellier, M. Andrieu (d'Agen), il y eût trouvé les phrases suivantes :

« Le biiodure de mercure, administré à la troisième trituration décimale, à la dose de cinq, dix et vingt centigrammes, a développé des symptômes cutanés chez cinq individus sur douze; ces symptômes ont été répartis ainsi qu'il suit des furoncles se sont exclusivement développés chez deux sujets; des pustules, et des tubercules ont apparu simultanément sur un seul; des tuberbercules se sont manifestés chez deux individus. Les pustules tuberculeuses, et les tubercules cutanés ont spécialement affecté la face... »

Nous faisons appel à tous les praticiens, et à M. Hardy lui-même nous les engageons à combattre l'acné de la : face par le biiodure de mercure administré à l'intérieur et à doses très-factionnées ou à de basses triturations; nous sommes persuadé d'avance que le succès couronnera son emploi dans le plus grand nombre des cas.

journal avec celui de la Société. L'échange est

accordé.

-

Une lettre de M. le docteur Cramoisy, par laquelle il demande le titre de membre adjoint. — Ce titre lui est accordé.

M. Auguste Guillard envoie deux exemplaires de son ouvrage intitulé: Guide des gens du monde dans le choix d'une médecine.-M. Leboucher se charge de faire un rapport.

M. Philippe de Molinari fait hommage à la Société d'un exemplaire de sa traduction de la brochure de M. de Bœninghausen, ayant pour titre : Des caractéristiques des expectorations des médicaments homœopathiques.

Rapport de M. Gueyrard sur le journal l'Annemano. Il conclut à l'acceptation de l'échange et à l'admission de son directeur comme membre correspondant.

La Société vote l'acceptation des conclusions du rapport.

VARIÉTÉS.

Un nouveau pamphlet contre l'homœopathie vient de paraître à Saumur; il est du docteur Bouchard. Comme ceux qui l'ont précédé dans cette voie, le médecin de Saumur remet en circulation toutes les mauvaises plaisanteries qui n'ont rien de scientifique. Il se trouve réduit, faute d'arguments, à couper dans la longue phi

lippique de Requin des morceaux qu'il a cousus tant bien que mal.

Notre savant et infatigable confrère, le docteur Perrussel, lui a répondu sous ce titre : Simple réponse d'un ami de l'homœopathie à un ennemi du progrès et de la vérité en médecine.

La réponse est concise et digne d'un véritable praticien qui a bien compris sa mission ; je n'en vais citer pour preuve que la conclusion :

<< Et, pour terminer par des paroles de notre maître que nous aimerions à voir prendre pour devise par tous les médecins, si : « La première, l'unique vocation « du médecin est de rendre la santé aux personnes ma«lades; c'est ce qui s'appelle guérir.» (Organon.) « Convenons :

«Que si j'avais employé à guérir un pauvre malade le temps que j'ai mis à griffonner ces lignes, j'aurais bien certainement mieux répondu à l'attaque lancée contre la médecine que je représente, malheureusement seul, dans ce pays; mais que je ne laisserai pas plus qu'ailleurs, grâce à Dieu, insulter ni périr.

L. M.

ÉTUDES PATHOGÉNÉTIQUES ET THÉRAPEUTIQUES SUR L'HYDROCOTYLE ASIATICA,

Par le docteur AUDOUIT,

Ex-médecin de la marine militaire.

- SCITE

EXPÉRIENCES DE M. CAZENAVE.

Si je place M. Cazenave avant M. Devergie, ce n'est point qu'il ait à cela des titres plus nombreux, par rapport au sujet qui nous occupe; au contraire, et nous n'agissons de la sorte que pour procéder ici du simple au composé.

Jusqu'à présent, en effet, M. Cazenave n'a pas dit grand'chose sur l'hydrocotyle. Toute sa publication, à cet égard, se borne à la lettre suivante, insérée dans la brochure de MM. Dalpiaz et Fournier (1) :

« Monsieur,

« J'ai employé une grande partie des préparations d'hydrocotyle que 'vous m'aviez confiées, et je regrette de ne pouvoir encore vous faire connaître rien de bien positif. Il faut beaucoup de temps pour étudier les effets physiologiques d'un agent thérapeutique, pour apprécier surement quelque chose de sa valeur comme médicament, enfin, et surtout pour connaitre son mode d'action suivant telles ou telles doses.

« Je l'ai administré dans un grand nombre de cas, dans les cas les plus variés des maladies de la peau, et, je le répète, je ne puis encore vous donner aujourd'hui un relevé tant soit peu positif.

(1) Notice sur l'hydrocotyle asiatica, par MM. Dalpiaz et Fournier. 16 pages in-52..

DEUXIÈME SÉRIE. I.

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