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Mortalité moyenne, 33 sur 100.

Pour les cholériques traités allopathiquement à Vienne, en Moravie, à Oudine, à Bergame, à Paris : 31,268 malades, 14,074 morts.

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Mortalité moyenne, 45 sur 100.

Ce calcul réduisant à 8 sur 100 la mortalité chez les cholériques, entre les mains des homœopathes, ne peut être qu'approximatif, les résultats de la pratique de chaque praticien n'ayant pas tous été publiés; néanmoins, en jugeant d'après les faits communiqués par les médecins qui ont tenu note exacte du nombre des cholériques qu'ils ont eus à traiter, on ne peut douter de l'énorme différence qui existe entre les résultats obtenus par les deux méthodes.

Quant à la guérison du choléra au moyen du camphre seul, M. le docteur Rubini nous communique un fait remarquable. En cherchant à le reproduire dans divers climats et dans les formes variées sous lesquelles se présente cette terrible maladie, obtiendra-t-on toujours un résultat aussi satisfaisant? Ceux de nos confrères de Paris dont la pratique s'est rapprochée, en 1849 et en 1854, de celle du docteur Rubini, me pȧraissent, d'après quelques faits isolés dont j'ai eu connaissance, avoir été beaucoup moins heureux que lui. La chose cependant vaut que l'on y songe et mérite de nouvelles épreuves.

En attendant, je vote des remercîments à notre honorable confrère de Naples, dont la brochure unit l'élégance du style et la clarté, aux faits intéressants qu'elle. nous fait connaître.

C. GUEYRARD.

REVUE DE LA PRESSE MÉDICALE.

Par le docteur ESCALLIER.

SUITE

Notre journal a déjà enregistré la prétendue découverte de l'action de la rue et de la sabine contre la métrorrhagie; il en est de ces médicaments comme de la millefeuille, nous n'y reviendrons pas.

De l'action homœopathique du baume de copahu.

Nous signalerons ici, à l'occasion de cette revue, un fait nouveau à ajouter à ceux que possède déjà la matière médicale sur l'action bien réellement homœopathique, mais non spécifique, du remède antiblennorrhagique par excellence, du baume de copahu. Un jeune homme de nos clients, d'un tempérament lymphatique, sujet à des éruptions diverses et aux catharres bronchiques, s'était plaint à son médecin d'une sorte d'herpès præputialis dont il était affecté depuis quelques mois; il n'avait pas et n'avait jamais eu d'écoulement blennorrhagique toutefois, les capsules au baume de copahu lui furent conseillées; dès le surlendemain, et quoiqu'il se fût privé depuis plusieurs semaines de tout rapport sexuel, un écoulement abondant se déclara. Surpris et vivement contrarié, notre malade alla se présenter à son médecin, lequel déclara qu'il s'attendait à ce résultat, et qu'il fallait continuer l'usage du remède ; il fut continué, en effet, sans changement dans la dose, et le mal avait disparu au bout de vingt jours, sans autre médication.

Or cette action homoeopathique du copahu n'a pas toujours été inconnue : «Il produit l'inflammation des voies urinaires, disent MM. Mérat et Delens; ainsi on l'a vu enflammer l'urètre, produire la rétention d'urine, la phlegmasie de la vessie, de la prostate, de l'anus, etc. C'est une chose remarquable de voir ce médicament conseillé pour guérir à peu près les mêmes maladies que d'autres praticiens lui virent causer (1). »

Dans un travail publié dans l'Hygic (5 et 15 décembre 1840), M. Devergie aîné, rappelant la phrase de ces messieurs, déclare que le baume de copahu « possède une action homœopathique très-remarquable. » Et plus loin «< Par son action active, le poivre cubèbe produit aussi des maladies semblables à celles que l'on veut guérir (homœopathiques), comme le copahu. »

Lupulin dans la spermatorrhée. J'emprunte l'extrait suivant à la Revue de thérapeutique médico-chirurgicale :

« M. Pescheck a employé le lupulin depuis plusieurs années dans un grand nombre de cas où la spermatorrhée semblait dépendre d'une cause non mécanique. D'abord il avait coutume d'en donner deux grains soir et matin; mais, trouvant que ces doses ne produisaient aucun effet avantageux, il en prescrivit de dix à quinze grains, à prendre au moment de se mettre au lit, en recommandant de ne pas boire d'eau à la suite. De ces doses, même continuées pendant longtemps, il ne vit résulter aucun inconvénient; loin de là, elles avaient agi favorablement sur la maladie. Dans quelques cas, il as

Dict univ. de mat. med. 1850, t. II, p. 419.

Réflexions sur les effets thérap. du beaumo de copahu, etc.

socia à ce médicament un grain ou deux de poudre de digitale. Une particularité importante du mode d'action du lupulin est l'influence qu'il exerce sur les fonctions digestives, si souvent en souffrance dans ces sortes de cas. Il est encore très-avantageux pour apaiser l'irritation urétrale et les écoulements résultant d'excès antérieurs, et dans beaucoup de cas il se montre supérieur au fer ou à la quinine. Le docteur Pescheck a eu aussi plusieurs occasions de vérifier son utilité dans la chaude-pisse cordée. Il vaut mieux l'administrer sans aucun correctif destiné à diminuer son amertume, ses effets étant proportionnés à l'intensité même de cette propriété. Le lupulin ancien, privé de son huile et de sa saveur amère, est presque toujours sans effet. »

Malheureusement le lupulin n'a point été soumis à l'expérimentation physiologique; mais tout le monde. connaît l'action dépressive qu'exercent le houblon et la bière sur les organes génitaux, et cette action incontestable suffit pour expliquer, par le principe de similitude, les effets favorables du lupulin sur une affection toujours liée à une sorte d'impuissance virile.

Observation singulière de convulsions tétaniques développées sous l'influence de l'organe vénérien, et dissipées par les inhalations de chloroforme.

Tel est le titre d'une longue observation publiée dans la Revue thérapeutique du Midi (numéro du 15 janvier), par M. le docteur Mattei, à l'occasion de la relation faite précédemment dans le même journal, d'un cas de tétanos guéri par le chloroforme. Sans entrer dans les détails, curieux du reste, de l'observation, je ferai observer que la malade était sans connaissance, el je veux

seulement signaler cette phrase terminale: « Le chloroforme, qui endort, sert donc aussi à réveiller; le tout est de s'en servir à propos. >>

Je dirai à mon tour, à propos de cette observation: Le chloroforme, qui donne des convulsions, les calme quand elles existent. Et j'ajouterai : C'est parce que le chloroforme fait dormir, qu'il réveille d'un sommeil maladif; c'est parce qu'il excite les mouvements convulsifs, qu'il guérit les convulsions.

L'observation suivante en serà un exemple de plus ; on la trouve dans la France médicale (16 mars), sous le titre Eclampsie, chloroformisation.

:

<«< Un cas du plus haut intérêt s'est présenté, il y a quelques jours, dans le service d'accouchements de M. Dubois, à l'hôpital des Cliniques. C'est un fait d'éclampsie puerpérale dont l'habile professeur a longuement entretenu ses auditeurs dans sa leçon du 9 mai, et dont nous ne rapporterons que les points les plus saillants, l'observation entière devant être publiée par M. Dubois lui-même, avec tous ses détails.

« Une femme actuellement couchée au numéro 2, entre à la Clinique dans la nuit du 7 au 8 mai. Elle est enceinte, à terme; le travail est commencé, et les personnes qui l'amènent racontent qu'elle à eu déjà cinq attaques convulsives qui, d'après les renseignements qu'elles donnent, sont évidemment des attaques d'éclampsie. M. Dubois, prévenu immédiatement, arrive près de la malade et est témoin d'une sixième; enfin, un quart d'heure après, il était alors onze heures du soir, une septième se produit.

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