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précieuse dans les cas où l'écoulement sanguin est assez considérable pour occasionner, comme on le voit assez souvent, la perte des forces, ou même une véritable anémie;

<< 3o Qu'elle a encore la propriété de tarir les sécrétions muqueuses et puriformes du rectum qui tiennent seulement à des engorgements hémorrhoïdaires, et non à des dégénérescences cancéreuses;

<< 4° Que l'action antihémorrhagique de la millefeuille n'est point le résultat d'une simple astriction qui pourrait être répercussive; qu'elle agit d'une manière spéciale et directe sur les vaisseaux et sur les nerfs du rectum, et que cette action, comme l'ont dit quelques auteurs, est en effet tout à la fois astringente, tonique et sédative;

«< 5° Que l'usage de ce médicament doit être surtout réservé pour les flux hémorrhoïdaires passifs avec état variqueux et aterné du rectum, et pour les flux qui, bien qu'actifs, ont amené par leur abondance une débilité profonde et des désordres dans la santé générale.

Si M. Teissier (de Lyon) eût pris connaissance des travaux de l'école hahnemannienne, il y eût trouvé une explication beaucoup plus claire et plus vraie de l'action de la millefeuille que celle qu'il nous offre dans la troisième conclusion de son Mémoire : il eût reconnu l'action directe et similaire du médicament sur les vaisseaux hémorrhoïdaux des personnes en santé, et eût pu s'instruire en même temps des propriétés antihémorrhagiques de la millefeuille appliquée à l'hémoptysie, à l'hématurie et à d'autres hémorrhagies, propriétés qui s'expliquent encore par le principe de similitude.

(La suite au prochain numéro.)

SOCIÉTÉ GALLICANE DE MÉDECINE
HOMOEOPATHIQUE.

EXTRAIT DES PROCES-VERBAUX.

SÉANCE DU 6 VVRIL 1857. PRÉSIDENCE DE M. LÉON

SIMON PÈRE.

La correspondance apporte deux brochures de M. le docteur Porges, écrites en allemand.

M. LEON SIMON fils, rapporteur de la commission chargée de s'occuper des changements qu'il avait précédemment proposé de faire au mode de publication du journal de la Société, lit son rapport sur ce sujet.— Les propositions du rapport sont adoptées.

La Société décide que le tirage du journal se fera désormais à 500 exemplaires.

SÉANCE DU 20 AVRIL 1857.

PRÉSIDENCE DE M. PÉTROZ.

La correspondance apporte une lettre de M. le docteur Errico Pelillo, qui demande l'échange de son journal avec celui de la Société. Un exemplaire de son journal, qui a pour titre : l'Anemanno giornale di medicina omiopatica. M. le président charge M. Gueyrard de faire à la Société un rapport sur les qualités de ce journal.

L'auteur demande aussi, par la même lettre, que la Société veuille bien lui accorder le titre de membre correspondant.

La Société décide qu'elle ne prendra une détermination qu'après le rapport de M. Gueyrard.

M. de Parseval adresse à la Société un travail intitulé Observations pratiques de Samuel Hahnemann et classification de ses recherches sur les propriétés caractéristiques des médicaments.

Il demande que la Société veuille bien l'imprimer dans son journal avec une pagination spéciale.

La Société accepte le travail et la demande de M. Parseval.

M. MOLIN lit un article du frère Espanet en réponse à M. Cade.

M. CURIE lit un Mémoire critique sur la scarlatine et quelques observations de cet exanthême. Il exprime l'opinion qu'il n'y a pas entre la scarlatine et la miliaïre pourprée toute la différence qu'on a voulu y voir, et que, selon lui, c'est à tort qu'on en a fait deux affections différentes.

M. PÉTROZ soutient la différence entre la miliaire pourprée et la scarlatine. Il a vu le pourpre être lui-même contagieux, mais moins sûrement que la scarlatine lisse.

M. CRETIN a vu la miliaire compliquer la scarlatine, et la belladone triompher de l'une et de l'autre, mais ne dominer que très-lentement les symptômes de la gorge et l'agitation. Il croit que la belladone, administrée au début d'une telle éruption, en favorise et en accélère l'évolution. On en peut dire autant de l'aconit. Sans doute, ces médicaments modifient l'état général. Il confirme ce que vient de dire M. Curie de l'efficacité du lachesis contre le mal de gorge, quand la belladone ne réussit pas.

QUELQUES CONSIDÉRATIONS SUR LA FIÈVRE JAUNE

MOYENS PROPHYLACTIQUES DE CETTE MALADIE, ETC.

Par le docteur MAXIMIANO MARQUES DE CARVALHO,

MÉDECIN BRÉSILIEN.

Dans la séance du 9 juin 1857 de l'Académie impériale de médecine de Paris, sous la présidence de M. le docteur Michel Lévy, une communication officielle a été faite, par M. le docteur Beau, rapporteur d'une Commission dont il a fait partie, de quelques cas de fièvre jaune survenus à Brest au mois de septembre dernier, sur quelques individus à bord de la corvette la Fortune, arrivée des Antilles le 4 du même mois. D'après la conviction de ce savant médecin, trois cas bien caractérisés de fièvre jaune ont eu lieu à Brest, et cette maladie épidémique a été transmise à des individus de terre, entrés au service de la corvette. La crainte que ce mal pourrait se développer sur une plus grande échelle n'a pas été partagée par plusieurs membres de l'Académie impériale, persuadés qu'un foyer de transmission de fièvre jaune ne peut être constitué, par des cas isolés, dans les localités où manquent les conditions climatériques et topographiques nécessaires, selon l'opinion de ces savants illustres, au développement de cette maladie.

La discussion, à laquelle j'étais présent, m'a suggéré l'idée d'écrire quelques mots sur ce sujet importart,

DEUXIÈME SÉRIE. I.

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dans le but de rapporter le fruit de mes observations dans l'étude pratique de cette maladie épidémique pendant ses invasions au Brésil.

Toutes les villes maritimes et centrales de ce vaste empire jouissaient des avantages que leur donnait une salubrité reconnue. Celles placées sous les régions tropicales supportaient une température dont les grandes chaleurs pendant l'été étaient amoindries par les brises de la terre ou de la mer. Les grandes forêts, les eaux limpides, le printemps éternel qui garnit les jardins et embaume l'air de parfums délicieux, cette belle nature resplendissante, tout en donnant à ce pays les agréments d'un séjour agréable, le rend très-sain. Les villes étaient salubres, sous l'influence bienfaisante des vents qui les balayent, de ses eaux, de ses fleurs; la fièvre jaune n'était pas connue dans le pays, au moins dans le courant de ce siècle, lorsqu'un brick américain, à la fin de 1849, venant de la Nouvelle-Orléans, se rendant en Californie, et séjournant à Bahia pour se pourvoir d'eau, y laissa quelques malades, atteints d'une maladie dont le nom fut caché avee soin. Quelques jours après, plusieurs étrangers et nationaux, notamment les hommes de mer ou les habitants des plages, furent atteints de la même maladie. Celle-ci, reconnue bientôt par tous les symptômes de la fièvre jaune, devenant fatale et très-mortifère, s'est répandue sur presque toutes les villes maritimes.

Dans le courant de 1850, à la ville de Rio-Janeiro, capitale de l'Empire, avec une population supérieure à trois cent mille habitants, pendant les mois de mars, d'avril, de mai, la mortalité, aux trois jours du plus

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