Page images
PDF
EPUB

sion exercée sur le foie excite quelquefois de la douleur et du malaise dans le larynx. Dig. 1, quatre gouttes (1, 3, 5); kal. bich. 2, deux grammes (2, 4, 6); 2 d. q. q. d.; pulv. ss. m. et n.

12 novembre. Micux sensible. Continuer les médicaments encore quelque temps.

Remarques. Il me semble que dans ce cas les symptòmes laryngés dépendaient du manque d'activité du foie. Le lach. fut choisi parce que la cessation de la sécrétion biliaire, la jaunisse et les vomissements sont des phénomènes souvent observés chez ceux qui sont mordus par ce serpent. On y trouve aussi les symptômes laryngés variés que l'on peut caractériser comme ressemblant à quelques-uns de ceux des femmes hystériques, ainsi la sensibilité du larynx et ce malaise occasionné par une pression légère. Après l'administration de lachesis, l'aspect général était meilleur, mais il n'y avait aucun changement dans les symptômes laryngés et hépatiques, digit. et kal. bich. furent alors administrés, et cela avec un résultat prompt et satisfaisant. Avant de déduire les raisons qui me firent choisir ces médicaments, je veux rapporter le fait suivant, que je condenserai parce qu'il embrasse plusieurs années.

Un homme d'un âge moyen, habitant un pays humide, surchargé souvent de travaux et de voyages, avait été pendant longtemps délicat; il souffrait souvent par suite de refroidissement d'accès asthmatiques, mais surtout d'irritation de la trachée et de mauvaises digestions. On l'a longtemps traité très-activement, mais cela sans succès. Les symptômes habituels sont : perte d'appétit, langue blanche, constipation acciden

telle, céphalalgie occipitale profonde, agitation, insomnie, sentiment de malaise dans le côté droit (1).

En outre il est sujet à des attaques d'enrouement, de toux, d'accumulation d'un mucus visqueux (qui semble occuper la partie inférieure de la trachée) qu'il expectore difficilement; les symptômes ordinaires s'aggravent et les selles deviennent pâles et dures comme de l'argile. Le pouls, qui est ordinairement lent et faible, devient un peu plus rapide.

La tendance aux symptômes chroniques me porta à prescrire lach., mercur., iod. merc., hép., carbo. v., magn. car., zinc, nitr. acid.; je les donnai de temps en temps pendant cinq ans. Un médicament était donné pour un ou deux mois, avec de courts intervalles de repos, puis ensuite un long espace sans prendre de médicaments. Le résultat fut une amélioration sensible

(1) Il y a ceci de curieux chez ce malade: depuis ces dernières années il lui est impossible de manger pendant plusieurs jours de suite de la viande noire sans avoir de l'embarras dans la région hépatique et provoquer une crise. La volaille, le poisson, les œufs, peuvent être continués impunément; même maintenant qu'il jouit d'une bonne santé, il peut se soumettre à une alimentation végétale. J'ai souvent remarqué que les gens nerveux et délicats, ayant une disposition aux évacuations pâles, se trouvent mieux de la suppression de la viande et d'un régime de lait, de pain, des farineux et des herbacés.

Chez ce malade, quand il était fatigué par une forte diarrhée et qu'il ne pouvait prendre ni stimulants, ni aliments solides, je le soumettais pendant quelques jours (comme je désirais lui donner quelque chose de plus nourrissant que du pain et des farineux) à l'infusion du bœuf de Liebig, que M. Paget recommande dans les cas de grande débilité et où l'estomac ne peut digérer.

[blocks in formation]

Quand cela a macéré une hcure, le passer sans pression. Le résidu peut être traité par demi-pinte d'eau et ainsi obtenir une seconde solution. Le liquide ne doit point être acide, mais seulement agréable au goût.

de la santé, de manière qu'il peut aujourd'hui se livrer à un travail qu'il avait été forcé d'abandonner. A l'automne de 1855, les symptômes habituels eurent de la tendance à prendre une acuité plus grande, il m'arriva épuisé par une diarrhée abondante durant depuis dix jours. Pas de sensibilité des intestins, perte complète de l'appétit, dépression morale. Veratrum 3 eut un trèsbon effet; puis rheum 1, puis ensuite china.

Il a eu quelquefois de la céphalalgie occipitale, rarement lach. manqua de l'en débarrasser.

Il eut aussi plusieurs accès aigus de douleur et de sensibilité au foie; langue chargée; pouls faible et défaillance. Ils cédèrent promptement à acon., bryo. et iod. m.

Les accès aigus, auxquels il est surtout sujet, ressemblent à une affection catharrale du larynx (décrite plus haut) et dont les symptômes sont ceux que je constatai d'abord. Ces attaques cédèrent, puis disparurent par l'usage de spong., hep., iod. m. et kal. b.; dans deux accès seulement ils firent défaut, et ce fut carb. vég. qui fut véritablement efficace.

Une courte expérience de ces attaques, tenant comple de ce qu'elles étaient précédées ou accompagnées de symptômes de nature catarrhale, voyant qu'ils étaient liés à des désordres caractérisés par les selles argileuses, j'en fis le point important du traitement. D'après cette manière de voir, je choisis dig. 1 et kal. b. 2 à prendre alternativement. Le premier n'a qu'une action très-faible sur le larynx, mais il agit fortement sur le foie, soit que la bile ne soit pas sécrétée, soit qu'elle ne coule pas dans les intestins, de sorte que les matières stercorales se

décolorent et prennent la consistance de l'argile. Plusieurs médicaments agissent dans le même sens, mais mon expérience thérapeutique me donnait la plus grande confiance dans dig., puis kal. b, et hep. En allopathie, on prescrirait contre de semblables désordres une préparation mercurielle; mais, dans une maladie chronique de cette nature, le soulagement ne serait que passager, car, homœopathiquement, le merc. ne peut faire disparaître un tel état que si la substance du foie ou les conduits biliaires, étant enflammés, opposent un obstacle mécanique à la sécrétion ou à l'écoulement de la bile. Dans la thérapeutique homœopathique, le merc. est surtout indiqué quand il y a une augmentation d'action du foie. Je pense que, quand il y a décoloration des selles, il y a plus qu'un dérangement hépatique; seulement, pour les besoins de la pratique, nous sommes obligés d'employer ces termes tout en regrettant notre ignorance de toute la maladie. L'autre médicament, le kal. b., possède tous les symptômes hépatiques et respiratoires. C'est une substance que j'aime à employer, parce que ses résultats sont si brillants, que, n'ayant pas été employée en allopathie, chaque cure qu'elle donne d'après son application homœopathique est une preuve de plus de l'efficacité de notre formule thérapeutique. A la suite de ces deux médicaments, l'accès disparut plus rapidement que cela n'avait encore jamais eu lieu; cette médication fut donc justifiée. Chaque fois que le malade voit ses évacuations revenir pâles et la gorge douloureuse, il prend dig. et kal. b. alternativement et termine l'accident.

(La suite au prochain numéro.)

LA SCARLATINE (4)

Par le docteur CURIE.

La scarlatine est une maladie assez commune, assez grave et assez sujette aux complications, pour en rendre le traitement digne d'intérêt. Il l'est encore à un autre point de vue c'est que Hahnemann a indiqué comme remède curatif et prophylactique la belladone. Un traitement indiqué par Hahnemann lui-même réclame de la part de ses disciples, ou une confirmation basée sur des faits nombreux, ou une discussion que vous pardonnerez à mon peu d'expérience, puisque j'ai vainement attendu qu'un autre prît la parole. D'ailleurs, si les faits que j'apporte sont insuffisants, ils provoqueront une réponse, et nous y gagnerions en ce cas un traitement établi sur des observations authentiques.

Voici ce que nous lisons dans la Matière médicale, article belladone:

« La propriété que j'ai reconnue dans la belladone, donnée à la plus petite dose, tous les six à sept jours, d'être un préservatif de la véritable scarlatine, telle que l'ont décrite Sydenham, Plenciz et autres, a été tournée en ridicule pendant dix-neuf ans par une foule de médecins qui, ne connaissant pas cette maladie particulière aux enfants, et la confondant avec la miliaire pourprée, importée de Belgique depuis 1801, voulaient

(1) Extrait des procès-verbaux des séances de la Société.

DEUXIÈME SÉRIE. I.

10

« PreviousContinue »