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rir notre publication, portrait de notre Société, vous aurez pu voir tour à tour des individualités puissantes, bien convaincues de la bonté de leur manière de faire, vouloir inculquer à votre réunion unc direction uniforme, une unité de pensée et d'action. Mais nos luttes incessantes vous auront montré que jamais nous n'avons voulu accepter pour la Société cette orthodoxie étroite qui tendait à nous enfermer dans un passé, glorieux sans doute, mais qui peut être discuté, ou dans un schisme qui, pour être brillant, ne nous a pas semblé la vérité.

La Société témoigne par sa conduite de sa volonté inébranlable de ne subir aucune domination que celle de la raison et de la vérité.

Puisse l'ère nouvelle dans laquelle entre notre publication ne plus voir de ces luttes en grande partie stériles pour la science! espérons que tout ce qui est homœopathe ne verra en nous que ce que nous sommes, non point une église plus ou moins grande, plus ou moins nombreuse, mais bien des praticiens amis du progrès et de la perfectibilité à laquelle toute chose doit tendre ici bas. Persister dans cette voie, diriger tous nos efforts vers ce but, tel est notre programme; notre passé répondra de notre avenir. Nous avons cru ces quelques lignes nécessaires pour ceux de nos confrères auxquels notre conduite aura pu paraître inexplicable.

Avec cette année nous commençons une nouvelle série; nos collections épuisées et un tirage insuffisant nous faisaient une loi d'apporter cette modification à notre publication. Nous continuerons, comme par le passé, la publication, avec une pagination spéciale, de tout

ce qui sera publié d'important en matière médicale, soit en France, soit à l'étranger.

Des travaux intéressants nous sont promis par la province; l'exemple donné, dans cette dernière année, par plusieurs de nos confrères des départements s'étend, et nous espérons, comme fruit de nos efforts, réunir, dans un avenir plus ou moins éloigné, tous ceux qui admettent les principes de la nouvelle médecine.

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DE MÉDECINE HOMOEOPATHIQUE Todo i bado ameivel 10% all

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« De là vient que la médecine, sur le pied 'qu'elle s'exerec aujourd'hui, est plutôt un art de discourir que de guérir, n'étant appuyée que sur de vains systèmes.........

V. Celui qui voudra donner une his toire de maladies doit renoncer à toute hy→

gie of barz ob pothèse et à tout système de philosophie.

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(SYDENHAM.)

Si jamais la critique de Sydenham ne s'est mieux appliquée qu'à la médecine de notre temps, jamais non plus son avertissement, ou plutôt son précepte, n'a été plus opportun. On dirait les lignes de cette épigraphe écrites d'aujourd'hui, et ce serait témérité de ma part, orgueil sans excuse, que d'essayer de rendre ma pensée et de formuler mes conclusions en d'autres termes. Chose étrange! Sydenham, tout en indiquant d'une façon si précise et si nette les caractères du mal et le

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seu moyen de le combattre, a, peut-être plus que tout autre, contribué à le perpétuer jusqu'à nos jours. Ce n'est point, en effet, « pour avoir abandonné l'ancienne méthode de traiter les maladies, fondée sur la connaissance des causes prochaines et manifestes; » ce n'est point, comme le prétendait Sydenham, pour s'être écartée de cette voie antique, que la médecine est devenue la proie des rhéteurs et des sophistes; mais c'est bien plutôt parce qu'elle s'est toujours obstinée à chercher, avant Sydenham comme après lui, un rapport illusoire, impossible, entre la thérapeutique et les causes prochaines et manifestes des maladies. Sans le savoir, sans le vouloir, avec Bacon, avec Descartes, Sydenham subit le joug du préjugé commun, le fantôme de la causalité. Ainsi, après avoir établi une séparation profonde, radicale, entre la médecine et la philosophie, il revient brusquement en arrière et rentre sur le terrain des hypothèses par la porte de l'étiologie. Mais, une fois qu'il échappe au fantôme, il se relève avec toute la puissance de son génie descriptif, dont son style, comme ses observations, porte l'empreinte ineffaçable. Aussi le stigmate de sa critique pèse-t-il, après deux siècles, sur la médecine actuelle, d'autant plus profond, d'autant plus indélébile, que celle-ci a moins conscience de le mériter, et que, dans son aveuglement, elle affiche un plus orgueilleux dédain pour le précepte de « renoncer à toute hypothèse et à tout système de philosophie. ».

Sydenham était loin de prévoir, alors qu'il formulait cet aphorisme scientifique, qu'un fantôme nouveau surgirait sous le nom de philosophie médicale et ouvrirait l'arène à des luttes sans fin comme sans objet..

Qu'est-ce que la philosophie médicale? Ceux qui réclament un banc nouveau à l'Académie de médecine pour une section nouvelle d'histoire, de littérature et de philosophie médicales, seraient-ils capables de nous donner une définition de cette science qu'ils appellent pompeusement la philosophie médicale? Je leur porte le défi de lui assigner un but, de circonscrire son domaine, de faire connaître sa méthode.

Telle qu'elle est constituée, telle que l'entendent ceux qui la cultivent, la philosophie raisonne de tout, mais ne s'attache spécialement à rien; elle cherche la vérité et le possible dans les idées générales, mais indéterminées, de substance, de cause, de mouvement, de phénomène, de nécessité, de contingence, de quantité, de qualité, de modalité; elle s'efforce d'en extraire des systèmes d'ontologie et de cosmogonie; elle consiste, en un mot, dans une véritable pansophie, qui n'est rien moins que scientifique.

Elle est antiscientifique, parce qu'elle n'a ni un point de départ arrêté, ni un objet déterminé, ni une méthode propre.

Elle est une négation de la science, dès l'instant qu'elle porte ses investigations en dehors du terrain expérimental et des opérations intellectuelles auxquelles donnent lieu l'appréciation des rapports et leur coordination méthodique.

De deux choses l'une: ou la philosophie médicale est une application de la médecine à une pareille philosophie, ou bien elle est une application de cette philosophie antiscientifique à la médecine. Dans le premier cas, nous n'avons que faire de nous en occuper. Tout

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